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Table des matières

Unité 1

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Chapitre 1Ar­gu­ment : Le créa­tion­nisme est de la religion, pas de la science


Chapitre 2Ar­gu­ment : théorie de l’évolution et foi chrétienne sont compatibles


Chapitre 3Argument : La théorie de l’évolution est de la vraie science, et pas « juste une théorie »


Unité 2

Chapitre 4Argument : La sélection naturelle mène à la spéciation


Chapitre 5Argument : Certaines mutations sont bénéfiques


Chapitre 6Argument : La conception commune indique un ancêtre commun


Chapitre 7Argument : La « conception défectueuse » constitue un vestige de l’évolution


Chapitre 8Argument : Le registre fossile soutient la théorie de l’évolution


Unité 3

Chapitre 9Argument : Probabilité de l’évolution


Chapitre 10Argument : La « complexité irréductible »


Chapitre 11Argument : L’évolution du sexe


Chapitre 12Argument : L’évolution de l’humanité


Annexe 1Arguments courants en faveur de la théorie de l’évolution qui ont été rejetés


Annexe 2Arguments courants en faveur de la création à ne pas utiliser

« L’Évolution réfutée II » : chapitre 12

La suite de « L’Évolution réfutée » infirme les derniers arguments en faveur de la théorie de l’évolution (tels que présentés par PBS et Scientific American).

par , avec Michael Matthews
Traduit par Narindra Ramanankasaina

Argument : L’évolution de l’humanité

Les évolutionnistes disent : « Les caractéristiques uniques de l’espèce humaine s’expliquent facilement. »

Publié pour la première fois dans « Refuting Evolution 2 », chapitre 12

PBS 6 – « The Mind’s Big Bang » (« Le Big Bang de l’Esprit » – NdT) – tente d’expliquer la plus grande différence entre les humains et les animaux : notre esprit, y compris les avantages du langage. Cependant, elle n’essaie guère de prouver la théorie de l’évolution ; au contraire, elle la présume et invente des histoires pour expliquer les différences compte tenu de cette hypothèse. PB 1 avait déjà ouvert la voie avec des arguments trompeurs sur les hommes-singes et les similitudes au niveau de l’ADN.

L’homme a-t-il évolué à partir de créatures simiesques ?

La similitude entre les singes et les humains remporte la faveur des évolutionnistes, qui prônent une descendance commune basée sur une apparence commune. La série de PBS répond par un vibrant « oui » à la question « L’homme a-t-il évolué à partir de créatures simiesques ? » et l’épisode 1 présente un certain nombre de fossiles de prétendus hommes-singes à des fins d’effet cumulatif. Mais cela revient à une véritable supercherie : les évolutionnistes n’acceptent même plus de considérer certains des prétendus hommes-singes représentés comme d’authentiques intermédiaires. Par exemple, elle affiche une vieille photographie de Louis Leakey avec Zinjanthropus (aujourd’hui Paranthropus) boisei ou « casse-noisettes », parfois qualifié d’australopithèque robuste. Mais ce dernier a été relégué depuis longtemps à une branche latérale de l’arbre de l’évolution présumée de l’homme.

PBS 1 a aussi affirmé que les ADN des chimpanzés et des humains présentaient « 98 % » de similitude, et qu’il n’y avait que « quelques coquilles. » Nonobstant le caractère discutable de ce pourcentage,1 prétendre qu’il n’y a que quelques différences tient de la duperie pure et simple : les humains ont 3 milliards de « lettres » (paires de bases) d’ADN dans chaque cellule, de sorte qu’une différence de 2 % consiste en réalité en soixante millions de « coquilles » ! Bien entendu, il ne s’agit pas de « coquilles », mais de vingt livres de cinq cents pages de nouvelle information qu’il faut expliquer par la mutation et la sélection naturelle. Même si nous accordons dix millions d’années aux évolutionnistes, les études de génétique des populations démontrent que les animaux ayant des durées de génération similaires à celles des humains, soit environ vingt ans, ne pourraient accumuler qu’environ 1 700 mutations – et non soixante millions – dans leurs génomes au cours de ce laps de temps.2

Des chaînons manquants retrouvés ?

