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Table des matières

Unité 1

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Chapitre 1Ar­gu­ment : Le créa­tion­nisme est de la religion, pas de la science


Chapitre 2Ar­gu­ment : théorie de l’évolution et foi chrétienne sont compatibles


Chapitre 3Argument : La théorie de l’évolution est de la vraie science, et pas « juste une théorie »


Unité 2

Chapitre 4Argument : La sélection naturelle mène à la spéciation


Chapitre 5Argument : Certaines mutations sont bénéfiques


Chapitre 6Argument : La conception commune indique un ancêtre commun


Chapitre 7Argument : La « conception défectueuse » constitue un vestige de l’évolution


Chapitre 8Argument : Le registre fossile soutient la théorie de l’évolution


Unité 3

Chapitre 9Argument : Probabilité de l’évolution


Chapitre 10Argument : La « complexité irréductible »


Chapitre 11Argument : L’évolution du sexe


Chapitre 12Argument : L’évolution de l’humanité


Annexe 1Arguments courants en faveur de la théorie de l’évolution qui ont été rejetés


Annexe 2Arguments courants en faveur de la création à ne pas utiliser

« L’Évolution réfutée II »
La suite de « L’Évolution réfutée » infirme les derniers arguments en faveur de la théorie de l’évolution (tels que présentés par PBS et Scientific American).
von , Ph.D., F.M., avec Michael Matthews, traduit par Narindra Ramanankasaina (blog Genèse et Évangile)

Kapitel 1:
Argument : « Le créationnisme est de la religion, pas de la science »

Les évolutionnistes disent : « Le créationnisme constitue un point de vue religieux qui n’a rien à voir avec la science. »

Le premier épisode de la série « Evolution » de PBS/Nova, d’une durée de deux heures [voir notre réfutation en ligne], donne le ton de cet effort de propagande – ridiculisant la religion biblique en la présentant comme l’ennemie de la vraie science, qui a longtemps bridé l’étude scientifique. Une grande partie du premier épisode consiste en une mise en scène de la vie de Charles Darwin (1809-1882). Il s’ouvre sur le célèbre voyage de Darwin sur le HMS Beagle. Darwin se présente, ainsi que le capitaine Robert FitzRoy (1805-1865), en mauvais espagnol à des villageois d’Amérique du Sud. Ceux-ci conduisent ensuite Darwin et FitzRoy au crâne d’un paresseux géant disparu, et cette conversation s’ensuit :

Darwin [D] : Je me demande pourquoi ces créatures n’existent plus.

FitzRoy [F] : Peut-être que l’arche était trop petite pour leur permettre d’entrer et qu’elles ont péri dans le Déluge.

[D] : [rit]

[F] : Qu’y a-t-il de drôle ?

[D] : Rien, rien.

[F] : Vous moquez-vous de moi ou de la Bible ?

[D] : Ni de l’un ni de l’autre.

[F] : Quel genre de clergyman ferez-vous, M. Darwin ?

[D] : Lamentable, lamentable.

Puis le récit passe à une scène sur le Beagle, où le capitaine FitzRoy lit un passage du chapitre premier de la Genèse, tandis que Darwin, sous le pont, lève les yeux au ciel.

Nous y voilà : la prétendue lutte entre la science et la religion « fondamentaliste ». Bien sûr, le représentant du « fondamentalisme », le capitaine FitzRoy, se voit mettre un argument caricatural dans la bouche. Il n’y a nulle part la moindre allusion à l’existence d’objections scientifiques à la théorie de l’évolution.

Mais l’argument de FitzRoy n’est pas biblique : la Bible indique de manière nette que deux vertébrés terrestres de chaque espèce se trouvaient sur l’arche, et que l’arche avait toute la place nécessaire pour tous les animaux requis.1

Mais ensuite – sans surprise – la dramatisation de PBS va bien au-delà de la licence artistique et falsifie pour de bon l’histoire. La christophobie de Darwin n’était pas encore arrivée à maturité à l’époque du voyage du Beagle, et il assistait même à des offices religieux, tandis que FitzRoy, au cours de ce voyage, ne croyait sans doute pas à un Déluge mondial. Après tout, FitzRoy lui-même avait offert à Darwin, en guise de cadeau de bienvenue, le livre de Charles Lyell (1797-1875), Principles of Geology, qui prônait un monde âge de millions d’années, et qui constitua une grande source d’inspiration pour les idées évolutionnistes de Darwin, comme nous le démontrerons plus loin dans ce livre.

