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Arguments que nous pensons que les créationnistes ne devraient PAS utiliser

Table des matières

Creation Ministries International a pour autorité première la Parole infaillible de Dieu, la Bible (voir Q&A Bible). Toutes les théories scientifiques sont faillibles, et de nouvelles données viennent souvent infirmer les thèses précédemment défendues. Les évolutionnistes révisent en permanence leurs hypothèses à la lumière de nouvelles données. Il ne faut donc pas s’étonner ni se désoler que certaines théories scientifiques créationnistes doivent elles aussi subir des corrections.

Le premier article de cette page résume l’attitude que, selon nous, les créationnistes devraient adopter à l’égard de diverses idées et théories. Les autres articles fournissent des exemples d’arguments qui, à notre avis, devraient être abandonnés ; certains sont incontestablement fallacieux, d’autres simplement douteux ou non fondés. Nous fournissons de brèves explications ou des liens hypertextes vers d’autres articles de ce site Web contenant des explications plus détaillées. Nous ne prétendons pas que la présente liste est exhaustive ; elle fera l’objet d’ajouts, voire de suppressions, au fur et à mesure de la découverte de nouveaux éléments de preuve. CMI n’a jamais défendu nombre de ces arguments, et certains ne l’ont été par aucune organisation créationniste importante (ils ne s’adressent donc à personne en particulier), mais constituent plutôt des caricatures mises en place par les anti-créationnistes.

Fait notable, certains sceptiques critiquent les créationnistes lorsqu’ils rétractent des arguments douteux, mais ce sont les mêmes qui les accusent de ne pas vouloir changer d’avis !

Persister à utiliser des arguments discrédités ne fait que se retourner contre nous : c’est la vérité qui nous libère (Jean 8:32), pas l’erreur, et le Christ est « la vérité » (Jean 14:6) ! Puisqu’il y a tant de bonnes preuves en faveur de la création, nul besoin d’utiliser un quelconque de ces arguments « douteux ».

Cette page démontre aussi l’importance de se tenir au courant de la bonne littérature créationniste, puisque ces publications (par exemple le magazine Creation et le Journal of Creation - anciennement TJ) ont déjà révélé la nature fallacieuse de certains de ces arguments.

Nous rappelons également à nos lecteurs que CMI est avant tout pro-Bible, et non pas anti-establishment par principe. En particulier, nous nous concentrons sur les enseignements bibliques de la création par le Dieu trinitaire et sur le fait que la mort est la conséquence du péché.. Notre position anti-évolution/millions d’années en est le corollaire, et non une fin en soi. Par extension, nous ne nous opposons à l’« establishment » que lorsqu’il entre en conflit avec la Bible. Nous invitons donc les chrétiens à s’assurer que leur position se fonde sur la Bible et non sur une mentalité anti-establishment impulsive.

[Notes de l’éditeur :

  1. Pour une réponse point par point de CMI à une tentative de critique de cette page, cf. Maintaining Creationist Integrity.

  2. Le magazine Creation a publié une version condensée de cet article, intitulé «  Moving forward: Arguments we think creationists shouldn’t use », disponible en espagnol].


Que faut-il défendre en priorité pour les créationnistes, et que faut-il soutenir de manière plus souple ?

Quels sont les arguments à ne surtout pas utiliser ?

  • « Darwin s’est rétracté sur son lit de mort. » De nombreuses personnes utilisent cette histoire, qui provient à l’origine d’une certaine Lady Hope. Cependant, elle est fausse à coup presque sûr, et il n’existe aucune corroboration de la part de ses proches, même de l’épouse de Darwin, Emma, qui n’a jamais aimé les idées évolutionnistes. De plus, même si c’était vrai, et alors ? Si un éminent créationniste se rétractait sur la Création, cela la réfuterait-il ? Cet argument n’a aucune valeur.

  • « L’épaisseur de la poussière lunaire prouve que la Lune est jeune. » Pendant longtemps, les créationnistes ont affirmé que la couche de poussière sur la lune était trop fine pour que de la poussière y fût vraiment tombée pendant des milliards d’années. Ils fondaient cette affirmation sur les estimations initiales - faites par des évolutionnistes - de l’afflux de poussière lunaire et sur les craintes que les astronautes ne s’enfonçassent dans cette couche. Mais ces premières estimations étaient erronées et, au moment des alunissages, la NASA ne craignait pas l’enfoncement. L’épaisseur de la couche de poussière ne peut donc pas servir de preuve de la jeunesse de la lune (ni de son ancienneté). Voir aussi «  Moon Dust and the Age of the Solar System » (technique). [Note de l’éditeur, juillet 2014 : voir la mise à jour éditoriale prudente de l’article principal.]

  • « Les ordinateurs de la NASA, en calculant la position des planètes, ont découvert qu’il manquait un jour et quarante minutes, ce qui prouve le “long jour » de Josué et le mouvement du cadran solaire d’Ézéchias dans Josué 10 et 2 Rois 20. » Les principales organisations créationnistes ne soutiennent pas cette thèse, mais il s’agit d’un canular en grande circulation, notamment sur l’internet.

    La même histoire à la base, aujourd’hui diffusée à grande échelle sur l’internet, est apparue dans le livre peu fiable de Harry Rimmer, « The Harmony of Science and Scripture », publié en 1936. De toute évidence, un inconnu l’a enjolivée de noms d’organisations modernes et d’appareils de calcul contemporains.

    De plus, toute cette histoire relève de l’impossibilité mathématique - elle nécessite un point de référence fixe avant le long jour de Josué. En fait, il faudrait faire des recoupements entre les données astronomiques et historiques pour détecter un jour manquant. Et pour détecter les quarante minutes manquantes, il faut connaître ces points de référence avec une précision de quelques minutes. Certes, on peut connaître avec précision le moment où se produisent les éclipses de soleil observables à partir d’un certain endroit. Mais les documents anciens ne consignaient pas le temps avec une telle précision, de sorte que la vérification croisée requise n’est tout simplement pas possible. En tout état de cause, la première éclipse répertoriée dans l’histoire a eu lieu en 1217 avant J.-C., soit près de deux siècles après Josué. Il est donc impossible qu’un ordinateur puisse détecter le jour manquant. Voir aussi « Has NASA Discovered a ‘Missing Day’? » pour une documentation historique et scientifique démontrant le caractère mythologique de cette prétendue découverte.

