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Des monstres de Mésopotamie à Paris

par
traduit par Frédéric Pinardon

CC-BY-SA © Marie-Lan Nguyen/Wikimedia Commons Ancien sceau cylindrique de Mésopotamie
Photo 1. Ancien sceau cylindrique de Mésopotamie

Parmi les nombreuses antiquités exposées dans les musées, on peut observer des petits objets en forme de baril, avec un petit trou percé en leur centre et gravés sur leur périphérie de motifs variés. Quand on les roule sur une plaque d’argile encore humide et malléable, ils laissent une impression semblable à celle qu’un tampon encreur laisse sur une feuille de papier. On les appelle le plus souvent “sceaux cylindriques” par opposition aux sceaux dits “à tampon” et étaient utilisés pour authentifier des documents, marquer la propriété d’un objet ou simplement décorer un objet. Un exemplaire particulièrement intéressant se trouve au Musée du Louvre à Paris1 (voir photos 1 et 2). Il est fait en jade et fut trouvé à Uruk en Mésopotamie (Irak).

Uruk contient les vestiges de bâtiments qui furent vraisemblablement magnifiques dans le passé et qui auraient certainement pu rivaliser avec les plus belles réalisations architecturales de notre époque. De nombreuses réalisations artistiques y ont été découvertes, dont certaines recouvertes de ces fameuses impressions en relief issues de sceaux cylindriques. Ces dernières représentent souvent des animaux, sauvages ou domestiques, symboles de ce que leurs propriétaires de l’époque aimaient ou craignaient. Certaines de ces réalisations représentent des créatures “composées”, comme celles que l’on peut voir sur les photos 1 et 2, et que l’archéologue Anton Moortgat appelle “serpents-dragons” (les créatures principales avec le long cou), ainsi que l’aigle à tête de lion (en train de voler entre les queues des serpents-dragons).2

Si l’on en croit le récit conventionnel de l’histoire de la Terre, les dinosaures ont vécu et disparu il y a plusieurs millions d’années, bien avant que l’homme n’apparaisse. L’adoption de ce système de pensée compromet bien entendu sérieusement la Bible qui enseigne que, non seulement le monde n’a pas des millions d’années d’existence, mais que Dieu a donné vie à toutes les créatures qui se meuvent sur la Terre (ce qui inclut les dinosaures), ainsi qu’à Adam et Ève, le sixième jour de la création (livre de la Genèse 1:24–28). De plus, puisque l’arche de Noé contenait un exemplaire de chaque espèce d’animaux terrestres qui respirent, et de chaque espèce d’oiseaux, le monde aurait pu être rempli tout à nouveau, avec à la fois des êtres humains et des dinosaures, après le déluge (livre de la Genèse 7:3 et 8:17). Si c’est réellement ainsi que cela s’est passé, alors nous devrions trouver une abondance de preuves de la coexistence des dinosaures et des hommes tout au long de l’histoire… Et en fait, c’est exactement ce qui se passe!

CC-BY-SA © World Images
Photo 2. Impression réalisée à partir du sceau de la photo 1
Photo par Steve Lee
Photo 3. Gravure sur la tombe de l’évêque Bell dans la cathédrale de Carlisle, GB

Les dragons sont un thème universel que l’on retrouve partout autour du globe, dominant chez certaines cultures, pendant plusieurs siècles. Des récits de dragons nous sont parvenus depuis la Chine, l’Australie, l’Afrique, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Ce sont des légendes très courantes! Et il est intéressant de constater que les récits sont d’une grande similarité d’un pays à un autre, d’une tribu à une autre; de grands reptiles avec des écailles, certains volent, d’autres non; et s’ils volent, ils ont des ailes comme les chauves-souris; certains crachent du feu; ils ont des dents pointues et des griffes, souvent trois, comme les dinosaures théropodes (tétrapodes bipèdes).3,4