Le postulat philosophique derrière la « science moderne » : le matérialisme

La subtilité n’étouffe pas les médias dans leur ridiculisation de la « science de la création ». John Rennie, rédacteur en chef de Scientific American, va droit au but dans « 15 Answers to Creationist Nonsense » (« 15 réponses aux inepties créationnistes ») [voir notre réponse de juin 2002]. Il affirme :

La « science de la création » est une oxymore. Le matérialisme méthodologique est un principe central de la science moderne : elle cherche à expliquer l’univers en termes purs de mécanismes naturels observés ou testables. [SA 84]

Nous voilà à la question-clé. Il ne s’agit pas du tout de faits scientifiques, mais des « règles du jeu » matérialistes et autocentrées par lesquelles l’establishment évolutionniste interprète les faits. Les gens pourraient donc trouver un certain intérêt à comprendre les vraies motivations de Rennie et de ses semblables : un programme matérialiste athée. Il ne s’agit pas d’un principe déductible par la méthode expérimentale, mais d’un postulat philosophique extrinsèque à la science.

Rennie illustre sa vision de la « science moderne » par un exemple tiré de la physique :

La physique décrit le noyau atomique à l’aide de concepts spécifiques régissant la matière et l’énergie, et elle teste ces descriptions de manière expérimentale. Les physiciens n’introduisent de nouvelles particules, comme les quarks, pour compléter leurs théories que lorsque les données montrent que les descriptions précédentes ne permettent pas d’expliquer de manière adéquate les phénomènes observés. Les nouvelles particules n’ont pas des propriétés arbitraires, et de plus, leurs définitions disposent d’un encadrement étroit, car les nouvelles particules doivent s’inscrire dans le cadre existant de la physique. [SA 84–85]

Quel rapport avec l’évolution ? Les créationnistes conviennent que les particules ne sauraient se comporter de manière arbitraire, car un Dieu d’ordre les a créées. Mais un athée n’a aucun fondement philosophique à partir de sa prémisse religieuse sous-jacente, à savoir que Dieu n’existe pas, pour croire en un univers ordonné.

Les attaques trompeuses contre la « science » de la création

Les évolutionnistes ont tendance à loger tous les opposants à la « science » matérialiste à la même enseigne, qu’ils l’appellent « science de la création » ou « dessein intelligent », ignorant les profondes différences entre les divers camps. En conséquence, ils font des affirmations farfelues qui ne s’appliquent tout bonnement pas aux chrétiens qui croient en la Bible. Par exemple, Scientific American attaque la « science de la création » soi-disant parce qu’elle promouvrait une intelligence obscure située au-delà de tout examen scientifique et qui offrirait peu de réponses aux questions scientifiques :

Les théoriciens du dessein intelligent invoquent des entités fantômes qui, comme par hasard, possèdent toutes les capacités non restreintes nécessaires pour résoudre le mystère en question. Plutôt que de favoriser la recherche scientifique, de telles réponses la réduisent à néant. (Comment fait-on pour réfuter l’existence d’intelligences omnipotentes ?)

Le dessein intelligent offre peu de réponses. Par exemple, quand et comment une intelligence conceptrice est-elle intervenue dans l’histoire de la vie ? En créant le premier ADN ? La première cellule ? Le premier humain ? Toutes les espèces ont-elles été conçues, ou seulement quelques-unes des premières ? Les partisans de la théorie du dessein intelligent refusent souvent d’être confrontés à ces questions. Ils ne font même pas de véritables tentatives pour concilier leurs idées disparates sur le dessein intelligent. [SA 85]

En réalité, les fondateurs et les dirigeants de la « science de la création » moderne fondent leurs points de vue sur la Bible, convaincus qu’elle constitue le récit historique inspiré que Dieu a donné à l’humanité. Confondre ce groupe avec d’autres partisans plus récents du « dessein intelligent » qui souhaitent éviter tout appel à l’autorité biblique représente une erreur. Les chrétiens ne plaident pas en faveur de n’importe quel « concepteur », capricieux ou pas. Au contraire, ils identifient dans le Concepteur le fidèle Dieu trinitaire de la Bible.