    Il convient de noter que le fait de discréditer ce mythe ne signifie pas que les événements de Josué 10 n’ont pas eu lieu. Des éléments du récit en confirment la fiabilité, par exemple le fait que la lune a également été ralentie. Cela n’était pas nécessaire pour prolonger la journée, mais c’est ce que l’on aurait observé depuis le cadre de référence de la Terre si Dieu avait accompli ce miracle en ralentissant la rotation de cette dernière. Cf. « Joshua’s long day—did it really happen? »

  • « La NASA a simulé les alunissages. Cette allégation de canular de la NASA illustre la raison qui pousse CMI à rappeller à ses lecteurs sa position avant tout pro-Bible, et non pas anti-establishment par principe.

    Primo, il est conforme à la Bible de faire confiance à plusieurs témoins oculaires (cf. Deutéronome 19:15), et feu James Irwin, un créationniste biblique convaincu qui a marché sur la lune, est un témoin irréprochable. De plus, l’Australie aurait dû être impliquée dans ce prétendu canular : l’énorme antenne radio de soixante-quatre mètres de l’observatoire de Parkes, en Nouvelle-Galles du Sud, a servi à relayer les signaux en provenance de la Lune, puisqu’il s’agissait du meilleur télescope et qu’il se trouvait du côté australien, et non américain, de la Terre (cf. le film australien « The Dish », 2000). Nous pouvons aussi diriger de puissants lasers vers certains endroits de la Lune et détecter la lumière réfléchie à la même fréquence que le laser, ce qui ne pourrait se faire que si quelqu’un avait été sur la Lune et installé des rétro-réflecteurs à ces endroits. Autre problème : en 1969, bien qu’il existât une technologie appropriée pour que des fusées nous emmenassent sur la Lune, la technologie vidéo ne permettait absolument pas de simuler un tel événement (voir « Moon Landings Faked? Filmmaker Says Not! », hors site).

    Secundo : les allégations de canulars témoignent d’une mauvaise compréhension de la science (voir l’épisode #104 (0702) de Mythbusters, 2008) :
    • ALLÉGATION : Les photos devraient montrer des ombres parallèles avec une seule source de lumière, le soleil ; des ombres non parallèles prouvent qu’il s’agissait d’un décor de studio avec plusieurs lumières. En réalité, en raison de la topographie lunaire irrégulière, les ombres parallèles peuvent sembler non parallèles dans la perspective du film.
    • ALLÉGATION : L’astronaute se détachait avec netteté dans l’ombre du module lunaire, ce qui aurait été impossible avec une seule source d’éclairage. C’est oublier une autre source : la lumière de la lune ! La lumière réfléchie par la surface lunaire rendrait l’astronaute bien visible. De plus, le clair de terre brille beaucoup plus sur la Lune que le clair de lune sur Terre, en vertu de la surface et de l’albédo beaucoup plus élevés de la Terre.
    • ALLÉGATION : Il n’y a pas d’étoiles sur les photos, elles proviennent donc d’un studio. Non, un appareil photo réglé pour une performance optimale dans la clarté de la surface lunaire aurait été trop peu sensible pour montrer les étoiles.
    • ALLÉGATION : Le sable n’aurait pas gardé les empreintes de pas s’il n’y avait pas d’humidité pour le maintenir en place. Sur Terre, oui, car l’eau a tendance à arrondir les grains de sable. Mais les grains lunaires, anguleux, ont conservé leur forme.
    • ALLÉGATION : Le drapeau a flotté, il devait donc y avoir une brise. Non, l’astronaute a vrillé la hampe du drapeau pour le planter dans le sol lunaire, ce qui a provoqué le flottement, qui a persisté pendant un certain temps puisqu’il n’y avait pas de résistance de l’air.
    • CLAIM: ALLÉGATION : Les marches sur la Lune ont été réalisées en studio. Cependant, ce qui permet de se rapprocher le plus de ces mouvements, c’est la chute d’un avion à une vitesse telle qu’elle simule la gravité lunaire, ¹⁄₆ de celle de la Terre. Mais cela ne peut pas durer très longtemps, alors que les images de la marche sur la Lune durent 143 minutes.
    • ALLÉGATION (non reprise dans MythBusters) : ils n’ont pas pu traverser les ceintures de Van Allen. Mais comment croient-ils que l’on a découvert celles-ci à la base ? Grâce à des satellites ! En effet, le Pr Henry Richter , spécialiste créationniste des fusées, qui a participé à la conception du premier satellite américain, Explorer 1, a exercé de fortes pressions pour que le colis du Pr James Van Allen (un compteur Geiger) prît place à bord, et c’est ainsi que ces ceintures ont été découvertes. La réponse est que la trajectoire d’Apollo 11 a évité la partie la plus intense des ceintures, et qu’ils ont traversé si vite qu’ils n’ont reçu qu’une dose minime de radiations, bien inférieure à la moyenne de 5 rem reçue par les techniciens de la Commission de l’énergie atomique qui entraient souvent en contact avec des matériaux radioactifs.

  • « La terre est plate. » La Bible ne l’enseigne pasÉsaïe, en particulier, le démentl’Église ne l’a jamais enseignéc’est scientifiquement absurde à bien des égards, et le principal adepte de la Terre plate est un évolutionniste ! Voir aussi cette vidéo de 15 minutes.

  • « Les mammouths laineux ont été congelés en un clin-d’œil lors du Déluge. » Le contexte géologique dans lequel les mammouths ont été découverts contredit cela. Le plus probable est qu’ils aient péri vers la fin de la période glaciaire, peut-être dans des tempêtes de poussière catastrophiques. Le contenu d’un estomac partiellement digéré ne prouve pas une congélation soudaine, car l’estomac de l’éléphant fonctionne comme une zone de rétention. Un mastodonte dont l’intestin contenait des végétaux préservés a été découvert dans le centre-ouest des États-Unis, où le sol n’était pas gelé. Voir aussi « The extinction of the woolly mammoth: was it a quick freeze? »

  • « Les restes humains de Castenedolo et de Calaveras dans des strates “anciennes » invalident la colonne géologique. » Ces exemples ne sont pas fiables : il est manifeste que le squelette de Castenedolo a été enterré de manière intrusive, c’est-à-dire récemment dans des strates plus anciennes, puisque le sel a eu le temps d’imprégner tous les fossiles, à l’exception des humains. Le crâne de Calaveras était probablement un canular placé dans une mine par des mineurs. Pour connaître le point de vue actuel de CMI sur la stratigraphie des fossiles humains, voir Where are all the human fossils?

