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Les trésors de la neige

Les jolis cristaux prouvent-ils que l’organisation apparaît spontanément?

par
traduit par Paulin Bédard (Ressources chrétiennes)

Cristaux

Les cristaux de neige sont parmi les plus belles formes que la nature ait à offrir et on ne trouve pas deux flocons identiques. Plusieurs évolutionnistes ont prétendu que l’ordre dans lequel se forme un cristal en raison des structures atomiques serait une preuve de “quelque chose sorti de rien”, causé simplement par les lois naturelles. Un examen plus serré de cet argument démontre toutefois qu’il ne tient pas la route lorsque soumis à un examen scientifique rigoureux.

La recherche moderne sur les flocons de neige

Plusieurs scientifiques essaient de faire croître leurs propres cristaux pour en comprendre et en diriger le développement. Les applications de cette recherche s’étendent bien au-delà de la météorologie et visent le contrôle de la croissance d’autres cristaux, telles que les structures de silicone, pour l’industrie des semi-conducteurs.

Pourquoi les cristaux de neige prennent-ils cette forme? Une conception spéciale est-elle requise? Non, leur forme est due aux propriétés de leurs composantes, les molécules d’eau (H2O). Ces molécules sont courbées et polarisées (c’est-à-dire qu’elles ont des extrémités chargées positivement et négativement). Lorsqu’elles s’assemblent sous forme solide, elles tendent à former la structure de plus bas niveau d’énergie possible,1 qui se trouve être les cristaux de symétrie hexagonale (six faces).2 En revanche, le dioxyde de carbone (CO2), une molécule linéaire et plus symétrique, forme des cristaux cubiques sous sa forme solide (“glace sèche”).

Nous savons maintenant que la formation et la forme des cristaux sont influencées non seulement par la température, mais aussi par l’humidité. Les magnifiques cristaux à six pointes qui ressemblent à des étoiles croissent lorsque l’air est plus chaud que -3°C. Entre -3°C et -10°C, la neige tombe sous forme de petits prismes. Entre -10°C et -22°C, elle tombe à nouveau sous forme de petites étoiles et, sous ces températures, une fois de plus sous forme de prismes.

Néanmoins, les scientifiques ne peuvent toujours pas expliquer pourquoi exactement les formes des cristaux de neige changent autant avec la température. Ces formes dépendent de la façon dont les molécules de vapeur d’eau sont incorporées dans le cristal de glace en croissance et les processus physiques qui régissent la croissance des cristaux sont complexes et encore mal compris.3

Les flocons de neige ― une preuve de l’évolution?4

Photo: Martin Tampier 9371snow-crystals

Parfois, les évolutionnistes affirment que les flocons de neige démontrent que du désordre peut surgir de l’ordre et que des structures complexes peuvent provenir de structures simples, à partir purement des propriétés physiques intrinsèques de la matière. Par conséquent, selon ce raisonnement, la vie aurait pu apparaître à partir de simples molécules qui se seraient organisées de manière à mener à des structures plus complexes et, finalement, à la première cellule vivante.5

Cependant, les cristaux n’ont rien d’une cellule vivante. Formés par le retrait de la chaleur de l’eau, ce sont des structures mortes qui ne contiennent aucune information de plus que celle contenue dans leurs composantes, les molécules d’eau. D’un autre côté, les évolutionnistes croient que les formes vivantes sont venues à l’existence à travers l’ajout d’énergie calorifique à une soupe primordiale hypothétique. Non seulement ces processus sont-ils très différents, mais la vie exige l’émergence d’une nouvelle information (un code) afin de prendre en charge les fonctions de l’organisation et de la reproduction de la cellule. Il n’y a donc aucune analogie entre les cristaux de neige et la complexité beaucoup, beaucoup plus grande des organismes vivants.

Trucs amusants

Un excellent site web sur les flocons de neige est www.snowcrystals.com. Vous pouvez télécharger et utiliser de nombreuses photos de flocons de neige et créer votre propre calendrier, vos propres cartes de souhaits ou autres cadeaux. En plus des magnifiques photos, ce site vous informera sur à peu près tout ce que vous désirerez savoir au sujet des flocons de neige.