Donald Johanson, le découvreur du présumé chaînon manquant « Lucy », a fait l’objet d’un reportage dans PBS 2 intitulé « Great Transformations » (« Grandes transformations » – NdT). L’homme ferait partie de l’évolution, malgré sa capacité unique à concevoir et à créer des œuvres d’art. Il y a environ sept millions d’années hypothétiques, nos ancêtres quittèrent les arbres en se balançant et devinrent bipèdes. Ils purent alors cueillir et transporter de la nourriture plus énergétique, ce qui leur octroya des cerveaux plus volumineux. Ainsi, ils purent récolter la nourriture de manière plus efficace, ce qui entraîna un cercle vertueux. Johanson a toutefois précisé qu’il subsiste des différences entre les squelettes des chimpanzés et ceux des humains, par exemple des pelvis de forme différente, des angles différents à l’endroit où la colonne vertébrale rencontre le crâne, et la façon dont nous déambulons genoux joints alors que les grands singes marchent jambes très écartées.

Mais PBS n’a apporté que peu de preuves concrètes. Le registre fossile est une passoire, et les allégations de « chaînon manquant » deviennent lassantes au bout d’un moment car discréditées plus souvent qu’à leur tour.3 Liza Shapiro, de l’université du Texas, a démontré la souplesse de la colonne vertébrale du lémurien, ce qui se rapproche le plus d’une « preuve » de la part de PBS. Le lémurien peut se déplacer à quatre pattes, mais il saute en position verticale. Cependant, cela ne démontre pas comment un quadrupède peut effectuer toutes les transformations nécessaires pour devenir un véritable bipède.

Scientific American soutient également que nous aurions découvert une série de fossiles d’hominidés qui relieraient l’homme à un ancêtre simiesque :

La nature historique de l’étude de la macroévolution implique des inférences à partir des fossiles et de l’ADN plutôt qu’une observation directe… Par exemple, la théorie de l’évolution implique qu’entre les premiers ancêtres connus de l’homme (cinq millions d’années en arrière grosso modo) et l’apparition de l’homme anatomiquement moderne (il y a environ cent mille ans), on devrait trouver une succession d’hominidés aux caractéristiques progressivement moins simiesques et plus modernes, ce qui est effectivement ce que montre le registre fossile. [SA 80]

Scientific American lance de même cette allégation inouïe :

Peut-être que 20 hominidés ou plus (pas tous nos ancêtres) comblent le fossé entre Lucy l’australopithèque et l’homme moderne. [SA 83]

Comment ces prétendus « 20 hominidés ou plus » pourraient-ils combler le fossé s’ils ne sont « pas tous nos ancêtres » ? En d’autres termes, ils ont ruisselé hors du fossé pour aller se perdre dans la nature…

Le pouvoir des présupposés

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Trois interprétations différentes de l’aspect du fossile Australopithecus boisei à partir des mêmes restes de crâne.
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Cela illustre l’imagination des scientifiques et des artistes. De telles « reconstructions » peuvent ressembler à des singes ou à des humains, selon le point de vue ou le système de croyances de l’artiste.

Les « chaînons » manquent toujours !

Les fossiles d’hommes-singes reposent souvent sur des restes fragmentaires, comme dans le cas du dernier d’une longue série de « chaînons manquants », l’Ardipithecus ramidus kadabba. Mais une fois d’autres ossements excavés, les spécimens se révèlent soit des humains, soit des non-humains (par exemple, des australopithèques).

