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Donner un sens à la vie

s’entretient avec le Dr Yves Bergeron, biologiste médical

traduit par Paulin et Claire Bédard (Ressources chrétiennes)

Dr Yves Bergeron

Yves Bergeron, Ph.D., travaille pour le Centre de recherche en infectiologie (CRI) au Centre hospitalier de l’Université Laval dans la ville de Québec. Il est aussi professeur associé au Département de biologie médicale à l’Université Laval.

Élevé dans une famille catholique romaine du Québec, Yves Bergeron m’a dit que, depuis son enfance, il a toujours cru que Dieu existe. “Je croyais que Dieu, c’est-à-dire Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, a créé le monde. Je croyais que Christ a vécu une vie parfaite et sainte sur la terre, qu’il est mort sur la croix pour pardonner nos péchés et que le ciel et l’enfer existent vraiment. Mais quelque chose manquait. Par exemple, je n’avais aucun intérêt pour la lecture de la Bible.”

Alors que Yves était âgé de 18 ans, une dame lui a montré Éphésiens 2:8–9, où il est dit: “C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.”

“Immédiatement, j’ai eu le désir de m’acheter une Bible et de la lire”, m’a-t-il dit. “Je suis né de nouveau et ma vie a changé à partir de ce moment.” Il s’est alors joint à une Église évangélique. “Quelques années plus tard, un pasteur m’a montré comment l’Ancien et le Nouveau Testament sont liés entre eux et comment tout ce que la Bible enseigne au sujet de la grâce incroyable de Dieu se tient tout au long des Écritures, lorsqu’on lit la Bible d’un couvert à l’autre.”

Yves, qui est célibataire, fréquente actuellement une petite Église réformée à Québec, laquelle, nous dit-il, “est ma famille”. Il voit la province de Québec, où l’attitude envers l’Évangile est “très dure”, comme un véritable champ missionnaire, un champ difficile, pour l’Évangile de Christ.

Intéressé à la science depuis l’enfance, Yves m’a dit: “J’ai toujours considéré que Dieu a créé les lois de la science et que nous sommes assujettis à ces lois, alors que lui-même est au-dessus de ces lois. Apprendre la science, c’est découvrir ce que Dieu a créé, les lois qu’il a établies, l’ordre requis dans sa création. Un chimiste ne peut pas changer l’eau en vin, personne ne peut marcher sur l’eau, mais en faisant ces choses, Dieu n’était pas en contradiction avec lui-même.”

Aider les autres

Une pénible expérience d’enfance a canalisé ses intérêts plus particulièrement vers les sciences médicales. À l’âge de huit ans, il a été sérieusement empoisonné par un insecticide. “J’étais si malade que j’ai manqué un an d’école. Finalement, j’ai pu bénéficier de nouveaux médicaments. J’ai donc toujours été intéressé par le fonctionnement du corps, les cellules sanguines, etc. J’ai toujours voulu apporter ma contribution à l’élaboration de traitements pour les gens, tout spécialement pour les enfants.”

Yves est donc heureux de travailler dans un grand centre de recherche médicale où environ 1200 personnes travaillent à la découverte de nouveaux traitements et à l’élaboration de nouveaux outils diagnostiques. “Chercheur” depuis au moins 26 ans (y compris comme chef de projet), ses intérêts particuliers portent sur l’immunologie, l’inflammation, les maladies infectieuses ainsi que sur les moyens de les diagnostiquer et de les combattre.

Yves a dit que malgré le fait qu’il ait étudié “toutes les hypothèses évolutionnistes” à l’école et à l’université, il n’a jamais vraiment cru dans cette histoire d’évolution. “Même si vous ajoutez des milliards d’années, ça n’a aucun sens de penser que toutes ces choses se soient organisées d’elles-mêmes sans l’intelligence du Créateur.” Pour Yves, un monde créé en six jours ordinaires il y a quelques milliers d’années rend parfaitement compte des données du monde réel.

Dans son propre champ d’études, des substances comme les toxines bactériennes qui provoquent un état de choc et même la mort constituent toutefois une démonstration évidente du fait que les choses ont “mal tourné” dans la création. Il a dit: “Il est évident que la chute a brisé toutes sortes d’aspects de la création. Cependant, l’étude de la microbiologie, de ces bactéries — elles sont si étonnamment complexes —, m’amène à dire qu’il est totalement inconcevable que nous ne soyons pas en train de contempler là l’œuvre de l’intelligence créative de Dieu. Nous découvrons continuellement de nouvelles molécules. Plus nous étudions, plus nous découvrons cette incroyable ‘nanotechnologie’1 dans ce que plusieurs appellent encore de ‘simples’ bactéries.”

Un super mini-lab

Le centre de recherche en infectiologie où travaille le Dr Bergeron dans la Ville de Québec
Le centre de recherche en infectiologie où travaille le Dr Bergeron dans la Ville de Québec

Parlant de nanotechnologies, le Dr Bergeron, dans son enthousiasme, m’a dit que les chercheurs du CRI travaillent sur la mise au point d’un disque compact (CD) qui servira “à l’identification génétique des microbes”. Alors quoi, me suis-je dit, qu’y a-t-il là de spécial, croyant qu’il s’agissait d’un CD contenant un texte ou des instructions audio quelconques? Mais ce dont il m’a parlé est sidérant. Grâce à une ingénierie nanotechnologique incroyable, des chercheurs sont en train de fabriquer un laboratoire ultra-miniature tenant sur l’équivalent d’un CD de format conventionnel. Celui-ci sera inséré dans un appareil de lecture capable d’identifier les bactéries à partir de leur empreinte génétique, et ce, en moins d’une heure.2

En tant qu’ex-médecin, j’ai tout de suite saisi l’importance d’un tel outil. Supposons que quelqu’un développe une septicémie potentiellement fatale (un empoisonnement sanguin dû à des bactéries se multipliant dans le système circulatoire), on doit alors identifier précisément de quelle bactérie il s’agit et à quels antibiotiques spécifiques elle est sensible. Or, il faut généralement deux jours pour obtenir une réponse, puisqu’il est nécessaire de faire croître la bactérie sur des plaques de culture. Alors, ce dont il m’a parlé m’a semblé très emballant, bien que j’aie été dépassé par les items techniques spécialisés que dans son enthousiasme il m’énumérait à toute allure, tels que les 1000 sondes à ADN pouvant être placées sur chaque disque ainsi que les réseaux microfluidiques et autres choses du genre.