  • « Dubois a renoncé à considérer l’homme de Java comme un “chaînon manquant » et a affirmé qu’il s’agissait simplement d’un gibbon géant. » Les manuels d’anthropologie évolutionniste l’ont affirmé, et les créationnistes ont emboîté le pas. Cependant, ces derniers ont mal compris Dubois, comme l’a démontré Stephen Jay Gould. Il est vrai que Dubois affirmait que l’homme de Java (qu’il appelait Pithecanthropus erectus) avait les proportions d’un gibbon. Mais Dubois avait une vision excentrique de l’évolution (universellement rejetée aujourd’hui) qui exigeait une corrélation précise entre la taille du cerveau et le poids du corps. L’affirmation de Dubois sur l’homme de Java contredisait en fait les éléments de preuve reconstitués sur sa masse corporelle probable. Mais il fallait, pour la proposition idiosyncrasique de Dubois, que la prétendue séquence de transition menant à l’homme s’inscrivît dans une série mathématique. L’allégation de Dubois concernant le gibbon visait donc à renforcer son statut de « chaînon manquant ». Voir « Who was ‘Java man’? »

  • « Le chalutier japonais Zuiyo Maru a pêché un plésiosaure mort près de la Nouvelle-Zélande. » Cette carcasse était à coup presque sûr un requin pèlerin en décomposition, car ses branchies et ses mâchoires pourrissent rapidement et tombent, laissant le petit « cou » typique avec la tête. C’est ce qu’avaient illustré des spécimens similaires échoués sur des plages. Par ailleurs, des études anatomiques et biochimiques détaillées de la carcasse pêchée par le Zuiyo Maru montrent qu’il ne peut s’agir d’un plésiosaure. Cf. «  Live plesiosaurs: weighing the evidence » et «  Letting rotting sharks lie: Further evidence that the Zuiyo-maru carcass was a basking shark, not a plesiosaur. » Voir également « A ‘tail’ of many monsters » et «  Parkie: a new ‘pseudoplesiosaur’ washed up on the Nova Scotia coast. »

  • La deuxième loi de la thermodynamique a débuté lors de la Chute.” Cette loi [connue aussi sous le nom de principe de Carnot – NdT] stipule que l’entropie (« désordre ») de l’Univers augmente avec le temps, et certains ont pensé que cela résultait de la Malédiction. Cependant, le désordre n’est pas toujours néfaste. Exemple évident : la digestion, qui décompose les grosses molécules alimentaires complexes en leurs éléments constitutifs simples. Un autre : le frottement, qui transforme l’énergie mécanique ordonnée en chaleur désordonnée - sinon Adam et Ève auraient glissé lorsqu’ils marchaient avec Dieu en Éden ! Un exemple moins évident pour les profanes est celui du Soleil qui réchauffe la Terre. Pour un physico-chimiste, le transfert de chaleur d’un objet chaud à un objet froid correspond à un cas classique d’application du principe de Carnot. De même, la respiration se base sur un autre processus classique de la deuxième loi, le déplacement d’un gaz d’une haute pression vers une basse. Enfin, tous les processus bénéfiques dans le monde, y compris le développement de l’embryon à l’adulte, augmentent le désordre général de l’univers, ce qui indique que la deuxième loi ne constitue pas une malédiction en soi.

    La mort et la souffrance d’animaux de type nephesh chayyah [« âme vivante » en hébreu (Genèse 2:7), animaux ayant « souffle de vie dans leurs narines" selon les termes de Genèse 7:22] avant le péché vont à l’encontre du cadre biblique ci-dessus, tout comme la souffrance (des « douleurs de l’enfantement » [Rom. 8:20-22]). Il est plus probable que Dieu ait retiré une partie de Son pouvoir sustentateur (Col. 1:15-17) lors de la Chute, de sorte que l’effet de décomposition du principe de Carnot n’était plus contré.

  • « Si nous avons évolué à partir de singes, pourquoi y a-t-il encore des singes aujourd’hui ? » En réponse à cette affirmation, certains évolutionnistes soulignent qu’ils ne croient pas que nous descendons des singes, mais que les singes et les humains partagent un ancêtre commun. Cependant, le paléontologue évolutionniste G. G. Simpson refusait de perdre son temps avec ces « tergiversations », comme il les appelait. Il a déclaré : « En fait, ce premier ancêtre serait certainement appelé singe dans le langage populaire par quiconque l’aurait vu. Puisque l’usage populaire définit le terme « singe », les ancêtres de l’homme étaient des « singes ». Il est pusillanime, voire malhonnête, pour un chercheur informé de dire le contraire. »

    Cependant, le principal argument contre cette affirmation est que de nombreux évolutionnistes estiment qu’un petit groupe de créatures a fait scission avec le groupe principal et s’est isolé sur le plan reproductif de la population principale, et que la plupart des changements ont eu lieu au sein du petit groupe, ce qui peut conduire à une spéciation allopatrique (une population isolée du point de vue géographique qui forme une nouvelle espèce). Rien dans la théorie de l’évolution n’exige donc que le groupe principal s’éteigne.

    Il importe de noter que la spéciation allopatrique n’est pas l’apanage des évolutionnistes - les créationnistes estiment que la plupart des variations humaines sont survenues après que de petits groupes se sont isolés (mais pas différenciés par spéciation) à Babel, alors qu’Adam et Ève avaient probablement une couleur de peau café-au-lait. L’affirmation erronée citée équivaut à dire : « Si tous les groupes humains sont issus d’Adam et Ève, pourquoi les personnes à la peau café-au-lait sont-elles encore en vie aujourd’hui ? »

    Quelle différence y a-t-il donc entre l’explication créationniste des groupes humains (« races ») et l’explication évolutionniste de l’origine des peuples ? Réponse : la première implique la séparation d’informations déjà existantes et la perte d’informations par mutations ; la seconde nécessite la production de dizaines de millions de « lettres » de nouvelle information.