Même s’il existait une telle chaîne de créatures similaires, une apparence commune ne prouve pas une origine commune. Mais cette affirmation ne repose de toute façon sur aucun fondement. Ce que le registre fossile montre en réalité, même compte tenu des méthodes de « datation » évolutionnistes, c’est que cette prétendue progression nette n’existe que dans l’esprit des vulgarisateurs évolutionnistes. Marvin Lubenow a démontré que les différents prétendus « hommes-singes » ne forment pas une séquence lisse dans les « ères » de l’évolution, mais qu’ils se chevauchent de manière considérable.4 Par exemple, la période des fossiles d’Homo sapiens contient celle de ceux d’Homo erectus, notre ancêtre supposé. De plus, si l’on analyse en profondeur les différents fossiles, ils ne s’avèrent ni transitionnels, ni même des mosaïques (comme l’ornithorynque – NdT). La morphologie se recoupe aussi : l’analyse d’un certain nombre de caractéristiques indique qu’Homo ergaster, Homo erectus, Homo neanderthalensis et Homo heidelbergensis constituaient vraisemblablement des variantes « raciales » de l’homme moderne, tandis qu’Homo habilis et un autre spécimen appelé Homo rudolfensis ne représentaient que des types d’australopithèques.5 En fait, on considère aujourd’hui Homo habilis comme un nom invalide, sans doute parce que des fragments de fossiles d’australopithèques et d’Homo erectus ont été placés dans ce « taxon-poubelle ».

Out of Africa?

PBS 6 commence au fond d’une grotte en France, où l’archéologue Randy White explore des peintures rupestres qui remonteraient à trente mille ou quarante mille ans. Le narrateur se lance avec emphase sur la manière dont nos ancêtres ont pu devenir de véritables êtres humains et sur la naissance de l’esprit. La scène se déplace ensuite vers la vallée du Rift, en Afrique de l’Est, où « l’homme a commencé. »

Notre branche de l’arbre de l’évolution aurait bifurqué il y a six millions d’années depuis la lignée des chimpanzés. Nos ancêtres auraient quitté les arbres pour devenir bipèdes il y a environ quatre millions d’années, les premiers outils auraient été fabriqués il y a 2,5 millions d’années, les premiers hommes auraient commencé à quitter l’Afrique il y a deux millions d’années, mais ils auraient tous fini par s’éteindre, tandis que les véritables hommes modernes auraient quitté l’Afrique entre cinquante et soixante mille ans en arrière. Tout cela est « documenté » par des images de synthèse, puis par des acteurs.

Les querelles évolutionnistes internes ignorées

Comme nous le verrons plus loin, PBS 6 défend à demi-mot ce que l’on appelle le modèle « out of Africa » (« hors d’Afrique » – NdT). Selon celui-ci, les hommes modernes ont quitté l’Afrique pour remplacer les hominidés moins évolués qui en avaient émergé bien plus tôt. Mais il existe une autre idée évolutionniste, appelée théorie « multirégionale » ou « de continuité avec hybridation », selon laquelle les hominidés sortis d’Afrique il y a deux millions d’années auraient évolué en hommes modernes dans de nombreuses régions du monde. Il s’agit de l’un des débats les plus virulents parmi les paléoanthropologues, mais cet épisode ne présente qu’une facette de la question. L’acrimonie entre les partisans de ces théories rivales a pour cause, selon l’anthropologue Peter Underhill de l’université de Stanford : « L’égo, l’égo, l’égo. Les scientifiques sont des êtres humains. » Nous pensons que les deux camps ont raison de se critiquer l’un l’autre : l’homme n’a pas évolué du tout !6

Les caractéristiques distinctives de l’homme

PBS 6 a présenté un crâne « daté » d’il y a cent mille ans et a déclaré que son propriétaire aurait pu porter des vêtements modernes que cela n’aurait guère fait sourciller. Steven Pinker, psychologue au Massachusetts Institute of Technology, a fait remarquer que les bébés humains d’aujourd’hui, où qu’ils habitent, peuvent apprendre toutes les langues du monde et à compter, et qu’ils peuvent comprendre les ordinateurs en grandissant. Il a donc suggéré que « les éléments de notre intelligence propres à l’humain se trouvaient en place avant que nos ancêtres ne se séparassent sur les différents continents. »

Les humains qui auraient quitté l’Afrique entre cinquante mille et soixante mille ans auparavant auraient rencontré les hominidés partis plus tôt, qui auraient évolué pour devenir les hommes de Néandertal. Plus grands et plus forts que nous, ils avaient un plus gros cerveau et se caractérisaient par un grand nez, un menton et un front fuyants (prognathisme), des joues presque inexistantes et des arcades sourcilières proéminentes (tores supra-orbitaux). En revanche, moins créatifs, ils n’avaient presque pas de vie symbolique ni d’art, et l’enterrement de leurs morts manquait de toute structure. Les pointes de leurs lances, quoique faciles à fabriquer par cassage de pierre, avaient une faible portée et servaient donc surtout à frapper d’estoc. On suppose qu’ils apprenaient par imitation, plutôt que par transmission d’informations au moyen d’un langage élaboré.