CC-BY-SA: © World Imaging Palette de Narmer
Photo 5. Palette de Narmer

Des écrivains de l’Antiquité, comme l’historien grec Hérodote,5 le philosophe Apollonius de Tyane6 ou l’explorateur Marco Polo,7 ont fourni des descriptions détaillées de créatures qui ressemblent trait pour trait aux reconstructions grandeur nature qu’on trouve dans nos musées. Selon la légende mésopotamienne, l’ancien roi de la cité d’Uruk, Gilgamesh, accompagné de son ami Enkidu, tua un animal terrifiant appelé Khumbaba (ou Humbaba).8,9 Ce monstre, qui vivait dans une forêt de cèdres, avait, disait-on, la forme d’un dragon, la voix comme le son d’une tempête et crachait du feu.10 On disait également qu’il avait une longue queue et des serres aux pieds.11 De nombreuses antiquités existent, représentant des créatures semblables à des dinosaures, telles que la mosaïque de Palestrina, près du Nil en Égypte,12 une peinture murale dans la maison d’un médecin à Pompéi,13 un bas-relief sur un mur du temple d’Angkor au Cambodge14 et la gravure sur la bande de cuivre qui ceinture la tombe de l’évêque Bell qui se trouve dans la cathédrale de Carlisle (voir photo 3).15

Squelette en bronze d'un brachiosaure à l'extérieur du Muséum d'histoire naturelle de Chicago, É.-U.
Photo 4. Squelette en bronze d’un brachiosaure à l’extérieur du Muséum d’histoire naturelle de Chicago, É.-U.

Bien que quelque peu stylisé, le “serpent-dragon” de l’image 1 en est un autre exemple. Le long cou et la longue queue sont caractéristiques d’une grande proportion des “monstres” reptiliens retrouvés dans les couches fossilifères, tels que le Tanystrophe ou le Brachiosaure (photo 4). Ces animaux sont représentés en train de s’enlacer avec le cou, comme le font aujourd’hui les girafes. On trouve des représentations de ce type de comportement dans d’autres illustrations antiques, comme la palette de Narmer (photo 5), la gravure sur la tombe de l’évêque Bell (photo 4) ou la mosaïque romaine de la photo 6. Le naturaliste du premier siècle Pline l’ancien a rapporté que les dragons d’Éthiopie avaient été souvent observés enlacés les uns avec les autres.16 Bien qu’étranges à première vue, les griffes qu’on peut voir aux pieds des “serpents-dragons” de la photo 1 représentent très vraisemblablement une forme stylisée de la réalité, car les traces fossiles de dinosaures sauropodes contiennent les marques de griffes.17 Par exemple, les pieds du Saltasaure et du Camarasaure sont représentés avec des bosses en forme de pointe.18,19 Les muscles saillants font aussi partie des reconstitutions modernes des dinosaures.

Monstres marins représentés sur une mosaïque du quatrième siècle à Lydney, Gloucestershire, GB
Photo 6. Monstres marins représentés sur une mosaïque du quatrième siècle à Lydney, Gloucestershire, GB 20,21

Il est donc bien difficile de comprendre comment les artistes de l’Antiquité ont pu produire d’aussi bonnes représentations des grands reptiles du passé, sauf s’ils les ont vus de leurs propres yeux ou s’ils en ont eu une description de la part de témoins oculaires directs. Alors qu’il a fallu des dizaines d’années aux paléontologues modernes pour commencer à avoir une représentation fidèle de ces magnifiques animaux. Ces descriptions antiques de “monstres” et de “dragons” confirment le témoignage biblique que les dinosaures et les êtres humains ont vécu côte à côte en des temps rapprochés, et réfutent l’affirmation évolutionniste qui veut que les dinosaures aient disparu il y a 65 millions d’années.22

