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Table des matières

Unité 1

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Chapitre 1Ar­gu­ment : Le créa­tion­nisme est de la religion, pas de la science


Chapitre 2Ar­gu­ment : théorie de l’évolution et foi chrétienne sont compatibles


Chapitre 3Argument : La théorie de l’évolution est de la vraie science, et pas « juste une théorie »


Unité 2

Chapitre 4Argument : La sélection naturelle mène à la spéciation


Chapitre 5Argument : Certaines mutations sont bénéfiques


Chapitre 6Argument : La conception commune indique un ancêtre commun


Chapitre 7Argument : La « conception défectueuse » constitue un vestige de l’évolution


Chapitre 8Argument : Le registre fossile soutient la théorie de l’évolution


Unité 3

Chapitre 9Argument : Probabilité de l’évolution


Chapitre 10Argument : La « complexité irréductible »


Chapitre 11Argument : L’évolution du sexe


Chapitre 12Argument : L’évolution de l’humanité


Annexe 1Arguments courants en faveur de la théorie de l’évolution qui ont été rejetés


Annexe 2Arguments courants en faveur de la création à ne pas utiliser

« L’Évolution réfutée II »
La suite de « L’Évolution réfutée » infirme les derniers arguments en faveur de la théorie de l’évolution (tels que présentés par PBS et Scientific American).
von , Ph.D., F.M., avec Michael Matthews, traduit par Narindra Ramanankasaina (blog Genèse et Évangile)

Kapitel 4:
Argument : La sélection naturelle mène à la spéciation

Les évolutionnistes disent : « On a observé que la sélection naturelle provoquait de profonds changements dans les populations, ce qui fournit de nombreux éléments de preuve en faveur de la spéciation. »

Les géospizes des Galápagos : l’évolution en action ?

Le premier épisode de la série « Evolution » de la chaîne PBS fait grand cas des géospizes des Galápagos, considérés comme l’une des preuves classiques de « l’évolution en action ». Mais PBS admet que Darwin n’a même pas réalisé qu’il s’agissait de géospizes ni identifié leur île de provenance. Il a tout de même réussi à obtenir cette information et fini par conclure qu’ils descendaient des géospizes du continent, avec des modifications, comme le prédit le modèle biblique Création/Chute/Déluge/migration ! Il s’était rendu compte à juste titre que la taille du bec des géospizes résultait d’une adaptation à différentes sources de nourriture.

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Mais voici le hic : Darwin et la série de PBS ont enseigné que cette adaptation pouvait expliquer la théorie générale de l’évolution. Or, les variations du bec du géospize résultent simplement d’une sélection au sein d’une information génétique existante, alors que la théorie générale de l’évolution requiert de la nouvelle information. De plus, une étude menée pendant dix-huit ans par le zoologiste Peter Grant a démontré qu’une nouvelle espèce pouvait apparaître en l’espace d’à peine deux siècles,1, ce qui conforte de manière fortuite le modèle biblique de spéciation rapide.2 Il semble donc qu’il s’agisse davantage d’une capacité intrinsèque d’adaptation à diverses conditions climatiques que de quelque chose en rapport avec la théorie générale de l’évolution.

PBS évoque aussi les changements de longueur du bec des colibris, qui s’adaptent à ceux des fleurs où ils se procurent du nectar. Mais les mêmes remarques s’appliquent : il n’y a là aucune preuve de la nécessité de nouvelle information pour ces changements, par opposition à une sélection au sein d’informations déjà existantes.

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Quel est le modèle créationniste biblique ?

L’erreur la plus fréquente des évolutionnistes dans leurs attaques à l’encontre de la création réside sans doute dans l’affirmation que la « sélection naturelle » et la « spéciation » prouvent la théorie de l’évolution et réfutent le récit biblique des origines. La manière malhonnête qu’ils ont de changer le sens du mot « évolution » en plein milieu de leurs arguments sous-entend que les créationnistes croiraient en la « fixité des espèces ». Le glossaire de la série « Evolution » de la chaîne PBS, « Online Course for Teachers: Teaching Evolution » (« Cours en ligne pour les enseignants : l’enseignement de l’évolution » – NdT) émet de manière explicite cette allégation vide de sens :

Dans le créationnisme, les espèces sont décrites comme « fixes » dans le sens où elles sont censées ne pas changer de forme ni d’apparence au fil du temps.