Les derniers arrivés, par contre, avaient un système d’enterrement structuré et fabriquaient des lances à longue portée avec une certaine difficulté, taillant des bois de cerf pour les pointes. Ils ont aussi inventé un propulseur. Plus important encore, ils disposaient d’un langage sophistiqué qui leur permettait de transmettre des informations tant dans l’espace que le temps.

Ils ont en outre produit de l’art et de la culture. PBS 6 présente une technique de « peinture à la salive » qu’ils auraient pu utiliser pour leurs peintures rupestres, et montre qu’ils jouaient peut-être de la musique en utilisant des spéléothèmes (stalactites et stalagmites) comme instruments de percussion naturels.

Le point de vue créationniste sur les hommes des cavernes et de Néandertal

La Bible enseigne que le premier homme, Adam, a été créé à partir de la poussière et la première femme de sa côte. En outre, Genèse 1 enseigne que les créatures vivantes se reproduisent « selon leur espèce » (voir chapitre 4). Par conséquent, nous ne devrions pas nous attendre à une continuité entre hommes et animaux.

Les hommes des cavernes et la Bible

La Bible relate un événement important : la confusion des langues à Babel. Celle-ci a eu pour effet évident de créer les grandes familles de langues, à partir desquelles les langues modernes ont pu se développer. Mais la division des peuples en fonction des groupes linguistiques fraîchement créés a eu d’autres effets.

Babel a entraîné l’isolement de petits groupes de personnes, chacun contenant une fraction du patrimoine génétique total. Cela a permis de fixer certaines caractéristiques. Les sélections naturelle et sexuelle auront agi dessus, produisant les différents groupes de personnes (« races ») que nous observons aujourd’hui.

Par ailleurs, certains groupes humains se seront retrouvés isolés de la civilisation. Prenons l’exemple d’une petite famille élargie typique d’aujourd’hui à qui cela arrive soudain, par exemple sur une île déserte. Beaucoup de groupes de ce type n’auront pas la capacité de fondre des métaux ni de construire des maisons. Ils devront donc utiliser le matériau le plus dur disponible (la pierre) et se servir de structures déjà existantes (les grottes). Les différents groupes familiaux auront aussi des niveaux de compétences artistiques différents. Il ne devrait donc guère s’avérer difficile d’admettre que des humains tels que l’Homo erectus et les Néandertaliens devaient sans doute correspondre à des humains post-Babel qui, isolés des grandes villes, ont développé certaines caractéristiques physiques, en raison de la fixation de certains gènes due à la petite taille de la population et à des facteurs sélectifs. La notion d’« âge de pierre » est fallacieuse : il s’agit plutôt d’un stade de la technologie des cavernes et de la pierre pour différents groupes humains. Certains peuples possèdent encore aujourd’hui ce niveau de technologie, mais ils vivent à la même époque que nous et sont tout aussi humains.

Le caractère unique du cerveau humain

PBS 6 cite à nouveau Pinker, qui souligne que le cerveau humain contient cent milliards de cellules et, plus important encore, cent mille milliards de connexions, « qui le relient de manière précise pour produire l’intelligence. » Mais il attribue cela à des mutations survenues au cours de dizaines et de centaines de milliers d’années. Il n’a pas encore trouvé une seule mutation susceptible d’accroître l’information, sans parler du nombre colossal requis pour câbler de manière correcte le superordinateur cérébral.

Cela est censément dû au fait que la sélection naturelle aurait favorisé la capacité à manipuler autrui. Un meilleur contrôle du langage signifie un meilleur contrôle social.