Références

  1. Département des Antiquités orientales, aile Richelieu, rez-de-chaussée, pièce 1a. http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cylinder_seal_lions_Louvre_MNB1167.jpg. Retourner au texte.
  2. Moortgat, A., The art of ancient Mesopotamia, Phaidon Press, London, 1969, pp. 1, 9, 10 and Plate A. Retourner au texte.
  3. Dragons or Dinosaurs, documentaire sur DVD par Cloud Ten Pictures, New York, 2010. Retourner au texte.
  4. Isaacs, D., Dragons or Dinosaurs? Bridge-Logos Foundation, USA, 2010. Retourner au texte.
  5. Hérodote, Les Histoires, Penguin, 2003, pp. 124–125. Retourner au texte.
  6. Philostrate, La vie d’Apollonius de Tyana, tr. par F.C. Conybeare, Heinemann, 1912, pp. 242–247. Retourner au texte.
  7. Polo, Marco, Les voyages, Penguin, 1958, pp 178–180. Retourner au texte.
  8. Coulter, C.R., and Turner, P., Encyclopédie des anciennes divinités, Fitzroy Dearborn, Chicago, 2000, p. 191. Retourner au texte.
  9. Raconté dans les aventures de Gilgamesh, un poème écrit sur 12 tablettes d’argile. Il s’agit d’une des plus anciennes œuvres de littérature. Le livre des aventures de Gilgamesh rapporte également un des nombreux récits du déluge de Noé, reprenant les mêmes éléments que celui de la Bible; la construction d’une Arche, dans laquelle les hommes et les animaux furent sauvés de la noyade, www.britishmuseum.org. Voir également, Conolly, R., and Grigg, R., Flood!, Creation 23(1):26–30, December 2000; Sarfati, J., Noah s Flood and the Gilgamesh Epic, Creation 28(4):12–17, September 2006, creation.com/gilgamesh. Retourner au texte.
  10. Réf. 8, p. 270. Retourner au texte.
  11. Rose, C., Giants monsters and dragons. An encyclopedia of folklore, legend and myth, ABC-CLIO, USA, 2000, p.p. 180, 181. Retourner au texte.
  12. Il y est représentée une créature appelée KROKODILOPARDALIS or ‘crocodile-léopard’. Voir http://en.wikipedia.org/wiki/Nile_mosaic_of_Palestrina. Retourner au texte.
  13. Kraus, T., Pompeii and Herculaneum, Harry Abrams, New York, 1975, p. 210, fig. 306. Retourner au texte.
  14. Catchpoole, D., Angkor saw a stegosaur, Creation 29(4):56, September 2007. Retourner au texte.
  15. Bell, P., Bishop Bell’s brass behemoths, Creation 25(4):40–44, September 2003. Retourner au texte.
  16. Pline l’ancien, Histoire naturelle traduit par Bostock, J., vol. II, Book VIII, Chapter 13; www.perseus.tufts.edu. Retourner au texte.
  17. Day, J.J. et coll., Sauropod trackways, evolution and behaviour, Science 296(5573):1659, 31 May 2002. Retourner au texte.
  18. See dsc.discovery.com/videos/dinosaur-planet-saltasaurus-lays-its-eggs.html. Retourner au texte.
  19. http://videos.howstuffworks.com/discovery/27799-when-dinosaurs-roamed-america-the-camarasaurus-video.htm. Retourner au texte.
  20. Wheeler, R.E.M. and Wheeler, T.V., Reports of the Research Committee of the Society of Antiquaries of London, No. IX, The Society of Antiquaries, London, 1932, pp. 65, 66 and Plate XIX A. Retourner au texte.
  21. L’inscription latine peut se traduire par “Au dieu Nodens, Titus Flavius Senilis, officier responsable du dépôt de la flotte, édifia ce trottoir grâce des offrandes en monnaie-l’œuvre étant à la charge de Victorinus, interprète de l’équipe du gouverneur.” Réf. 20, p. 103. Retourner au texte.
  22. Voir également Job 40:15–24 et Job 41:1–34. Retourner au texte.

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