Mais aucun créationniste digne de ce nom ne nie la spéciation – en fait, il s’agit d’un élément important de la biologie créationniste. Dans le chapitre précédent, j’ai démontré que la vraie question consiste à savoir si la théorie de l’évolution peut expliquer l’augmentation du contenu en information génétique – des changements en quantité suffisante pour transformer les microbes en hommes, et non pas un simple changement au fil du temps. Avant d’enterrer les arguments inutiles des évolutionnistes sur cette question, il peut servir de revoir en détail le modèle créationniste.

Les « espèces » bibliques ne sont pas les espèces modernes

Les créationnistes, à partir de la Bible, croient que Dieu a créé différents types d’organismes, qui se sont reproduits chacun « selon leur espèce » (Gen. 1:11, 12, 21, 24, 25). Ainsi, chaque espèce biblique aurait constitué à l’origine une espèce biologique distincte, autrement dit une population d’organismes qui pouvaient se croiser entre eux pour produire une progéniture fertile, mais pas avec une espèce biologique différente.

Mais les créationnistes soulignent que les « espèces » bibliques couvrent un champ plus large que celui des « espèces » (au sens scientifique linéen – NdT) actuelles. Chaque espèce originelle disposait d’une grande quantité d’information à sa création. Dieu a veillé à ce que l’information génétique des créatures originelles comportât une variété suffisante pour que leurs descendants pussent s’adapter à une grande variété d’environnements.

Sur la base du critère biblique des espèces, les créationnistes ont fait plusieurs déductions au sujet des descendants modernes des créatures originelles. Ils en déduisent, par exemple, que tant que deux créatures modernes peuvent s’hybrider, avec une vraie fécondation à la clé, les deux créatures descendent de la même espèce biblique.3 De même, si deux créatures peuvent s’hybrider avec la même troisième créature, elles appartiennent toutes à la même espèce biblique.4 Le critère d’hybridation constitue une définition expérimentale valide, qui pourrait en principe permettre aux chercheurs de dresser la liste de toutes les espèces bibliques. L’implication va dans un seul sens : l’hybridation indique que deux créatures appartiennent à la même espèce biblique, mais il ne s’ensuit pas nécessairement que si l’hybridation ne peut se produire, elles ne font pas partie de la même espèce biblique (l’échec de l’hybridation pourrait découler de mutations dégénératives). Après tout, il existe des couples qui ne peuvent avoir d’enfant, et nous ne les classons pas pour autant dans une espèce différente, tant au sens scientifique qu’au sens biblique.

Les limites de l’« espèce » biblique ne correspondent pas toujours à une classification humaine donnée telle qu’« espèce », « genre », « famille », etc. Mais la faute n’en incombe pas au terme biblique « espèce » ; nous le devons en fait à des incohérences dans le système de classification créé par l’homme. En effet, plusieurs organismes catalogués par la science moderne comme des « espèces » différentes, voire des genres différents ou des groupes plus élevés, peuvent produire une progéniture fertile. Cela signifie qu’il s’agit en réalité d’une seule et même espèce qui possède plusieurs variétés, et donc d’une espèce polytypique (à plusieurs types). Citons l’exemple de Kekaimalu le wholphin, un hybride fertile entre un faux orque mâle (Pseudorca crassidens) et un grand dauphin femelle (Tursiops truncatus), c’est-à-dire entre deux soi-disant genres différents.5 La référence 3 en inclut d’autres exemples.

Les biologistes ont identifié plusieurs manières dont la perte d’information génétique par le biais de mutations (erreurs de copie) peut conduire à l’apparition de nouvelles espèces – par exemple, la perte de la capacité d’une protéine à reconnaître les marques des « empreintes », les « gènes sauteurs », la sélection naturelle et la dérive génétique. Lorsque ces mutations se produisent dans de petites populations, elles peuvent parfois donner lieu à une progéniture stérile ou non viable. Ou encore, des modifications du chant ou de la couleur peuvent conduire à ce que des oiseaux ne reconnaissent plus leur partenaire et ne se reproduisent plus. Dans tous les cas, une nouvelle « espèce » se forme. Ainsi, chaque espèce biblique peut avoir engendré plusieurs des espèces actuelles.

Mais encore une fois, il importe de souligner que la spéciation n’a rien à voir avec la vraie évolution (théorie générale de l’évolution), car elle implique un tri et une perte d’informations génétiques, plutôt que de nouvelles informations.