  • « Les femmes ont une côte de plus que les hommes. » Nous avons depuis longtemps souligné la fausseté de cette affirmation, qui semble plus populaire chez les sceptiques malhonnêtes qui veulent caricaturer le créationnisme. L’ablation d’une côte n’affectera pas les instructions génétiques transmises à la descendance, pas plus qu’un homme qui perd un doigt n’aura de fils avec neuf doigts. Tout sceptique qui tente de discréditer la Bible avec cet argument doit être en cachette lamarckien, c’est-à-dire quelqu’un qui croit à l’idée totalement discréditée de Lamarck sur l’hérédité des caractéristiques acquises ! Notons également qu’Adam n’aurait pas eu de défaut permanent, car la côte est le seul os qui peut repousser si la membrane qui l’entoure (le périoste) reste intacte. Cf. « Regenerating ribs: Adam and that ‘missing’ rib. »

  • « L’archéoptéryx est une fraude.. » L’archéoptéryx était authentique (contrairement à l’archéoraptor, un « oiseau de Piltdown »). Il s’agissait d’un véritable oiseau, et non d’un « chaînon manquant ».

  • « Il n’existe pas de mutations bénéfiques. » Faux : certaines mutations confèrent un avantage dans certaines situations. Nous devrions plutôt dire : « Nous n’avons pas encore trouvé de mutation qui augmente l’information génétique de la manière nécessaire pour que l’évolution du microbe à l’homme puisse se faire. Même dans les rares cas où la mutation confère un avantage, elle entraîne presque toujours une perte d’information. » Pour des exemples de pertes d’information avantageuses, cf. « Coléoptères gaffeurs », «  New eyes for blind cave fish? » et «  Is antibiotic resistance really due to increase in information? »

  • « Aucune nouvelle espèce n’est apparue. » Ce n’est pas vrai : on a observé la formation de nouvelles espèces. En fait, la spéciation rapide occupe une place importante dans le modèle de la création. Mais cette spéciation se fait à l’intérieur de l’espèce biblique et n’implique aucune nouvelle information génétique – cf.  Q&A: Speciation. La fixité des espèces a en réalité été enseignée par Charles Lyell, le mentor anti-biblique de Darwin.

  • « L’axe de la Terre était vertical avant le Déluge. » Cette affirmation ne se fonde sur rien. Genèse 1:14 mentionne les saisons avant le Déluge, ce qui suggère fortement une inclinaison axiale dès le début. Certains créationnistes pensent qu’un changement de l’inclinaison axiale (mais pas depuis la verticale) a déclenché le Déluge. Mais il faudrait beaucoup plus de preuves et cette idée devrait rester à l’état de spéculation pour le moment. En outre, la modélisation informatique suggère qu’un axe vertical rendrait les différences de température entre les pôles et l’équateur beaucoup plus extrêmes qu’aujourd’hui, alors que l’inclinaison actuelle de 23,5° s’avère idéale. La Lune joue un rôle important dans la stabilisation de cette inclinaison, et sa grande taille relative ainsi que le fait que son plan orbital soit proche de celui de la Terre (contrairement à la plupart des lunes de notre système solaire) constituent des caractéristiques de conception.

  • « Les pistes d’empreintes de pas de Paluxy prouvent qu’humains et dinosaures ont coexisté." Certains promoteurs créationnistes importants de ces pistes ont depuis longtemps retiré leur soutien. Certaines des supposées empreintes humaines peuvent résulter de l’érosion d’empreintes de dinosaures qui auront brouillé les traces de griffes. Il importe de mener des recherches dûment documentées sur ces traces avant de les utiliser pour démontrer la coexistence de l’homme et des dinosaures. À ce jour, les recherches se montrent peu prometteuses à ce sujet : cf. « Human and dinosaur fossil footprints in the Upper Cretaceous of North America?" Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bonnes preuves indiquant que les dinosaures et les humains ont coexisté : voir  Q&A: Dinosaurs.

  • « Des archéologues ont découvert des squelettes (et des empreintes) d’êtres humains géants." Cette affirmation a circulé sur Internet pendant des années, mais en réalité, les images associées ont été manipulées dans Photoshop. Un article du site Snopes, qui à l’époque analysait de manière impartiale les légendes urbaines et les allégations sur Internet, explique la provenance de chacune des photographies les plus courantes jointes à ces courriers électroniques (snopes.com/photos/odd/giantman.asp). Dans les faits, il serait impossible, d’un point de vue anatomique, que des êtres humains de taille considérable existent, et ce pour de simples raisons mathématiques : la loi du carré-cube implique qu’un être humain de taille quadruple aurait un squelette et des muscles 16 (4²) fois plus puissants, mais que ces derniers devraient faire face à une masse 64 (4³) fois plus importante. Ainsi, un être humain de taille très élevée s’effondrerait sous son propre poids sans avoir subi de nombreux changements physiologiques et squelettiques (et donc génétiques) pour faire face à la masse supplémentaire. Voir l’essai classique de 1928 « On Being the Right Size » (irl.cs.ucla.edu/papers/right-size.html) de J.B.S. Haldane (un évolutionniste de premier plan, mais sur cette question, il présente ici de très bons arguments). Des empreintes de pas géantes ont aussi été revendiquées, mais voyez « The ‘giant footprint’ of South Africa: Firewalking giant or fortuitous weathering? » qui montre les problèmes posés par cette identification particulière. De même, certains considèrent les restes de géants comme une preuve du récit biblique des Nephilim dans Genèse 6:4, mais ce mot ne devrait pas être traduit par « géants » mais par « déchus » - voyez « Who were the “sons of God” in Genesis 6?"

  • La citation de Darwin sur l’absurdité de l’évolution des yeux, tirée de « L’Origine des espèces ». Citer cette déclaration au pied de la lettre, c’est la sortir subtilement de son contexte. Darwin parlait de l’absurdité apparente de l’évolution de l’œil, mais il a ajouté qu’après tout, il était fort aisé d’imaginer que l’œil aurait pu se constituer étape par étape (selon son opinion, avec laquelle nous sommes bien entendu en désaccord : cf. « Darwin v The Eye  » et «  An eye for creation »).