Chose encore plus importante, l’organisation dans les protéines et dans l’ADN n’est pas causée par les propriétés des acides aminés et des nucléotides constitutifs eux-mêmes, pas plus que les forces entre les molécules d’encre ne peuvent les faire se rassembler de manière à former des lettres et des mots. Michael Polanyi (1891-1976), ancien président du département de chimie physique de l’Université de Manchester (Royaume-Uni) et qui s’est tourné vers la philosophie, l’a confirmé:

“Tout comme l’arrangement d’une page imprimée n’a pas de rapport avec la chimie de la page imprimée, de même la séquence de base de la molécule d’ADN n’a pas de rapport avec les forces chimiques en action dans la molécule d’ADN. C’est cette indétermination physique de la séquence qui produit l’improbabilité de l’apparition de toute séquence particulière et qui lui permet ainsi d’avoir une signification ― une signification qui a un contenu d’information mathématiquement déterminé…”6

Les cristaux de neige ne constituent pas une preuve directe de la création non plus. Néanmoins, on peut soutenir l’argument philosophique selon lequel on ne peut s’attendre à ce qu’un univers sans Dieu crée un tel ordre à partir du désordre.7 Par conséquent, lorsque nous observons un ordre et des motifs dans l’univers, par exemple le flocon de neige à six pointes, un Créateur à la source de cet ordre et de ces motifs n’est-il pas requis?8

Évidemment, on sait que les propriétés physiques de l’eau sont des conditions préalables nécessaires à l’existence de la vie sur la terre, ce qui témoigne d’un Créateur ayant conçu l’univers et ses lois physiques propices à la vie.9 Par exemple, la neige forme une couche isolante sur le sol qui protège les plantes et les animaux sous cette couche des températures beaucoup plus dures qui prévalent au-dessus de la couche. Mais alors qu’il aurait été possible d’accomplir la même chose avec des formes très simples, telles que des disques ronds ou carrés, la beauté somptueuse et la grande variété des cristaux de neige font voir la créativité remplie d’amour de Dieu qui a fait la neige non seulement pour qu’elle soit très utile, mais aussi pour qu’elle soit si merveilleuse à observer! Comme l’admettent même certains évolutionnistes: “L’on pourrait presque arriver à la conviction que les flocons de neige constituent une démonstration de puissance surnaturelle.”5

Pas deux identiques?

En fait, les petits flocons de neige qui prennent la forme de prismes hexagonaux se ressemblent pas mal. Par contre, les cristaux plus gros, en forme d’étoile, sont tous différents. Pour comprendre pourquoi, pensez au nombre de façons différentes que 15 livres pourraient être rangés dans un rayon de bibliothèque. Vous avez 15 choix pour le premier livre, 14 pour le second, 13 pour le troisième, etc. Le nombre total de possibilités est donc 15 x 14 x 13 … (15!), ou plus d’un trillion de façons de ranger ces livres. Les cristaux peuvent facilement avoir 100 caractéristiques ou plus qui peuvent être recombinées de différentes façons ― ce qui donne le nombre ahurissant de 10158 possibilités différentes. C’est 1070 fois le nombre d’atomes dans l’univers entier!1

  1. Adapté de www.its.caltech.edu/~atomic/snowcrystals/alike/alike.htm

L’homme flocon de neige du Vermont

traduit par Christian Pernot

L’astronome Johannes Kepler semble avoir été le premier scientifique à examiner des cristaux de neige. Il écrivit une brochure à ce sujet en 1611.1 Mais le véritable “homme flocon de neige” fut Wilson Alwyn Bentley, né en 1865 dans le Vermont, aux États-Unis. Bentley fut le premier à photographier des flocons de neige.2 Il publia plus de 5 000 photographies et écrivit de nombreux articles à propos de la neige, de la pluie, de la rosée et d’autres phénomènes relatifs à l’eau et aux précipitations.

W.A. Bentley a été le premier à photographier des flocons de neige. Il consacra sa vie à l’étude de la neige, de la rosée et de la pluie. Même s’il n’était qu’un fermier sans formation scientifique formelle, ses hypothèses météorologiques avaient plusieurs années d’avance sur son temps.

Bentley raconte que c’est sa mère qui lui a inculqué l’amour des investigations scientifiques: il a été scolarisé à domicile jusqu’à l’âge de 14 ans, et dans sa quête d’apprentissage il a même lu une encyclopédie! “C’est grâce à ma mère que j’ai pu, à 15 ans, commencer le travail auquel j’ai consacré ma vie. Elle avait un petit microscope, qu’elle avait utilisé pour l’enseignement qu’elle donnait à l’école. Pendant que les autres garçons de mon âge jouaient au pistolet à bouchon et au lance-pierre, j’étais absorbé par l’étude d’objets sous ce microscope: des gouttes d’eau, des petits fragments de pierre, une plume tombée de l’aile d’un oiseau, un pétale délicatement veiné d’une fleur. Mais depuis le début, c’était les flocons de neige qui me fascinaient le plus.”