Le modèle biblique prédit une spéciation rapide

Le modèle biblique Création/Chute/Déluge/migration prédit de même la formation rapide de nouvelles variétés et même d’espèces. En effet, toutes les variétés modernes de vertébrés terrestres ont dû descendre d’un nombre relativement faible d’animaux débarqués de l’arche à peine quarante-cinq siècles en arrière environ. Darwin pensait au contraire que ce processus devait normalement durer des lustres. Il s’avère que les éléments de preuve invoqués par les évolutionnistes à l’appui de leur théorie soutiennent eux-mêmes le modèle biblique.

Les biologistes ont identifié plusieurs exemples d’adaptation rapide, y compris des guppys à Trinidad, des lézards aux Bahamas, des marguerites sur les îles de la Colombie britannique et des souris domestiques à Madère.6 Autre exemple : une nouvelle « espèce » de moustique qui ne peut se croiser avec la population mère a fait son apparition dans le métro de Londres (le « Tube ») en seulement un siècle. Ce changement rapide a « étonné » les évolutionnistes, mais devrait ravir les créationnistes.7 Scientific American en convient.

Aujourd’hui, même la plupart des créationnistes reconnaissent que des tests en laboratoire (comme par exemple des études sur des cellules, des plantes et des drosophiles) et sur le terrain (comme par exemple les études de Grant sur l’évolution de la forme des becs chez les géospizes des Galápagos) ont confirmé l’existence de la microévolution. [SA 80]

Et pourquoi les créationnistes nieraient-ils de telles choses ? Toute cette soi-disant microévolution fait partie d’un monde créé et déchu, mais on n’a jamais observé qu’elle ajoutait de la nouvelle information génétique. En fait, les types de changements observés ne constituent pas les bons pour faire avancer l’histoire de l’évolution.8 Scientific American se retrouve contraint à une déclaration dénuée de sens à propos de preuves de « profonds » changements :

La sélection naturelle et d’autres mécanismes – tels que les changements chromosomiques, la symbiose et l’hybridation – peuvent entraîner de profonds changements dans les populations au fil du temps. [SA 80]

Encore une fois, ces changements profonds augmentent-ils l’information ? Non, les populations en perdent et s’adaptent dans les limites de celle dont elles disposent déjà. En revanche, l’évolution du microbe à l’humain exige quelque chose de tout à fait différent : l’ajout progressif de quantités massives d’information génétique nouvelle non seulement pour la population concernée, mais aussi pour l’ensemble de la biosphère.

Caricature n° 1 : la sélection naturelle ne peut expliquer l’apparition de nouvelles espèces

Scientific American tombe dans la même caricature que PBS, car ils ne reconnaissent pas que les créationnistes acceptent l’apparition de nouvelles espèces au sein d’un genre. Les créationnistes reconnaissent que l’isolement reproductif peut résulter d’une perte d’information. (Cf. supra.)

11. La sélection naturelle peut expliquer la micro-évolution, mais pas l’origine de nouvelles espèces et d’ordres supérieurs du vivant.

Les biologistes évolutionnistes ont abondamment traité de la manière dont la sélection naturelle pourrait produire de nouvelles espèces. Par exemple, dans le modèle appelé allopatrie, développé par Ernst Mayr de l’université Harvard, si une population d’organismes était séparée du reste de son espèce par des frontières géographiques, elle pourrait être soumise à des pressions sélectives différentes. Des changements s’accumuleraient dans la population divergente. Si ces changements devenaient si importants que le groupe divergent ne pouvait pas ou ne préférait pas se reproduire avec le stock d’origine, le groupe divergent serait alors isolé sur le plan de la reproduction et en passe de devenir une nouvelle espèce. [SA 82]

En effet, les créationnistes soulignent que le modèle allopatrique de Mayr permet d’expliquer l’origine des différents peuples (« races ») après que la confusion des langues à Babel a conduit de petits groupes de population à se disperser sur toute la terre.9 Bien entendu, les peuples modernes ne se trouvent pas isolés sur le plan de la reproduction et constituent toujours une unique espèce biologique.

Les créationnistes soulignent également que la topographie montagneuse du lieu d’atterrissage de l’arche serait idéale pour l’isolement géographique. Cela permettrait une grande diversification après le Déluge à partir d’un nombre relativement faible (env. 8 000) de types de vertébrés terrestres, par fractionnement de la grande variété génétique d’origine.