  • « La division de la terre à l’époque de Péleg (Gen. 10:25) fait référence à une scission catastrophique des continents. » Les commentateurs avant et après Lyell et Darwin (y compris Calvin, Keil et Delitzsch, et Leupold) s’accordent presque tous à dire que ce passage fait référence à la division linguistique à Babel et à la division territoriale qui s’ensuivit. Nous devons toujours interpréter l’Écriture avec l’Écriture, et rien d’autre dans l’Écriture n’indique qu’il s’agit d’une division continentale. Mais à peine huit versets plus loin (notez que les divisions en chapitres et en versets n’ont pas été inspirées de Dieu), la Bible déclare : « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots » (Gen. 11:1), et à la suite de leur désobéissance, « l’Éternel confondit le langage de toute la terre » (Gen. 11:9). Cela prouve de manière concluante que la « Terre » qui a été divisée était la même qui ne parlait qu’une seule langue, c’est-à-dire que le terme « Terre » se réfère dans ce contexte aux habitants de la Terre, et non à la Planète Terre.

    Un autre problème majeur réside dans les conséquences scientifiques d’une telle division : un nouveau Déluge ! Cela nous donne un indice sur le moment où les continents se sont séparés - pendant le Déluge du temps de Noé - voir ci-dessous sur la tectonique des plaques.

    Pour plus d’informations, cf. « ‘In Peleg’s days, days the earth was divided’: What does this mean?"

  • « Il y a des lacunes dans les généalogies de Genèse 5 et 11, la Terre pourrait donc avoir 10 000 ans ou même plus. » Erreur. Le langage est clair sur le fait qu’il s’agit de chronologies strictes, en particulier parce qu’elles donnent l’âge du père à la naissance du nom suivant dans la lignée. La Terre n’a donc qu’environ 6 000 ans. Voir « Biblical chronogenealogies » pour les preuves exégétiques.

  • « Jésus ne peut avoir hérité des gènes de Marie, sinon Il aurait hérité du péché originel. » Cette affirmation ne figure pas dans les Écritures et contredit même des points importants. Le langage du NT indique une descendance physique, ce qui doit être le cas pour que Jésus ait accompli les prophéties selon lesquelles Il serait un descendant d’Abraham, de Jacob, de Juda et de David.

    En outre, le Protévangile de Gen. 3:15, considéré comme messianique et par les premiers chrétiens et par les targums juifs, fait référence à « la semence de la femme. » Gal. 4:4 le confirme : « Dieu a envoyé Son Fils, né (génoménon) d’une femme ».

    Mais surtout, pour que Jésus pût mourir pour nos péchés, il fallait qu’Il participât, en tant que « dernier Adam » (1 Cor. 15:45), à notre humanité (Héb. 2:14), et qu’Il fût donc notre parent par filiation commune avec le premier Adam, comme l’affirme Luc 3:38. En fait, sept siècles avant Son Incarnation, le prophète Ésaïe parlait de lui comme littéralement le « Parent-Rédempteur », c’est-à-dire celui qui possède une parenté de sang avec ceux qu’il rachète (Ésaïe 59:20, utilise le même mot hébreu « goel » que celui utilisé pour décrire Booz par rapport à Noémie dans Ruth 2:20 ; 3:1-4:17).

    Pour résoudre le problème du péché originel, le Saint-Esprit a recouvert Marie de son ombre (Luc 1:35), empêchant ainsi la transmission de toute nature pécheresse. Voir aussi « The Virginal Conception of Christ » pour une défense de cette doctrine fondamentale et un traitement plus approfondi de ces passages bibliques..

  • « La laminine : un regard étonnant sur la façon dont Jésus sustente l’Univers. » Le fait qu’une protéine sur cent mille ait la forme d’une croix dans les diagrammes formalisés (sans doute plutôt celle d’une épée dont les branches de la garde ne se trouveraient pas à angle droit) ne devrait pas surprendre, il doit s’agir d’un simple « hasard". De toute manière, Jésus maintient notre création depuis la main droite de Dieu le Père ; il n’est plus sur la croix, la théologie laisse donc à désirer ici aussi. Voici plus d’informations sur la laminine.

  • « La lumière a été créée en plein déplacement. » Certains des anciens ouvrages créationnistes, pour résoudre le problème de la lumière des étoiles lointaines, ont proposé que Dieu ait pu créer la lumière en déplacement. Mais CMI a depuis longtemps mis en évidence les problèmes posés par cette idée.

    Elle impliquerait que nous voyions de la lumière provenant de corps célestes sans existence réelle, voire de la lumière qui semble indiquer des séquences précises d’événements prévisibles par les lois de la physique, mais qui n’ont jamais eu lieu en réalité. Cela suggère de fait que Dieu est un trompeur.

    Par exemple, lorsqu’une grande étoile explose en supernova, nous voyons une explosion de neutrinos avant le rayonnement électromagnétique. En effet, la plupart des neutrinos traversent la matière solide comme si elle n’était pas là, tandis que la lumière se voit ralentie. Cette séquence d’événements véhicule des informations rendant compte d’un événement en apparence réel. Les astronomes ont donc les meilleures raisons du monde d’interpréter ce « message » comme une supernova réelle qui a explosé selon les lois de la physique, avec des observations telles que prédites par ces dernières.

    C’est très différent, par exemple, de la création d’Adam à l’âge adulte, ressemblant à un homme de 20 ans (bien que d’apparence incroyablement jeune), alors qu’il n’avait en réalité que quelques minutes. Ici, il n’y a pas de tromperie, car Dieu nous a dits qu’Il a créé Adam à partir de la poussière, et non pas en le faisant grandir à partir d’un nourrisson. Mais Dieu nous a aussi informé que les étoiles sont réelles, des signes (Genèse 1:14), et non de simples apparitions d’ondes lumineuses. Cf. « God created with functional maturity, not ‘appearance of age’ ».

    Pour répondre à la question de la lumière des étoiles lointaines, primo, soulignez que les tenanciers du Big Bang ont leur propre problème de temps de déplacement de la lumière ; secundo, évoquez la dilatation relativiste du temps, proposée pour la première fois par le Pr Russell Humphreys, et approfondie par le Pr John Hartnett dans le cadre de la relativité cosmologique carmélienne. Voir « Nos origines en questions », chapitre 5 : « Comment pouvons-nous voir des étoiles dans un univers jeune ? », ainsi que le nouveau livre du Pr Hartnett : «  Starlight, Time and the New Physics ».