Nous fondons notre science sur le cadre biblique de l’Histoire, qui fournit de nombreuses informations sur le moment et la manière dont le Créateur a accompli des actes de création particuliers. Ainsi, au cours de la semaine de la création, il y a environ six millénaires de cela, il a créé des espèces distinctes de créatures. Peu de temps après, Adam a péché et apporté la mort et les mutations dans le monde. Environ un millénaire et demi plus tard, Dieu a jugé le monde par un Déluge planétaire qui a produit la plupart des fossiles de la planète. Mais deux représentants de chaque type de vertébré terrestre (sept de chacun des vertébrés terrestres et des oiseaux « purs ») ont trouvé refuge dans une arche de la taille d’un paquebot. Après avoir atterri sur les montagnes d’Ararat, les animaux de l’arche ont migré et se sont diversifiés, s’adaptant à différents environnements –  y compris via une certaine spéciation. L’humanité a désobéi au commandement de Dieu de remplir la Terre, et n’a migré que lorsque Dieu a confondu les langues à Babel, environ un siècle plus tard. Cela explique pourquoi les fossiles humains se trouvent plus haut dans le registre des fossiles de l’après-Déluge que les autres mammifères.

Les évolutionnistes attaquent souvent les défenseurs du dessein intelligent pour des types d’arguments logiques tout à fait admissibles (que les évolutionnistes utilisent de même). Par exemple, Scientific American réprimande les partisans du dessein intelligent parce qu’« ils cherchent à argumenter par exclusion – c’est-à-dire qu’ils dénigrent les explications évolutionnistes en les qualifiant de farfelues ou d’incomplètes, puis laissent entendre qu’il ne reste que des alternatives basées sur la conception. » [SA 85]

Ce n’est pas faux. C’est de la simple logique, appelée loi du tiers exclu.2 Les évolutionnistes, de Darwin à aujourd’hui, ont utilisé la même tactique, c’est-à-dire : « Dieu n’aurait pas fait les choses de cette façon, c’est donc l’évolution qui doit les expliquer. »

Il convient de noter que Darwin a souvent utilisé des arguments pseudo-théologiques contre la conception plutôt que des arguments directs en faveur de la théorie de l’évolution. Mais cette forme d’argument présuppose « l’approche à deux modèles », c’est-à-dire que la création et l’évolution représentent les seules alternatives, de sorte que les preuves en défaveur de la création constituent des preuves en faveur de la théorie de l’évolution. Ironie du sort, beaucoup d’évolutionnistes poussent les hauts cris si les créationnistes utilisent cette même forme de logique pour conclure que les preuves en défaveur de la théorie de l’évolution sont des preuves en faveur de la création !

Scientific American allègue ensuite :

Logiquement, cela est trompeur : même si une explication naturaliste est déficiente, cela ne signifie pas que toutes le sont. [SA 85]

Cette attaque néglige le fait évident que les arguments du « dessein intelligent » se fondent sur l’analogie, une procédure scientifique courante, sur ce que nous pouvons observer être produit par des causes intelligentes ou pas. Il n’y a rien de mal ni de « trompeur » dans cette approche. L’article poursuit avec une autre objection tendancieuse :

En outre, cela ne rend pas une théorie du dessein intelligent plus raisonnable qu’une autre. Il revient pour l’essentiel aux auditeurs de remplir les blancs par eux-mêmes, et certains le feront sans doute en substituant leurs croyances religieuses aux idées scientifiques. [SA 85]

Ici, Scientific American accuse ses adversaires de ce que les évolutionnistes font tout le temps. Le rédacteur-en-chef John Rennie n’a aucune objection à substituer (et à confondre) des idées scientifiques avec ses idées religieuses athées, mais il trouve offensant que les idées religieuses d’autres personnes interviennent dans le débat !

La confusion entre sciences « des origines » et « expérimentale » : les véritables origines de la science

Scientific American reprend de même l’affirmation courante selon laquelle la théorie de l’évolution et le « matérialisme méthodologique » constitueraient le fondement des progrès scientifiques modernes :

À maintes reprises, la science a montré que le matérialisme méthodologique peut repousser l’ignorance, en trouvant des réponses de plus en plus détaillées et informatives à des mystères qui semblaient autrefois impénétrables : la nature de la lumière, les causes des maladies, le fonctionnement du cerveau. La théorie de l’évolution fait de même avec l’énigme de la formation du vivant. [SA 85]

Cette affirmation ne tient pas compte de la distinction entre sciences normale (expérimentale) et des origines ou historique.3 La science normale (expérimentale) ne traite que de processus observables et répétables dans le présent, tandis que la science des origines nous aide à faire des suppositions éclairées sur les origines dans le passé.