Notez que l’isolement reproductif constitue un changement négatif du point de vue de l’information, même s’il s’avère bénéfique, parce qu’il bloque l’échange de l’information génétique entre les populations.

Les évolutionnistes se targuent de dire que la sélection naturelle représente le mécanisme évolutif le mieux étudié, mais ces études démontrent qu’elle n’a rien à voir avec l’évolution de formes de vie plus complexes ! Tout ce que nous observons, c’est qu’elle supprime de l’information, et non qu’elle en rajoute. Scientific American suggère qu’il existe d’autres mécanismes possibles pour expliquer l’évolution, mais ils ne tiennent pas la route non plus.

La sélection naturelle est le mécanisme évolutif le mieux étudié, mais les biologistes sont également ouverts à d’autres possibilités. Les biologistes évaluent constamment le potentiel de mécanismes génétiques inhabituels pour provoquer la spéciation ou pour produire des caractéristiques complexes dans les organismes. Lynn Margulis, de l’université du Massachusetts à Amherst, et d’autres ont soutenu de manière convaincante que certains organites cellulaires, tels que les mitochondries productrices d’énergie, ont évolué grâce à la fusion symbiotique d’anciens organismes. [SA 82]

La théorie de l’endosymbiose présente de nombreux problèmes, tels que l’absence de tout indice que les procaryotes auraient la capacité d’ingérer une autre cellule et de la maintenir en vie, et les grandes différences de gènes entre les mitochondries et les procaryotes.10 Scientific American admet son ouverture à tout autre mécanisme permettant d’expliquer la nature… à condition que celui-ci exclue Dieu !

Ainsi, la science accepte la possibilité que l’évolution résulte de forces qui échappent à la sélection naturelle. Cependant, ces forces doivent être naturelles ; elles ne peuvent être attribuées aux actions de mystérieuses intelligences créatrices dont l’existence, en termes scientifiques, n’est pas prouvée. [SA 82]

Nous avons déjà cité des aveux plus honnêtes de la part des évolutionnistes Lewontin et Todd concernant leur rejet a priori d’un concepteur avant même d’examiner les éléments de preuve. Mais la propagande évolutionniste destinée à la consommation publique persiste à prétendre que l’acceptation de la théorie de l’évolution repose sur des raisons purement scientifiques.

Caricature n° 2 : les évolutionnistes ont vu des espèces évoluer

Scientific American, dans une tentative de faire du tirage avec cette caricature, consacre deux points à « prouver » la sélection naturelle et la spéciation. Les créationnistes avertis n’enseignent rien à l’encontre de ces processus biologiques – même si certains défenseurs de la théorie des « jours-ères », comme Hugh Ross, le font.11

12. Personne n’a jamais vu de nouvelle espèce évoluer.

La spéciation est probablement assez rare et, dans de nombreux cas, peut prendre des siècles. [SA 82]

Cela peut prendre des siècles, mais pas forcément. En fait, la spéciation peut se produire beaucoup plus rapidement que ne le pensent la plupart des évolutionnistes (et des partisans de la théorie des « jours-ères »). Les créationnistes qui suivent le modèle biblique Création/Chute/Déluge/migration anticipent ce genre de spéciation rapide et non évolutive, comme nous l’avons souligné plus haut.

En outre, reconnaître une nouvelle espèce au cours de sa formation peut s’avérer difficile, car les biologistes ne sont pas toujours d’accord sur la meilleure façon de définir une espèce. La définition la plus répandue, le concept d’espèce biologique de Mayr, reconnaît comme espèce une communauté distincte de populations isolées sur le plan de la reproduction, c’est-à-dire des ensembles d’organismes qui normalement ne se reproduisent pas ou bien ne peuvent pas se reproduire en dehors de leur communauté. Dans la pratique, cette norme peut être difficile à appliquer à des organismes isolés par la distance ou le terrain, ou à des plantes (et, bien sûr, les fossiles ne se reproduisent pas). Les biologistes utilisent donc généralement les caractéristiques physiques et comportementales des organismes comme indices de leur appartenance à une espèce. [SA 82]

Nous sommes d’accord. Il importe de souligner cette difficulté à définir les « espèces biologiques » à chaque fois que les évolutionnistes prétendent que les créationnistes n’ont pas de définition cohérente des « espèces » (ce qui est faux, comme nous l’avons vu plus haut). Nous partageons pareillement l’avis de Scientific American sur les expériences récentes qui ont entraîné une spéciation artificielle.