  • « La “fausse science » de 1 Timothée 6:21 (version Ségond 1910) fait référence à la théorie de l’évolution » (1 Timothée 6:20 dans d’autres versions - NdT). L’important ici est le sens du mot grec original traduit par « science », à savoir gnôsis, qui, dans ce contexte, fait référence à la « connaissance » ésotérique de l’élite qui représentait la clé des religions à mystères, qui a ensuite évolué pour devenir l’hérésie du gnosticisme. Il ne s’agit pas d’une erreur de la part de Louis Ségond mais d’une illustration du fait que de nombreux mots ont changé de signification au fil du temps. Le mot « science » signifiait à l’origine « connaissance », du latin « scientia », de « scio », qui signifie « savoir ». Ce sens originel n’est tout bonnement pas celui que l’on utilise aujourd’hui, de sorte que les traductions modernes rendent à juste titre le mot par « connaissance » dans ce passage.

    Bien sûr, nous avons la conviction que la théorie de l’évolution est de l’anti-connaissance parce qu’elle obscurcit l’esprit de beaucoup de gens face aux preuves abondantes de l’action de Dieu dans la Création et à la véritable connaissance disponible dans Sa Parole, la Bible. Mais comme le souligne cette page, il ne faut pas utiliser des arguments fallacieux pour soutenir un point de vue véridique. Dans le même ordre d’idées, il est fallacieux, d’un point de vue linguistique, de prétendre qu’aujourd’hui encore, « science signifie vraiment connaissance », car l’usage détermine le sens, et non la dérivation (l’étymologie).

  • « Le géocentrisme (dans le sens classique de prendre la Terre comme cadre de référence absolu) est enseigné par l’Ecriture et l’héliocentrisme contraire à celles-ci. » Nous rejetons ce géocentrisme dogmatique et avons la conviction que les passages bibliques sur le coucher du soleil etc., doivent être compris comme prenant la Terre comme cadre de référence, mais qu’il s’agit d’un des nombreux cadres de référence valables sur le plan physique ; le centre de masse du système solaire en est un autre. Voir aussi « Why the Universe does not revolve around the Earth: Refuting absolute geocentrism ».

  • « Ron Wyatt a retrouvé l’arche de Noé. » Cette prétendue forme d’arche est une formation géologique naturelle causée par une coulée de boue.

  • « Ron Wyatt a découvert de nombreuses preuves archéologiques de la Bible. » Les allégations de Ron Wyatt ne bénéficient pas de la moindre corroboration et se résument à des prétextes pour expliquer l’absence d’éléments de preuves.

  • « De nombreuses “preuves » de la création apportées par Carl Baugh. » Nous regrettons de devoir dire que bien que nous le croyions bien intentionné, il utilise hélas beaucoup d’éléments contestables d’un point de vue scientifique. Nous déconseillons donc de se fier aux « preuves » qu’il fournit, à moins qu’elles n’aient le soutien d’organisations créationnistes réputées pour leur rigueur biblique et scientifique. Malheureusement, certains orateurs créationnistes talentueux, dotés d’une compréhension raisonnablement orthodoxe de la Genèse, continuent à promouvoir certaines des « preuves » de Wyatt et Baugh, bien qu’ils aient été abordés à ce sujet.

  • « Les neutrinos solaires manquants prouvent que le Soleil brille par effondrement gravitationnel et, partant, la jeunesse du Soleil. » Il s’agit d’un problème autrefois délicat, à savoir la détection d’un tiers seulement du nombre prévu de neutrinos provenant du Soleil. En outre, les théories acceptées de la physique des particules indiquaient que le neutrino avait une masse au repos nulle, ce qui interdisait les oscillations d’une « saveur » à l’autre. Par conséquent, conformément aux données disponibles à l’époque, certains créationnistes ont proposé que le Soleil fonctionnait pour un tiers par fusion et pour deux tiers par effondrement gravitationnel. Cela aurait limité l’âge du Soleil à bien moins de 4,5 milliards d’années.

    Cependant, une nouvelle expérience a permis de détecter les saveurs « manquantes », ce qui semble constituer une preuve concluante de l’existence d’une oscillation. Cela signifie que les neutrinos doivent en fin de compte avoir une masse au repos très faible - les données expérimentales doivent primer sur la théorie. Les créationnistes ne devraient donc plus invoquer le problème des neutrinos manquants pour contester le fait que le Soleil utilise la fusion nucléaire comme principale source d’énergie. Il ne peut donc pas servir d’indicateur d’âge jeune, ni d’ailleurs d’âge avancé. Cf. Newton, R., « Missing neutrinos found! No longer an ‘age’ indicator », Journal of Creation 16(3):123–125, 2002.

  • « Einstein a maintenu sans faillir, envers et contre l’énorme pression de ses pairs, sa croyance en un Créateur. » Cependant, au sens normal de ces termes, Einstein ne croyait en rien de tel. Voir aussi « Physicists’ God-talk ».

  • La théorie de la voûte de vapeur. Il ne s’agit pas d’un enseignement direct de l’Écriture, et il n’y a donc pas lieu de faire preuve de dogmatisme. De plus, aucun modèle adéquat n’a été développé qui tienne suffisamment la route. Tous les géologues créationnistes préfèrent donc un modèle différent. Pour plus de détails, cf. « Were “the waters above” a vapour canopy? » Pour connaître l’opinion actuelle de CMI, cf. « Noah’s Flood—Where did the water come from? »

  • « L’arc-en-ciel de Dieu a sept couleurs, celui de l’homme six. » Scientifiquement, l’arc-en-ciel constitue un spectre continu. Nous voyons des bandes distinctes, bien qu’avec des bords flous, en raison de la conception de notre vision des couleurs, avec trois types de récepteurs de couleurs. La Bible ne précise pas le nombre de couleurs. Le chiffre sept vient du découvreur du spectre de la lumière, le grand physicien créationniste Sir Isaac Newton. Il a également attribué le fameux ROYGBIV (abréviation mnémotechnique des couleurs de l’arc-en-ciel en anglais - NdT) : rouge, orange, jaune (Yellow en anglais - NdT), vert (Green en anglais - NdT), bleu, indigo, violet, mais il ne voulait sans doute pas dire la même chose que nous. Ce qu’il appelait « bleu », nous l’appelons « bleu-vert », « sarcelle », « cyan » ou « turquoise ». Ce qu’il appelait « indigo », nous l’appelons « bleu ». Pour plus d’informations, cf. « The science of the rainbow ».