L’esprit humain contre celui du chimpanzé

PBS tourne le regard vers le psychologue Andrew Whiten de l’université de St Andrews en Écosse, qui a testé la façon dont les jeunes enfants apprennent. (Pour l’anecdote, sur le linteau de l’entrée de l’école figure l’inscription latine « In principio erat Verbum », traduction par la Vulgate de Jean 1:1 : « Au commencement était la Parole »). Il a testé les enfants avec de petits modèles de personnes, où une « personne » met un objet à un endroit, s’en va, puis une autre le cache ailleurs. La première revient ensuite, et l’on demande à l’enfant où elle chercherait l’objet. Un enfant de trois ans suggérera la nouvelle cachette, tandis qu’un enfant de cinq ans comprendra que la première « personne » n’a aucun moyen de savoir que l’objet a été déplacé et qu’elle le cherchera à l’endroit où elle l’a laissé. (On appelle parfois cela le test « Sally-Anne », où la poupée « Sally » cache quelque chose en l’absence d’« Anne »). Whiten a conclu qu’à l’âge de trois ans :

Un enfant ne peut attribuer des actions à d’autres. Mais à l’âge de cinq ans, le cerveau de l’enfant a développé la capacité d’entrer dans l’esprit de quelqu’un d’autre. [PBS 6]

L’émission fait le contraste avec les chimpanzés, incapables de le faire à n’importe quel âge : « Aucun chimpanzé n’a passé le test de l’attribution d’une fausse croyance. »

Le langage

Il existe aujourd’hui environ six mille trois cents langues dans le monde. Elles présentent toutes certaines contraintes et obéissent à des règles strictes, appelées syntaxe. Cela nous permet d’organiser l’information de manière hiérarchique, ce que les chimpanzés ne peuvent faire, même avec la meilleure formation possible en langue des signes.

Il existe une certaine période opportune pour apprendre la syntaxe par imitation qui prend fin peu à peu après l’âge de sept ans. PBS 6 se rend à Managua, capitale du Nicaragua, où nous rencontrons « Marie Sans-nom ». Née sourde, personne ne lui a enseigné la langue des signes, si bien qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’apprendre la syntaxe. Elle reste assez intelligente pour communiquer avec certains signes, mais uniquement avec des personnes qui connaissent le contexte.

PBS 6 retrace comment, après la révolution nicaraguayenne, des experts américains ont tenté d’enseigner la langue des signes à des sourds de villages isolés, mais sans succès. En revanche, les enfants ont développé leur propre langue des signes, un véritable langage doté d’une syntaxe digne de ce nom et d’une capacité d’expression de la pensée complexe aussi grande que celle du langage parlé. Ils voulaient communiquer avec d’autres personnes comme eux plutôt que de se voir imposer une langue.

En réalité, les sourds traitent la langue des signes avec les mêmes zones du cerveau que les entendants utilisent pour traiter la langue parlée, notamment les aires de Broca et de Wernicke. Les patients sourds ayant subi des lésions dans l’une ou l’autre de ces zones le prouvent : ils souffrent d’un type d’aphasie (trouble du langage) en langue des signes équivalent à celui qui affecterait une personne entendante en langue orale.7

L’évolution du langage ?

Rien de ce qui précède n’a de rapport avec la théorie de l’évolution. Les zones de traitement du langage caractèrisent l’homme en propre et nous permettent d’utiliser la syntaxe tant dans les langues écrite que des signes.

Néanmoins, l’athée Richard Dawkins, de l’université d’Oxford, présente son habituel storytelling dans PBS 6, à savoir que le langage aurait conféré un avantage sélectif, ce qui aurait permis de laisser plus de descendants. Constat intéressant, le seul sujet abordé par ce célèbre propagandiste du néo-darwinisme est le langage, bien qu’il ait pour discipline la biologie, et non la linguistique. Autre fait remarquable, la série de PBS n’a pas présenté Dawkins en train de promouvoir son athéisme enragé, dont il dit sans ambages qu’il représente l’une des principales raisons de sa promotion de Darwin. On peut supposer que les producteurs n’ont pas voulu rendre les implications matérialistes de la théorie de l’évolution trop évidentes pour un public américain qu’un athéisme affiché pourrait encore rebuter.