Néanmoins, la littérature scientifique contient des observations sur des événements de spéciation évidente chez des plantes, des insectes et des vers. Dans la plupart de ces expériences, les chercheurs ont soumis les organismes à divers types de sélection portant sur les différences anatomiques, les comportements d’accouplement, les préférences en matière d’habitat et d’autres caractéristiques, et ont constaté qu’ils avaient créé des populations d’organismes qui ne se reproduisaient pas avec des organismes étrangers. Par exemple, William R. Rice de l’université du Nouveau-Mexique et George W. Salt de l’université de Californie à Davis ont démontré que s’ils triaient un groupe de drosophiles en fonction de leur préférence pour certains environnements et qu’ils élevaient ces mouches séparément sur trente-cinq générations, les mouches obtenues refuseraient de se reproduire avec des mouches provenant d’un environnement très différent. [SA 82–83]

Rien de neuf dans tout cela pour les créationnistes avertis. Une fois de plus, il n’y a pas de nouvelle information, mais un tri et une perte d’informations déjà existantes.

L’écologie prouverait l’évolution ?

Bien que les évolutionnistes affirment que la sélection naturelle constitue le processus d’évolution le mieux étudié, ils doivent aussi expliquer les processus de la vie réelle qui sous-tendent la sélection naturelle. Leur traitement de l’écologie, quoique très intéressant (et factuel), ne nous apprend rien sur la théorie générale de l’évolution.

Des populations changeantes au sein d’écosystèmes forestiers sains

Par exemple, PBS 3 consacre une séquence entière à montrer comment un écosystème forestier sain a un grand carnivore au sommet de la chaîne alimentaire, ce qui peut entraîner des changements radicaux dans la population de la forêt. Il faut 50 kg de plantes pour nourrir 5 kg d’herbivores, qui à leur tour nourrissent 500 g de carnivores. L’existence de carnivores indique donc la santé des animaux et des plantes qui les soutiennent. Plus loin dans l’émission, Alan Rabinowitz, biologiste à la Wildlife Conservation Society, affirme que cette forêt en bonne santé illustre « l’évolution qui se déroule autour de nous », mais tout ce qu’il veut dire, c’est qu’il y a remplacement d’une espèce par une autre. Bien entendu, le fait que des espèces déjà existantes remplacent d’autres espèces déjà existantes n’a rien à voir avec l’apparition de nouvelles espèces dotées de nouvelle information génétique. Une fois de plus, l’« évolution » fait office de terme fourre-tout dénué de sens, tout changement dans le nombre de populations jeté à la figure du spectateur non averti comme preuve de l’évolution du microbe à l’humain.

L’effet fondateur

L’émission de PBS aborde ensuite les habitats isolés et l’« effet fondateur ». Ce phénomène se produit lorsqu’un unique couple reproducteur ou une femelle gestante colonise une nouvelle niche et ne porte qu’une fraction du patrimoine génétique. Par conséquent, ses descendants ne détiennent eux aussi qu’une petite partie du patrimoine génétique d’origine, de sorte que la nouvelle population peut différer grandement de l’ancienne. Cela n’apporte par ailleurs aucune eau au moulin de la notion d’évolution, car la nouvelle population dispose de moins d’information que l’ancienne.

Invasion : l’euphorbe ésule

Les envahisseurs biologiques constituent un autre sujet écologique. Ils sont le fléau de tous les pays qui dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour nourrir leur population et gagner des devises à l’exportation. Les envahisseurs se montrent souvent plus mobiles et meilleurs pour s’adapter, ce qui leur permet de supplanter les espèces indigènes. La technologie moderne a augmenté de façon considérale le taux d’invasions hostiles, les animaux voyageant clandestinement sur les navires et dans le train d’atterrissage des avions, bien que certaines espèces aient été introduites de manière délibérée. Davidl Burney, paléoécologiste à l’université Fordham, a étudié ce qui s’est passé à Hawaï lorsque les Polynésiens, puis les Européens, ont introduit de nouvelles espèces. Il a déclaré :

L’évolution est entrée dans un nouveau mode. Quelque chose de flambant neuf est en train de se produire, et cela a à voir avec ce que les humains font au processus d’évolution. [PBS 3]

Bof, il ne s’agit là que d’un autre exemple de remplacement d’une espèce par une autre, ce qui, une fois encore, n’a rien à voir avec le fait de démontrer comment des particules ont pu se transformer en personnes.