La science expérimentale a bel et bien remporté de grands succès dans la compréhension du monde et permis de nombreuses améliorations de la qualité de la vie, par exemple par l’envoi d’hommes sur la Lune et la guérison de maladies. Et il importe de noter que de nombreux historiens, d’un grand nombre de convictions religieuses, du christianisme à l’athéimes, soulignent que les fondateurs de la science expérimentale tiraient leur motivation de leur conviction qu’un Créateur rationnel a créé l’univers. Un univers ordonné n’a de sens que si un Créateur ordonné. l’a créé. Mais si l’athéisme ou le polythéisme étaient vrais, il n’y aurait aucun moyen de déduire de ces systèmes de croyance que l’univers est (ou devrait être) ordonné.

Genèse 1:28 nous donne la permission de sonder la création, au contraire, par exemple, de l’animisme ou du panthéisme qui assignent à la création elle-même une nature divine. Or, Dieu étant souverain, Il a eu la liberté de créer comme Il l’entendait. Ainsi, là où la Bible ne pipe mot, la seule façon de découvrir le fonctionnement de Sa création consiste à xpérimenter, et non à se fier à des philosophies créées par l’homme, comme le faisaient les Grecs antiques.

Ces scientifiques fondateurs, comme les créationnistes modernes, considéraient les « lois de la nature » comme des descriptions de la manière dont Dieu sustente Sa création de façon régulière et répétable (Colossiens 1:15-17), tandis que les miracles représentent la manière dont Dieu sustente Sa création d’une manière spéciale pour des raisons spéciales. Parce que la création a pris fin au sixième jour (Genèse 2:1-3), les créationnistes, à la lumière de la Bible, peuvent s’attendre à ce que Dieu ait depuis lors œuvré surtout par le biais des « lois de la nature », à part là où Il a révélé dans la Bible avoir utilisé un miracle. Et de par leur nature descriptives, les « lois de la nature » ne peuvent prescrire l’impossible, elles ne peuvent donc exclure les miracles. Les lois scientifiques ne provoquent ni n’interdisent rien, pas plus que le contour d’une carte ne provoque la forme du littoral.

La création s’étant achevée à la fin du sixième jour, les créationnistes bibliques tenteront de trouver des lois naturelles pour chaque aspect de la science expérimentale, et n’invoqueront pas de miracle pour expliquer un événement qui se répète dans la nature au présent, malgré l’alarmisme de Scientific American. J’en veux pour preuve ma lettre à un correspondant qui pensait que des moyens miraculeux devaient souder les atomes entre eux :

Les « lois de la nature » nous aident aussi à prédire les événements futurs. Dans le cas de l’atome, l’explication du fait que les électrons restent dans leurs orbitales réside dans la la charge électrique positive et la grande masse du noyau. Cela nous permet de faire des prédictions sur la force avec laquelle un atome particulier retient un électron particulier, par exemple, ce qui rend possible la chimie. Bien qu’il s’agisse certes d’un exemple de Colossiens 1:17, se contenter de dire « Dieu sustente l’électron » ne nous aide pas à faire des prédictions.

Et à l’époque où je travaillais comme assistant d’enseignement universitaire avant de rejoindre CMI, j’ai marqué faux une réponse d’examen parce qu’elle disait « Dieu l’a fait ainsi » à une question sur la fréquence des lignes spectrales infrarouges, au lieu de traiter des masses atomiques et des constantes de force.

Ainsi, Scientific American a tort de laisser entendre que les créationnistes se trouveraient de quelque façon gênés dans la recherche scientifique expérimentale réelle, tant en théorie qu’en pratique.

En revanche, la théorie de l’évolution représente une spéculation sur un passé inobservable et non reproductible. Elle relève donc de la science des origines. Plutôt que l’observation, la science des origines utilise les principes de causalité (tout ce qui a un début a une cause4) et d’analogie (par exemple, nous observons qu’il faut de l’intelligence pour générer de l’information codée complexe dans le présent, nous pouvons donc supposer de manière raisonnable qu’il en allait de même dans le passé). Et parce que la vie n’a pas eu de concepteur intelligent matériel, quoi de plus légitime que d’en invoquer un d’immatériel ? Les créationnistes n’invoquent le miraculeux que pour la science des origines, et comme nous l’avons montré, cela ne signifie pas qu’ils l’invoqueront pour la science expérimentale.