“L’objectif, lorsque le CD sera pleinement opérationnel, dit Yves, c’est que vous puissiez simplement placer une goutte d’échantillon (sang, urine, salive) sur le disque afin que l’équipement sur le disque brise toute bactérie qui s’y trouve et en traite le matériel génétique. Vous devrez ensuite insérer le CD dans votre machine qui vous dira de quelles bactéries il s’agit et quels gènes de résistance elles possèdent; vous saurez alors quels antibiotiques ne fonctionneront pas.”

Yves a mentionné que beaucoup de progrès ont été accomplis dans ce qu’il a appelé le “mariage de la biologie moléculaire et de l’ingénierie”. Une version commerciale portable du lecteur, “assez petite pour être transportée dans une valise”, est prévue pour 2020 au plus tard. En plus de son application potentielle dans les enquêtes médico-légales, en science alimentaire ou vétérinaire, de même qu’en environnement ou dans la technologie aérospatiale, il a dit que “cette technologie permettra également l’identification de microbes dangereux utilisés par des bioterroristes, par exemple l’anthrax”.

Dureté de cœur: la cause et l’effet

De telles percées dans la science réelle n’ont évidemment rien à voir avec la croyance en l’évolution qui, selon le Dr Bergeron, résulte en définitive de la dureté du cœur, d’un aveuglement spirituel. “Si les gens croient en l’évolution, c’est principalement parce qu’ils refusent de croire en Dieu et de lui donner gloire pour ce qu’il est et ce qu’il a fait.”

Dans son bureau au CRI
Dans son bureau au CRI

Yves a fait remarquer que plusieurs personnes croient qu’il existe un “dieu” quelconque. “Ils pensent que quelque chose doit être derrière tout cela, mais qu’il doit avoir créé l’évolution. C’est une sorte de ‘dieu’ vague qui n’a aucun droit sur leur vie.”

Le Dr Bergeron dit qu’il a toujours accepté l’enseignement de la création en six jours, comme la Bible l’enseigne. “Je ne serais pas scandalisé s’il l’avait fait d’une autre manière — en fait, il aurait pu le faire de différentes façons. Mais ce n’est pas ce qu’il nous a dit et lorsque je réfléchis aux conséquences qu’entraînerait l’acceptation d’une ‘évolution dirigée par Dieu’, ça soulève d’énormes questions. Beaucoup de choses ne tiendraient plus. Comment le mal serait-il venu dans le cœur des hommes? Si des millions d’années s’étaient écoulées, la mort (et la souffrance) auraient existé avant Adam et Ève. Ça n’a pas de sens dans le cadre biblique. La mort est une punition de Dieu contre notre péché. La corruption est apparue dans le monde au moment de la chute, à cause de notre corruption.”3

“Je sais qu’il y a différents points de vue et théories, comme celle de la théorie du cadre ou de la théorie des jours correspondant à de longues périodes, etc.”, dit Yves. “J’ai lu sur ces hypothèses et j’ai trouvé qu’elles ne tiennent ni théologiquement ni scientifiquement et qu’elles ne sont pas satisfaisantes. Soit il y a création comme Dieu le dit, soit c’est l’évolution pure. Nous ne devrions pas prendre un peu de l’une et un peu de l’autre en essayant de construire une théorie hybride qui ne satisfait aucun des deux aspects.”

Selon leur genre

“Plusieurs de mes collègues”, dit Yves, “cherchent à justifier leur croyance en l’évolution par le fait que les bactéries changent — elles peuvent acquérir des gènes (provenant d’autres bactéries). Mais cela ne signifie pas que les bactéries ont donné naissance à des organismes plus élaborés. Pour cela, l’ajout de beaucoup de nouvelles informations génétiques qui n’étaient pas précédemment présentes dans le monde serait requis; pas seulement l’emprunt de quelque chose qui existe déjà. Les bactéries changent, de même que les chevaux et les humains, mais je crois que les bactéries ont toujours été des bactéries et les humains des humains. Même si beaucoup de changements sont possibles à l’intérieur d’un même genre, les bactéries ne sont pas capables de se transformer en chevaux ou en humains.”

“Il est clair que beaucoup de gens évitent simplement de faire face à certaines réalités”, dit Yves. “Par exemple, nous n’avons qu’à considérer la croissance de la population mondiale pour prendre conscience que de toute évidence nous ne sommes ici que depuis quelques milliers d’années.”

Le commentaire suivant de Yves m’a semblé une façon encourageante de conclure cet article: “La Genèse donne un sens à chaque aspect de la vie.”

Références et notes

  1. La “nanotechnologie” est un terme relativement récent référant aux techniques ultra-miniatures (1 nanomètre = 1 milliardième de mètre). Retour au texte
  2. Voir <cimonline.ca/index.php/cim/article/view/4873/1741>. Retour au texte
  3. Voir Smith, H.B., Cosmic and universal death from Adam’s fall: an exegesis of Romans 8:19–23a, Journal of Creation 21(1):75–85, 2007; creation.com/romans8. Retour au texte

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