PBS 6 explique comment Robin Dunbar, de l’université de Liverpool, a étudié la façon dont les gens utilisent le langage et rejette l’idée qu’il ait pour fonction principale l’échange d’informations. Les deux tiers du langage correspondraient plutôt à des interactions sociales, qu’il appelle « cancans ». La sélection naturelle aurait donc favorisé ceux qui possédaient les compétences sociales les plus pointues, ce qui leur aurait permis de maintenir la cohésion des grands groupes et d’obtenir des informations sur des tiers.

Difficultés liées à la théorie de l’évolution des langues

C’est une chose d’affirmer que les langues ont évolué, c’en est une autre d’en fournir un mécanisme. Les évolutionnistes affirment en général que les langues ont évolué à partir de grognements d’animaux. Certains prétendent même que l’évolution continue des langues s’apparenterait à l’évolution biologique. Cependant, les observations effectives du langage présentent une image très différente.

Primo, les langues anciennes possédaient en réalité une grande complexité, avec de nombreuses inflexions différentes. Il n’y a aucune indication d’une quelconque évolution à partir de langues plus simples. Par exemple, dans la famille indo-européenne, le sanskrit, le grec classique et le latin présentaient de nombreuses inflexions différentes pour les noms en fonction du cas, du genre et du nombre, tandis que les verbes s’infléchissaient en fonction du temps, de la voix, du nombre et de la personne. Les descendantes modernes de ces langues ont réduit de manière considérable le nombre de flexions, c’est-à-dire que la tendance va de la complexité à la simplicité, le contraire de l’évolution (du singe à l’homme –NdT). Les inflexions ont presque toutes disparu en anglais, hormis quelques-unes, comme le « s » possessif.

Il a aussi perdu de 65 à 85 % du vocabulaire du vieil anglais, et de nombreux mots du latin classique ont de même disparu dans ses descendantes, les langues romanes (espagnol, français, italien etc.).

Secundo, la plupart des changements ne résultent pas du hasard, mais de l’intelligence. Par exemple : la formation de mots composés par l’assemblage de mots simples et de dérivés, l’ajout de préfixes et de suffixes, la modification du sens et l’emprunt de mots à d’autres langues, y compris les calques (un mot composé emprunté où chaque composant est traduit puis assemblé). Il existe de même des changements inconscients mais tout sauf aléatoires, tels que les changements systématiques de sons, par exemple ceux décrits par la loi de Grimm (qui relie de nombreux mots germaniques à des mots latins et grecs).8

Les mèmes

Dawkins a déclaré sur PBS 6, « The Mind’s Big Bang » :

Le seul type de changement évolutif dont nous sommes susceptibles de témoigner n’est pas du tout celui de l’information génétique, c’est l’évolution culturelle. Et si nous mettons une touche darwinienne à cela, nous parlerons alors de la survie différentielle des mèmes, par opposition aux gènes. [PBS 6]

Dawkins a proposé l’idée des mèmes il y a longtemps dans son livre « Le gène égoïste », et la psychologue Sue Blackmore, de l’université d’Angleterre de l’Ouest, en a été l’un des récents défenseurs. Elle a affirmé dans PBS 6 :

Les mèmes sont des idées, des habitudes, des compétences, des gestes, des histoires, des chansons – tout ce que nous transmettons d’une personne à l’autre par imitation. Nous les copions… Tout comme la compétition entre les gènes façonne toute l’évolution biologique, c’est la compétition entre les mèmes qui façonne nos esprits et nos cultures.

Aujourd’hui, je dirais que l’évolution mémétique est de plus en plus rapide et qu’elle a presque entièrement pris le pas sur l’évolution biologique…

Plus on est instruit, moins on a d’enfants. Ce sont les mèmes qui luttent contre les gènes. [PBS 6]

Aujourd’hui, les mèmes ont apparemment trouvé un nouveau foyer, l’internet, et ils nous ont de fait asservis, nous dit-on.

Blackmore pense même que l’idée du « moi » se résume à une illusion produite par des mèmes en compétition dans le cerveau. Mais dans le cadre de son propre système, nous devons lui demander : « (Qu’est-ce) qui propose cette idée ? »

Mais cela devient ridicule lorsque des choses telles que l’internet, le contrôle des naissances, n’importe quelle invention ou l’insuline reçoivent le nom de « mèmes ». Un terme qui décrit tout ne décrit rien. Elle n’a fait qu’appliquer la même étiquette à tout et n’importe quoi ou presque, mais cela n’ajoute rien à nos connaissances.