La différence entre les sciences expérimentale et des origines a son importance pour discerner au travers d’énormités courantes telles que :

… l’évolution est aussi complètement établie que l’image du système solaire que nous devons à Copernic, Galilée, Kepler et Newton.5

Toutefois, nous pouvons observer le mouvement des planètes, mais personne n’a jamais observé le passage d’un type d’organisme à un autre par augmentation de l’information.

Pour aller plus loin : les lois qui régissent le fonctionnement d’un ordinateur diffèrent de celles qui ont créé l’ordinateur à la base. Une grande partie de la propagande créationnistophobe revient à dire que si nous admettons qu’un ordinateur a eu un concepteur intelligent, alors nous pourrions ne pas analyser le fonctionnement d’un ordinateur en termes de lois naturelles du mouvement des électrons dans les semi-conducteurs, et penser qu’il y a des petits êtres intelligents qui poussent les électrons à la place. De même, le fait de croire que le code génétique a été conçu à l’origine ne nous empêche pas de croire qu’il fonctionne en totalité selon les lois de la chimie faisant intervenir l’ADN, l’ARN, les protéines, etc. À l’inverse, le fait que la machinerie de codage fonctionne selon les lois reproductibles de la chimie ne prouve pas que celles-ci aient suffi à construire un tel système à partir d’une soupe primordiale. Le producteur de PBS a même admis que l’origine naturaliste de la vie posait un problème majeur à la théorie de l’évolution.

Il convient de noter que les créationnistes ont réalisé bon nombre des grandes avancées scientifiques que Scientific American et d’autres magazines évolutionnistes aiment à mentionner ! Isaac Newton a découvert le spectre de la lumière (en plus de co-inventer le calcul et de formuler les lois du mouvement et de la gravité) ; James Clerk Maxwell a découvert les lois de l’électromagnétisme qui ont conduit à la prédiction du rayonnement électromagnétique ; Louis Pasteur a formulé la théorie des germes pathogènes et a réfuté la génération spontanée ; Joseph Lister a été le pionnier de la chirurgie antiseptique ; Raymond Damadian a été celui de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui constitue un outil essentiel dans la recherche sur le cerveau.

Au mépris de l’évidence, Scientific American affirme :

Le créationnisme, sous toutes ses formes, n’ajoute aucune valeur intellectuelle à l’effort. [SA 85]

Cette assertion aveugle fait la preuve de l’ignorance volontaire de John Rennie concernant les contributions apportées par les créationnistes aux principales branches de la science moderne en général et à son propre magazine en particulier.

Exemple des hypothèses matérialistes qui sous-tendent la théorie de l’évolution

Les scientifiques ont une réputation d’impartialité et de stricte honnêteté dans leur traitement des faits, mais il suffit de creuser un peu pour trouver des exemples de la puissance avec laquelle un état d’esprit matérialiste peut obscurcir le jugement d’un scientifique. L’une des plus grandes influences de Darwin, par exemple, résidait dans un livre qu’il avait emporté lors du voyage du Beagle, « Principles of Geology » de Charles Lyell, qui soutenait l’idée de processus géologiques lents et graduels se déroulant sur des millions d’années, et niait le Déluge. Les évolutionnistes modernes reconnaissent que Lyell était partial et non scientifique, et que des hypothèses philosophiques anti-bibliques le guidaient, alors que les « catastrophistes » de son époque (qui croyaient en un ou plusieurs déluge[s]) adhéraient avec rigidité à la méthode scientifique. Stephen Jay Gould (1941-2002), lui-même un évolutionniste de premier plan, a écrit :

Charles Lyell était avocat de profession, et son livre est l’un des plus brillants mémoires publiés par un avocat. … Lyell s’est appuyé sur deux petites ruses pour imposer ses opinions uniformitaristes comme la seule vraie géologie. Premièrement, il a créé une caricature sur laquelle taper. … En fait, les catastrophistes avaient un esprit beaucoup plus empirique que Lyell. Le registre géologique semble bel et bien exiger des catastrophes : les roches sont fracturées et déformées, des faunes entières sont anéanties. Pour contourner cette apparence littérale, Lyell a superposé son imagination sur les preuves. Selon lui, les données géologiques sont d’une extrême imperfection et nous devons y interpoler ce que nous pouvons raisonnablement déduire mais que nous ne pouvons pas voir. Les catastrophistes étaient les empiristes purs et durs de leur époque, pas des apologistes théologiques aveuglés.6