    Les arcs-en-ciel modernes de la Pride LGBTQ ont six couleurs. Mais l’arc-en-ciel original de la « Pride » avait huit couleurs : rose, rouge, orange, jaune, vert, turquoise, indigo et violet. Il existe même un « drapeau de la Pride arc-en-ciel à 7 bandes ». Le problème ne réside donc pas dans le nombre de couleurs de l’arc-en-ciel mais dans la signification attribuée.

Quels sont les arguments douteux, et donc peu recommandables ?

  • « Il existe des dinosaures et plésiosaures vivants aujourd’hui. » Les Saintes Écritures ne disent pas si les dinosaures existeraient encore deux millénaires après la rédaction de leur dernier livre. Alors que les créationnistes pensaient naguère que certains dinosaures pouvaient encore vivre dans un coin reculé du globe, CMI estime aujourd’hui que suffisamment d’années ont passé, que l’on peut désormais prendre des photos avec un smartphone, que les dinosaures ont disparu et que les affirmations contraires exigent des preuves, et non des excuses. De même, les plésiosaures et autres reptiles marins géants ont besoin de prendre l’air, nous devrions donc en avoir vu, tout comme nous avons vu des mammifères marins géants (baleines). La position de CMI n’est donc plus « wait and see », mais qu’il est temps d’affirmer que les dinosaures et les plésiosaures ne vivent plus aujourd’hui, jusqu’à preuve du contraire.

  • « Il n’a pas plu avant le Déluge. » Il ne s’agit pas d’un enseignement direct de l’Écriture, il ne faut donc pas faire preuve de dogmatisme. Genèse 2:5-6, pris au pied de la lettre, enseigne seulement qu’il n’y avait pas de pluie au moment de la création d’Adam. Mais cela n’exclut pas qu’il y ait eu de la pluie plus tard, avant le Déluge, comme l’ont souligné les grands commentateurs pré-uniformitaristes tels que Jean Calvin Une erreur connexe consiste à dire que l’alliance de l’arc-en-ciel de Genèse 9:12-17 prouve qu’il n’y avait pas d’arc-en-ciel avant le Déluge. Comme Calvin l’a souligné, Dieu a souvent investi des choses existantes de nouvelles significations, par exemple le pain et le vin lors de la Cène.

  • « La sélection naturelle, une tautologie. » La sélection naturelle consiste en un sens en une tautologie (c.-à-d. : « Qui sont les plus adaptés ? Ceux qui survivent et laissent le plus de descendants. Qui survit et laisse le plus de descendants ? Les plus adaptés. ») Mais il s’agit en grande partie d’un jeu de mots sémantique, qui dépend de la définition de la question et de l’objectif de cette définition. Il existe de nombreux domaines de la vie où circularité et vérité vont de pair (par exemple, qu’est-ce que la charge électrique ? La qualité de la matière sur laquelle agit un champ électrique. Qu’est-ce qu’un champ électrique ? Une région de l’espace qui exerce une force sur la charge électrique. Mais personne ne nierait que la théorie de l’électricité est valide et peut expliquer le fonctionnement des moteurs.) C’est juste que la circularité ne peut servir de preuve indépendante de quelque chose.

    Le fait d’insister sur la question de la tautologie peut induire en erreur si l’on donne l’impression que quelque chose de tautologique ne se produit pas. Les critiques ne peuvent logiquement choisir qu’entre « la sélection naturelle est fausse » et « la sélection naturelle est une tautologie », parce qu’une tautologie constitue une proposition analytique - une proposition logiquement vraie par nécessité, par la simple définition des mots (par exemple, les célibataires ne sont pas mariés, les femmes enceintes sont des femmes, les survivants sont ceux qui ont survécu). De même, le raisonnement circulaire est formellement logique (A implique A).

    Bien sûr, l’environnement peut « sélectionner », de la même manière que les éleveurs humains. Bien entendu, démontrer cela ne signifie pas que les poissons pourraient devenir des personnes par ce moyen - la vraie question concerne la nature de la variation, le problème de l’ information. Les débats sur la tautologie détournent l’attention de la véritable faiblesse du néo-darwinisme, à savoir la source de la nouvelle information requise. Compte tenu d’une source de variation appropriée (par exemple, une abondance d’informations génétiques créées avec la capacité de recombinaison mendélienne), les populations d’organismes capables de se reproduire devraient être en mesure de s’adapter à un environnement donné, ce que la pratique a démontré à maintes reprises.

    La sélection naturelle fournit aussi un outil explicatif utile dans la modélisation créationniste des migrations postérieures au Déluge et de la spéciation (cf.  Q&A: Natural Selection). C’est par ailleurs la raison pour laquelle nous devons rejeter les efforts bien intentionnés de créationnistes visant à abandonner la sélection naturelle (cf. The fact of natural selection).

  • « L’évolution est juste une théorie. » Ce que les gens veulent dire en général, c’est : « La théorie de l’évolution ne constitue pas un fait prouvé, alors il ne faut pas la promouvoir de façon dogmatique. » (Par conséquent, c’est ce qu’ils devraient dire.) Le problème avec l’utilisation du mot « théorie » dans ce cas, c’est que les scientifiques l’utilisent pour signifier une explication bien étayée des données. Cela inclut des théories bien connues comme celles de la relativité d’Einstein et de la gravité de Newton, et d’autres moins, comme celles de Debye-Hückel sur les solutions électrolytiques et de Deryagin-Landau/Verwey-Overbeek (DLVO) sur la stabilité des sols lyophobes etc. Il vaudrait mieux dire que la méga-évolution, c.-à-d. l’évolution de particules atomiques en êtres humains, reste une hypothèse ou une conjecture non fondée.

    De toute manière, le critique fait trop de protestations, ce me semble (allusion à une réplique de « Hamlet » - NdT). À l’entrée « théorie », le Larousse donne à la définition n° 3 ceci : « Système d’hypothèses sous-tendant les interprétations des événements », un usage guère inconnu dans la littérature scientifique. Il ajoute en définition n° 4 : « Connaissance purement spéculative ». Le critique a donc tout simplement tort de dire que c’est une erreur d’utiliser « théorie » pour signifier « hypothèse » ou « conjecture », et que les scientifiques n’utilisent jamais « théorie » de cette façon dans la littérature. Cette attaque ne revient donc qu’à du grapillage facile de points, mais il n’y a toujours pas de raison de concéder cette diversion aux détracteurs. Voir aussi « Is ‘Evolution’ a ‘Theory’ or ‘Fact’ or Is this just a trivial game of semantics? » (hors site).