Rien d’étonnant à ce que l’évolutionniste Jerry Coyne ait qualifié le livre de Blackmore d’« ouvrage non pas scientifique, mais de plaidoyer extrême. » Il affirme que les mèmes ne constituent « qu’un nouvel emballage tape-à-l’œil autour d’un ensemble d’idées anciennes et conventionnelles. » Coyne pense par ailleurs que la psychologie évolutionniste n’est pas scientifique (ni sensée). Loin d’avoir de la sympathie pour le créationnisme, il en est un ardent – mais inefficace – adversaire.9

La critique de la série PBS par le Discovery Institute souligne que si des personnes comme Eugenie Scott craignaient vraiment de voir la non-science enseignée dans les classes de sciences, elles s’opposeraient tout autant à la psychologie évolutionniste et à l’évolution mémétique, et ne soutiendraient en aucun cas l’utilisation de cette série dans les classes de sciences. Non, ce à quoi elle s’oppose, ce sont les défis lancés à sa foi matérialiste.

Conclusion

L’argent et le temps consacrés à la série « Evolution » de la chaîne PBS, les articles importants publiés dans des revues scientifiques et les campagnes politiques visant à empêcher les enseignants de présenter des alternatives à la théorie de l’évolution dans les écoles témoignent du fait que les évolutionnistes craignent la diffusion croissante d’informations créationnistes, en dépit de leurs efforts de censure. Ils cherchent donc par tous les moyens à contrecarrer ces dernières. Mais leurs efforts ne résistent pas à l’examen scientifique et, en fin de compte, tout observateur raisonnable devrait admettre que la théorie de l’évolution constitue une déduction à partir d’un système de croyances matérialistes.10 Il s’agit d’une philosophie/religion déguisée en « science ».

Références et notes

  1. Voir également Don Batten, « Human/chimp DNA similarity: Evidence for evolutionary relationship? » Creation 19(1):21–22, décembre 1996–février 1997. Revenir au texte.
  2. W. J. ReMine, « The Biotic Message » (Saint Paul, Minnesota : St. Paul Science, 1993), chapitre 8. Revenir au texte.
  3. Par exemple, cf.  . Sarfati, « Time’s alleged ‘ape-man’ trips up (again) », Journal of Creation 15(3) 2001. Revenir au texte.
  4. M. Lubenow, « Bones of Contention » (Grand Rapids, Michigan : Baker Books, 1992). Revenir au texte.
  5. J. Woodmorappe, « The non-transitions in ‘human evolution’—on evolutionists’ terms », Journal of Creation 13(2):10–13, 1999. Revenir au texte.
  6. Pour une explication des théories « out of Africa » et « multirégionale », ainsi qu’une alternative biblique, cf. C. Wieland, « No bones about Eve », Creation 13(4):20–23, septembre–novembre 1991. Revenir au texte.
  7. G. Hickok, U. Bellugi, et E. S. Klima, « Sign Language in the Brain », Scientific American 284(6):42–49, juin 2001. Revenir au texte.
  8. K. May, « Talking Point », Creation 23(2):42–45, mars–mai 2001 et A. Steel, « The Development of Languages Is Nothing Like Biological Evolution », Journal of Creation 14(2), 2000. Revenir au texte.
  9. Cf. C. Wieland, « New eyes for blind cave fish? » Revenir au texte.
  10. La critique du Discovery Institute fait ressortir ces bons arguments dans « Getting the Facts Straight: A Viewer’s Guide to PBS’s Evolution » (Seattle, État de Washington : Discovery Institute Press, 2001). Revenir au texte.

 

Note sur les citations : Les citations de l’article de John Rennie dans Scientific American seront marquées « SA », suivi du numéro de page. Les citations et autres mentions de la série télévisée « Evolution » de PBS-TV porteront la mention « PBS », suivie du numéro de l’épisode ; par exemple, « PBS 6 » fait référence à l’épisode 6. Revenir à l’article.


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