Parmi les exemples tristement célèbres de la partialité de Lyell, citons sa décision d’ignorer les récits de témoins oculaires sur la vitesse d’érosion des chutes du Niagara et de publier un chiffre différent pour répondre à ses besoins.7

Mais Lyell a convaincu Darwin, qui a fini par établir un lien entre des processus géologiques lents et graduels et des processus biologiques lents et graduels. Par exemple, il affirmait que les montagnes représentaient le produit de milliers de petites élévations. Dans l’épisode 1 de la série de PBS, Darwin déclare : « Le temps, des périodes de temps inimaginables, sont la clé » et affirme que, de la même manière que de petits changements au fil des âges peuvent former des montagnes, pourquoi ne pourraient-ils pas s’accumuler au fil des âges chez les animaux pour produire de nouvelles structures ?

Non seulement Darwin, mais également de nombreux ecclésiastiques de premier plan de son époque avaient capitulé devant les idées de Lyell. L’opinion dominante était que Dieu avait créé les organismes à leur emplacement actuel. Dans ses arguments en faveur de l’évolution et à l’encontre la création, Darwin se demandait pourquoi Dieu avait créé des géospizes pas tout à fait identiques sur des îles presque identiques.

En l’occurrence, Darwin pensait à juste titre que les animaux insulaires descendaient des continentaux. Mais les créationnistes bibliques partagent cette opinion, avec un Déluge mondial et une migration subséquente depuis Ararat vers les îles en passant par les continents. Les arguments de Darwin ne fonctionnent donc que contre un point de vue créationniste altéré par le compromis, et non contre le point de vue biblique. (Les « créationnistes progressistes » actuels soutiennent pour l’essentiel le même point de vue que les adversaires de Darwin ; ils essaient donc de livrer une bataille perdue il y a un siècle et demi, mais qui ne l’aurait pas été si les chrétiens n’avaient pas fait de compromis sur l’âge de la Terre et le Déluge mondial).

La tentative de Darwin d’expliquer les variations entre les géospizes souligne un point fondamental du débat entre évolution et création : les faits ne parlent pas d’eux-mêmes, mais se trouvent toujours interprétés dans un cadre. Les créationnistes ne nient pas une seule observation faite par un évolutionniste, mais constatent qu’elle a pratiquement toujours plus de sens lorsque interprétée dans le cadre biblique, par opposition avec un cadre teinté de compromis. Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que de nombreuses « preuves » présumées de l’évolution s’avèrent en fait soutenir le modèle biblique.

Le procès Scopes et le Spoutnik

Les évolutionnistes font souvent référence à deux incidents du XXe siècle, sources de grande polémique, censés confirmer le danger de mélanger création et science : le tristement célèbre procès Scopes (1925) et le lancement du Spoutnik (1957). PBS 7 parle du procès Scopes et dit que William Jennings Bryan l’a remporté, et qu’il a eu l’« effet terrifiant » de faire disparaître la théorie de l’évolution des programmes scientifiques de nombreux États. Fait étonnant, pour une série contenant des millions de dollars de désinformation, elle ne présente pas la pièce et le film « Procès de singe » comme un compte-rendu sérieux du procès. Une bonne chose, en raison de ses distorsions grossières, documentées dans l’article « Inherit the Wind: an Historical Analysis » (« Procès de singe » : une analyse historique).8

Puis PBS 7 a affiché le Spoutnik et a prétendu que les autorités américaines s’alarmaient tant de ce que les Soviétiques les eussient devancés dans l’espace qu’elles ont décidé de faire de l’éducation scientifique une priorité. D’une manière ou d’une autre, la théorie de l’évolution y a été introduite en douce. Cependant, la science qui a permis de poser des engins spatiaux sur la Lune n’a rien à voir avec la théorie de l’évolution. La science des fusées implique des expériences reproductibles dans le présent observable ; l’évolution est une histoire comme ça (allusion au recueil de contes étiologiques de Rudyard Kipling, qui donnent des explications fantaisistes à des phénomènes courants – NdT) pour expliquer le passé inobservable tout en en excluant l’intervention directe de Dieu. Ironie particulière du sort, le chef du programme Apollo, Wernher von Braun, adhérait au créationnisme !