  • « La Bible contient des informations scientifiques modernes étonnantes. » Pour élaborer convenablement un modèle scriptural, nous devons comprendre le sens originel de ce que l’auteur biblique a voulu communiquer à son public, lui-même déterminé par la grammaire et le contexte historique. Par conséquent, nous devons être prudents lorsque nous lisons la science moderne dans des passages où les lecteurs ne l’auraient pas vue. Cela s’applique tout particulièrement aux livres poétiques tels que Job et les Psaumes. Par exemple, les lecteurs de Job n’auraient pas lu dans Job 38:31 un enseignement sur l’énergie potentielle gravitationnelle d’Orion et des Pléiades. Ils y auraient plutôt vu une illustration poétique de la puissance de Dieu, c’est-à-dire que Dieu, à la différence de Job, a pu créer les Pléiades sous la forme d’un amas étroitement soudé, ce à quoi elles ressemblent, tandis qu’Il a créé Orion sous la forme d’une constellation bien étalée, ce qui, une fois encore, dépasse largement ses capacités. De même, Job 38:14 ne représente pas un aperçu scientifique avancé de la rotation de la Terre, car celle-ci n’est pas comparée au sceau qui tourne, mais à l’argile qui passe d’une forme à l’autre au-dessous.

  • « La Bible des Septante donne la chronologie correcte de la Genèse. » Une recherche minutieuse suggère que le texte massorétique, soutenu par la Vulgate de Jérôme de Stridon et par Bède, se rapproche le plus des manuscrits originaux, alors que la Septante semble avoir été systématiquement gonflée. Cf. Sarfati, J., « The Genesis Account: A theological, historical, and scientific commentary on Genesis 1–11 », pp. 458–462, 2015 ; Cosner, L. et Carter, R., «  Textual traditions and biblical chronology », Journal of Creation 29(2):99–105, 2015 ; Cosner, L. et Carter, R., « The Masoretic text of Genesis 5 and 11 is still the most reliable », 4 juin 2019.

  • « La vitesse de la lumière a diminué avec le temps » (théorie connue dans les milieux créationnistes anglophones sous l’acronyme « cdk » - « c decay », c.-à-d. dégradation de la vitesse de la lumière, NdT). Bien que la plupart des contre-arguments évolutionnistes se soient avéré fallacieux, il reste un certain nombre de problèmes, dont beaucoup soulevés par les créationnistes, dont nous estimons qu’ils n’ont pas reçu de réponse satisfaisante. Il convient aussi de signaler que le physicien et cosmogoniste portugais João Magueijo a récemment proposé que c était 60 ordres de grandeur plus rapide juste après le Big Bang. CMI estime actuellement que les cosmologies des professeurs Russell Humphreys et John Hartnett (qui impliquent toutes deux une dilatation relativiste du temps) offrent des solutions valides au problème de la lumière des étoiles lointaines. Il est sain d’avoir plusieurs hypothèses de travail à l’heure actuelle, car il y a beaucoup d’inconnues en astronomie et en cosmologie. Cependant, ni nous, ni les Pr Humphreys et Hartnett ne prétendons à l’infaillibilité de l’un ou l’autre de ces modèles. Cf. « Comment pouvons-nous voir des étoiles lointaines dans un Univers jeune ? » dans « Nos origines en questions ».

  • « Il n’existe pas de formes transitionnelles. » Puisqu’il y a des candidats, quoique fort douteux, il vaut mieux éviter d’éventuelles répliques et dire plutôt : « Alors que Darwin avait prédit que le registre fossile montrerait de nombreux fossiles transitionnels, même un siècle et demi plus tard, nous ne disposons que d’une poignée d’exemples contestables; » Voir aussi Q&A: Fossils.

  • « Des chaînes en or ont été découvertes dans du charbon. » Plusieurs artefacts, y compris des objets en or, ont été documentés comme ayant été découverts dans du charbon, mais dans chaque cas, celui-ci n’est plus associé à l’artefact. Il s’agit donc d’une preuve strictement anecdotique (par exemple : « Cet objet a été laissé dans la cheminée après qu’un morceau de charbon y eût brûlé »). Cela n’a pas la même valeur probante que d’avoir un spécimen avec le charbon et l’artefact toujours associés.

  • « La tectonique des plaques est fallacieuse. » CMI a la conviction que les travaux du Pr John Baumgardner sur la tectonique des plaques catastrophiques fournissent une bonne explication des déplacements continentaux et du Déluge. Voir Q&A: Plate Tectonics. Toutefois, nous reconnaissons que certains scientifiques créationnistes réputés contestent la tectonique des plaques.

  • « Les créationnistes croient en la microévolution mais pas en la macroévolution. » Ces termes, qui mettent l’accent sur une dichotomie entre « petits » et « grands » changements, détournent l’attention de la question essentielle de l’information. En effet, l’évolution des particules aux personnes nécessite des changements de nature à accroître l’information génétique (par exemple, les spécifications de fabrication des nerfs, des muscles, des os etc.), mais tout ce que nous observons, c’est un tri et, dans une large mesure, une perte d’information. Nous avons du mal à trouver des exemples d’augmentation de l’information, même « micro », alors que de tels changements devraient se produire souvent si la théorie de l’évolution était vraie. À l’inverse, nous observons des changements tout à fait « macro » qui n’impliquent aucune nouvelle information, par exemple lorsqu’un gène de contrôle est activé ou désactivé. Fait important, le terme « microévolution » sera perçu par beaucoup comme un « petit bout » du processus qui, selon eux, a transformé les bactéries en êtres humains. En d’autres termes, il implique qu’au cours d’un laps de temps suffisant (des millions d’années), ces « micro »-changements s’accumuleront et aboutiront à des « macro »-changements. Mais ce n’est pas le cas ; voir Le train de l’évolution s’en vient.

    Chose remarquable, même les évolutionnistes les plus en vue (par exemple Mayr, Ayala) ne partagent pas l’idée selon laquelle les petits changements observés chez les êtres vivants suffisent à expliquer le grand schéma de l’évolution des microbes vers l’homme.

  • « L’Évangile est dans les étoiles. » Il s’agit d’une idée intéressante, mais tout à fait spéculative, et de nombreux créationnistes bibliques doutent que l’Écriture l’enseigne, c’est pourquoi nous ne recommandons pas de l’utiliser.