Bentley ne connaissait rien à la photographie, et pendant longtemps, il n’arriva pas à prendre des photographies de flocons de neige. Mais à force de persévérance et par tâtonnement, il apprit comment travailler rapidement avant que le cristal de glace ne change de forme, comment utiliser la lumière transmise en pointant son appareil vers le ciel, et comment obtenir la précision des détails du cristal en utilisant une grande ouverture. Enfin, durant une tempête de neige, en janvier 1885, il obtint la première photomicrographie d’un cristal de glace jamais prise.

Il gardait des relevés météorologiques détaillés et s’interrogeait longuement sur le sens des formes et des tailles des cristaux, et pourquoi elles variaient souvent d’une tempête à une autre. À partir de 1898, il publia ses conclusions dans des revues scientifiques. Bentley a grandement contribué au savoir communément répandu de nos jours: les changements de température et les mouvements dans les nuages des tempêtes ont un impact sur la forme et le type de cristal qui se forme. Grâce à ses recherches, il était des années en avance sur les idées météorologiques de son époque.

Bentley aimait les gens, mais il était mal compris, et la communauté scientifique a apprécié (ou fut rattrapé par) la valeur de ses travaux seulement bien plus tard. Lorsqu’il convoqua dans sa ville une réunion pour présenter ses travaux, seulement six personnes vinrent.

L’un de ses articles publiés dans le National Geographic (janvier 1923), “La beauté magique de la neige et de la rosée”, est accompagné de plus de 100 photomicrographies de cristaux de glace, de motifs givrés et de rosée.3 Dans cet article, il se réfère à la Bible et dit que la beauté de la neige était connue depuis bien longtemps, car le livre de Job interroge: “Es-tu entré dans les trésors de la neige?”

Même si ses photos furent vendues à des bijouteries et pour d’autres usages, Bentley n’est pas devenu riche grâce à son travail. Il disait cependant qu’il n’échangerait pas sa place contre celle de Ford ou de Rockefeller: Il avait l’impression de servir le grand Concepteur, en capturant la beauté évanescente qui, sauf pour lui, serait méconnue et même invisible à la plupart de ses semblables. Il était satisfait de son rôle.

Lorsqu’il mourut d’une pneumonie en 1931, sa nécrologie disait: “Vraiment, la grandeur fleurit dans des recoins tranquilles et s’épanouit dans d’étranges circonstances. Car Wilson Bentley était un homme plus grand que beaucoup de millionnaires vivant dans un luxe dont ‘l’homme flocon de neige’ n’avait jamais rêvé.”

Références

  1. Kepler, J., A new year’s gift or on the six-cornered snowflake, Frankfurt on Main, 1611; on croit que c’est la première référence scientifique aux flocons de neige.
  2. Banchard, D., The snowflake man. Weatherwise 23(6): 260–269, 1970.
  3. Bentley, W., The magic beauty of snow and dew, National Geographic Magazine 43(1):103–112, January 1923.

Références et notes

  1. D’après les lois de la thermodynamique: en formant la structure du plus bas niveau d’énergie, la quantité maximale de chaleur est libérée dans les alentours, augmentant l’entropie globale. Retour au texte.
  2. Vardiman, L., Microscopic masterpieces: discovering design in snow crystals, Institute for Creation Research, 1er déc. 2007; icr.org/article/3555. Retour au texte.
  3. Voir snowcrystals.com Retour au texte.
  4. Voir aussi Sarfati, J., By Design: Evidence for Nature’s Intelligent Designer ― the God of the Bible, pp. 227–229. Creation Book Publishers, Australie, 2008. Retour au texte.
  5. Ex.: Bailey, D., Evolution and Probability, Report of National Center for Science Education 20(4), 2001. Retour au texte.
  6. Polanyi, M., Life’s irreducible structure, Science 160(3834): 1308–1312, 1968; p.1309. Retour au texte.
  7. Voir Sarfati, J., Why does Science work at all? Creation 31(3): 12–14, 2009. Retour au texte.
  8. Comme l’a soutenu Vardiman, Réf. 2. Retour au texte.
  9. Tel que défendu par Vardiman, Réf. 2.9. Sarfati, J., The wonders of water, Creation 20(1): 44–47, 1997; creation.com/water. Retour au texte.