Il s’agit de même d’un révisionnisme historique flagrant que de prétendre que le procès Scopes aurait ouvert la voie au Spoutnik. Pendant ce prétendu nadir scientifique entre Scopes et Spoutnik, les écoles américaines ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. L’Amérique en a produit deux fois plus que tous les autres pays – en particulier dans le domaine biologique (physiologie et médecine), censé ne pas pouvoir se passer de la théorie de l’évolution. L’Union soviétique n’a devancé les États-Unis dans l’espace que parce que le gouvernement totalitaire en a fait une priorité absolue. Bien que les États-Unis aient eu un bon programme spatial, ils avaient d’autres priorités en matière de dépenses, comme l’aide à la reconstruction d’un monde déchiré par la guerre. Lorsque les États-Unis ont mis la main à la pâte, ils ont vite dépassé l’URSS et posé les premiers des hommes sur la Lune en 1969. S’ils avaient eu besoin de scientifiques formés à la théorie de l’évolution, l’alunissage n’aurait pas eu lieu avant que la génération suivante ne passât par le système scolaire public.9

D’autres que PBS et les journaux scientifiques essayennt d’assimiler la « science » à la théorie de l’évolution. Le National Center for Science Education (Centre National pour l’Éducation scientifique), prétentieusement nommé, constitue l’une des organisations anticréationnistes les plus véhémentes. Il s’agit d’une organisation fondée par des humanistes, et son principal porte-parole, Eugenie Scott, a reçu des prix humanistes et aussi tenu lieu de consultante pour la série de PBS. Il est significatif que le seul « enseignement scientifique » auquel le NCSE semble s’intéresser soit celui de la théorie de l’évolution, et non celui de la chimie, de la physique, de l’astronomie ou même de la biologie expérimentale (ou encore de la science des fusées, d’ailleurs).10

La création dans les écoles publiques ?

Le débat sur le rapport entre religion et science a des ramifications pratiques aujourd’hui, et il a de nouveau débordé dans les écoles publiques. Le sang des évolutionnistes se glace à l’idée que les critiques de la théorie de l’évolution (qu’ils assimilent à l’enseignement de la création biblique – quand cela les arrange !) puissent être autorisées dans les écoles, et ils font leur possible pour l’empêcher. (Remarque importante : même s’il serait souhaitale de donner aux enseignants la liberté de présenter des alternatives à la théorie de l’évolution, Creation Ministries International et d’autres grandes organisations créationnistes n’ont pas fait campagne pour rendre le créationnisme obligatoire dans les écoles, malgré les accusations courantes. D’une part, une école de pensée estime qu’envoyer les enfants dans les écoles publiques, c’est comme si Josué envoyait les enfants israélites dans des écoles cananéennes. Mais surtout, les chrétiens ont-ils intérêt à ce qu’un enseignant athée obligé d’enseigner le créationnisme le déforme de façon délibérée ?)

PBS 7 a présenté en détail le lycée Jefferson, à Lafayette, dans l’Indiana. Une pétition d’étudiants demandait que le programme de sciences inclût le modèle de la création. Un enseignant a admis que les signataires comprenaient des « étudiants exceptionnels » et même quelques enseignants. Bien sûr, cela démontre que l’on peut être un excellent élève sans gober l’histoire de l’évolution.

Mais plusieurs professeur ont affirmé que la pétition était dangereuse (c’est-à-dire en ce que cela les obligeait à écouter les élèves et les parents). Une enseignante, Clare McKinney, se disait chrétienne, mais elle avait affirmé que la science ne pouvait faire intervenir Dieu, affichant ainsi qu’elle avait avalé tout rond la croyance selon laquelle science et religion ne se chevauchent pas. Or, cette affirmation n’est possible que si la Bible et le monde réel n’ont rien à voir l’une avec l’autre, ou si Dieu et la raison s’excluent mutuellement.

Un autre professeur de ce lycée a déclaré que la science est évaluée par des pairs, testable et reproductible. Il a omis d’expliquer comment tester ou reproduire une allégation du type « un reptile s’est transformé en oiseau il y a cent cinquante millions d’années » ! Bien que les évolutionnistes aiment à condamner la création en tant que non-science, ils ont du mal à trouver une définition de la « science » qui inclue la théorie de l’évolution et exclue la création, à moins qu’elle ne soit manifestement intéressée. Parfois, ces définitions s’avèrent auto-contradictoires, par exemple, certains évolutionnistes, y compris Gould, ont affirmé que la création n’est pas scientifique car non testable, puis ont expliqué comment elle a censément été testée et démontrée fausse.