Les pionniers ont introduit dans le Dakota du Nord une mauvaise herbe, l’euphorbe ésule, en provenance de Russie, qui « menace de tuer toutes les herbes indigènes. » Un éleveur de bétail a déclaré sur la chaîne PBS que « c’est un cancer pour la terre… elle rend la terre totalement inexploitable. » En fait, la première affirmation est exagérée et la seconde une question de perspective : les éleveurs de moutons et de chèvres n’auraient aucun problème.

Mais l’éleveur a dit que les herbicides coûtaient très cher, alors le narrateur demande :

… que reste-t-il ? … La solution réside peut-être dans un autre envahisseur, découvert lorsque les scientifiques ont appris ce qui maintenait l’euphorbe ésule sous contrôle dans sa Russie natale. Il s’agit de l’altise, un exemple de lutte contre le feu de l’évolution par le feu. [PBS 3]

Un avion largue des bidons d’altises, puis le narrateur dit :

Nous sommes maintenant engagés dans une course dont la plupart d’entre nous n’avons même pas conscience : en apprendre le plus possible sur l’évolution avant qu’il ne soit trop tard. [PBS 3]

Eh ? L’utilisation d’ennemis déjà existants de l’euphorbe ésule nécessite une « évolution » ? Il s’agit sans doute là du nec plus ultra de la vanité de ce terme, même selon les critères pathétiques de la série de PBS. Les agriculteurs ont utilisé depuis des siècles, bien avant Darwin, ce genre de contrôles biologiques qui relèvent du bon sens. Fait intéressant, l’un des cas classiques de lutte biologique réussie réside dans la défaite du cactus envahisseur de l’Australie, le figuier de Barbarie, grâce à l’introduction de l’organisme Cactoblastis. John Mann, le scientifique qui a ainsi sauvé l’Australie de la ruine écologique et économique, a reçu une pluie d’éloges et d’honneurs pour son exploit. Creation a interviewé Mann, un créationniste biblique convaincu, quelque temps avant son décès.12

Symbiose

PBS 3 décrit aussi les fourmis champignonnistes du Brésil. Formant des colonies de huit millions d’insectes, elles coupent les feuilles en morceaux et les ramènent au nid mais ne les mangent pas. Au contraire, d’autres fourmis champignonnistes les déchiquettent et utilisent le paillis pour faire pousser un « jardin » de champignons. Ceux-ci servent de nourriture aux jeunes champignonnistes, qui dépendent donc du champignon pour survivre, mais le champignon dépend des fourmis pour fournir le paillis.

Mais ce jardin de champignons a une « mauvaise herbe », une moisissure virulente qui entrave fortement la croissance du champignon. Pour y remédier, certaines fourmis ont un revêtement blanc et cireux, dont on sait aujourd’hui qu’il s’agit de tapis de bactéries enchevêtrées produisant des antibiotiques qui tuent la moisissure.

On peut supposer qu’à ce stade de la série, les producteurs espèrent que les téléspectateurs auront été tellement endoctrinés dans la théorie de l’évolution qu’ils n’auront même pas besoin d’essayer de produire des preuves. Pour un évolutionniste pur et dur, n’importe quel phénomène peut représenter une « preuve » de la théorie de l’évolution. Dans le cas présent, ils ne se donnent pas la peine d’expliquer comment une symbiose aussi complexe a pu évoluer mais se contentent d’affirmer que les bactéries et les moisissures résultent de 50 millions d’années de course aux armements.

Le conflit prédateur-proie, moteur de l’évolution ?

Lorsque les évolutionnistes abordent les thèmes de la sélection naturelle et de la spéciation, ils aiment mettre l’accent sur les effusions de sang et la violence qui sous-tendent ces changements biologiques. Ils voient « la nature, rouge de dents et de griffes », selon la phrase mémorable du très long poème de 1850 « In Memoriam, A.H.H. » d’Alfred, Lord Tennyson (1809-1892). Dans les débats, ils aiment à présenter cette phrase comme un argument-massue contre les chrétiens, estimant à la suite de Darwin qu’elle réfute la possibilité d’un Créateur bienveillant et sage. Le fait que le poème de Tennyson précède « L’origine des espèces » de Darwin indique toute l’influence que les idées philosophiques de son époque ont exercé sur ce dernier.