La commission scolaire, dirigée par le surintendant Ed Eiler, a refusé la pétition de la Jefferson High School, affirmant que le créationnisme ne fait pas partie de la science. Fait surprenant, l’enseignante Clare McKinney a déploré l’impossibilité d’enseigner la biologie en cas de censure de la théorie de l’évolution, mais ce n’est pas ce que les pétitionnaires ont demandé. Comble de l’ironie, ils voulaient que le programme d’études enseignât davantage sur le thème de l’évolution que ce que l’establishment veut que les élèves apprennent ! Mais le résultat est que toute critique de la théorie de l’évolution est censurée à la place.

Il existe de nombreux exemples de professeurs confrontés à de graves discriminations pour la simple raison qu’ils veulent présenter à leurs classes les éléments scientifiques défavorables à la théorie de l’évolution. Un professeur de chimie a subi tambour battant un licenciement pour la simple raison qu’il avait demandé à Geoff Stevens, [ancien] conférencier d’Answers in Genesis (US), qualifié en physique et en théologie, de parler à sa classe de l’évolution chimique, un sujet qui convenait sans aucun doute à un cours de chimie. M. Stevens a présenté un argumentaire purement scientifique selon lequel des produits chimiques non vivants ne pouvaient former une cellule vivante par des processus naturels (voir chapitre 9), et il n’a pas du tout mentionné Dieu ni la religion. Mais Eiler a envoyé une lettre officielle de réprimande au professeur de la classe, Dan Clark, l’accusant à tort d’introduire la « religion » dans ses cours. Le véritable problème résidait en ce que les évolutionnistes ardents refusaient de tolérer le moindre défi à leur foi matérialiste.

À l’épreuve de la logique et de la réalité, l’assertion des évolutionnistes selon laquelle « le créationnisme est une religion qui n’a rien à voir avec la science » empeste l’hypocrisie. Tant les créationnistes que les évolutionnistes acceptent les mêmes faits scientifiques, mais ils les interprètent en fonction de cadres différents. La première interprétation repose sur le matérialisme athée, la seconde sur la Parole parfaite et révélée de Dieu.


Note sur les citations : Les citations de l’article de John Rennie dans Scientific American seront marquées « SA », suivi du numéro de page. Les citations et autres mentions de la série télévisée « Evolution » de PBS-TV porteront la mention « PBS », suivie du numéro de l’épisode ; par exemple, « PBS 6 » fait référence à l’épisode 6. Revenir à l’article.


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Références et notes

  1. Sarfati, J., « How did all the animals fit on Noah’s Ark? » Creation 19(2):16–19, mars–mai 1997 ; Woodmorappe, J., « Noah’s Ark: A Feasibility Study », El Cajón, Californie, Institute for Creation Research, 1996. Revenir au texte.
  2. Sarfati, J., « Loving God with all your mind: logic and creation », Journal of Creation 12(2):142–151, 1998. Revenir au texte.
  3. Geisler, N.L. et Anderson, J.K., « Origin Science: A Proposal for the Creation-Evolution Controversy », Grand Rapids, Michigan : Baker Books, 1987. Revenir au texte.
  4. Sarfati, J., « Si Dieu a créé l’univers, alors qui a créé Dieu ? » (« If God created the universe, then who created God? ») Journal of Creation 12(1)20–22, 1998. Revenir au texte.
  5. Citation de Levitt in L. S. Lerner, « Good Science, Bad Science: Teaching Evolution in the States », « Thomas B. Fordham Foundation », 2000. Revenir au texte.
  6. Gould, S.J., « This view of life: Catastrophes and steady state earth », Natural History 84(2):14–18, février 1975 ; p. 16. Revenir au texte.
  7. Pierce, L., « Niagara Falls and the Bible », Creation 22(4):8–13, septembre–novembre 2000. Revenir au texte.
  8. Menton, D., « Inherit the Wind: an historical analysis », Creation 19(1):35–38, décembre 1996–février 1997 ; voir aussi Q&A: Scopes Trial. Revenir au texte.
  9. La critique du Discovery Institute présente ces arguments pertinents dans « Getting the Facts Straight: A Viewer’s Guide to PBS’s Evolution », Seattle, état de Washington, Discovery Institute Press, 2001. Revenir au texte.
  10. Cf. « How religiously neutral are the anti-creationist organizations?  » et « A Who’s Who of evolutionists », Creation 20(1):32, décembre 1997–février 1998. Revenir au texte.