Mais leur point de vue néglige un incident évident de l’histoire biblique – le péché d’Adam et la malédiction de Dieu qui en a résulté sur toute la création, comme je l’expliquerai plus loin. Hélas, de nombreux membres du mouvement du « dessein intelligent » refusent d’invoquer la Bible, qui fournit la seule réponse plausible, de sorte que cet argument leur coupe la chique.13 Ainsi, en y regardant de plus près, le paradigme prédateur-proie témoigne de l’exactitude du récit biblique et n’offre aucune solution au défaut fondamental de la théorie générale de l’évolution : d’où provient la nouvelle information génétique ?

L’épisode 4 de la série « Evolution » de PBS vise à démontrer que ce sont ces forces biologiques violentes, plutôt que les forces environnementales, qui constituent le moteur le plus puissant de l’évolution, sur la base d’entretiens approfondis avec le sociobiologiste athée Edward O. Wilson. Le titre de PBS 4, « The Evolutionary Arms Race » (La course aux armements de l’évolution – NdT), reflète la lutte entre prédateurs et proies : lorsqu’une proie développe des mécanismes de défense plus puissants, son agresseur doit développer des mécanismes plus puissants pour survivre, et vice-versa. Bien entendu, les biologistes évolutionnistes pensent qu’il n’y a pas de dessein derrière ce phénomène : les seules proies qui survivent disposent d’erreurs de copie fortuites dans leurs gènes qui leur confèrent une solide défense, et elles transmettent ces gènes à leur progéniture. Face à ces mécanismes de défense plus puissants, seuls les prédateurs qui se trouveront avoir des mutations leur conférant une meilleure puissance d’attaque pourront manger les proies, tandis que les autres mourront de faim et ne parviendront pas à transmettre leurs gènes.

Mais comme nous l’avons expliqué précédemment, la véritable évolution nécessite des changements qui augmentent l’information génétique, alors que les changements qui n’en font rien s’intègrent dans le modèle de la création. Aucun des exemples présentés dans l’épisode 4 ne prouve que l’information a augmenté, et ils ne soutiennent donc ni la théorie de l’évolution ni la création.

Le triton venimeux

PBS emmène les téléspectateurs dans l’Oregon, où des campeurs ont mystérieusement trouvé la mort, mais il s’est avéré que des tritons ont bouilli dans la cafetière. Ces tritons à la peau rugueuse (Taricha granulosa) sécrètent par les glandes cutanées une toxine si puissante qu’une quantité de la taille d’une tête d’épingle peut tuer un humain adulte. Il s’agit des salamandres les plus mortelles de la planète. Les scientifiques ont donc cherché à savoir pourquoi ce triton possédait une toxine aussi meurtrière.

Ils ont émis l’hypothèse qu’un prédateur se trouvait à l’origine de cette « évolution » et ils ont découvert que la couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) constituait le seul prédateur du triton. La plupart des serpents meurent de la toxine du triton, mais la couleuvre rayée se contente de perdre le contrôle de ses muscles pendant quelques heures, ce qui pourrait bien sûr avoir de graves conséquences. Mais les tritons avaient d’autre part causé l’« évolution » des serpents, qui présentaient aussi des degrés divers de résistance à la toxine du triton.

Ces conclusions sont-elles correctes ? Oui, il est sans doute exact que prédateurs et proies se trouvent à l’origine de changements mutuels, et que ceux-ci résultent de mutations et de la sélection naturelle. Bien que le fait que les créationnistes acceptent les mutations et la sélection puisse étonner le créationnistophobe mal informé, cela ne devrait pas vraiment surprendre quiconque comprend le modèle biblique de la Création et de la Chute (cf. « Quel est le modèle créationniste biblique ? » supra).

S’agit-il donc d’une preuve de l’évolution des particules aux personnes ? Pas du tout. Rien ne prouve que les changements augmentent l’information génétique. En fait, c’est l’inverse qui semble vrai.

Les serpents plus résistants doivent payer un prix : ils se déplacent plus lentement. Puisque PBS n’a fourni aucune explication sur l’activité du poison, il convient de proposer des scénarios possibles pour expliquer le phénomène dans un cadre biblique (s’y opposer constituerait une preuve d’hypocrisie de la part des évolutionnistes, puisqu’ils produisent souvent des « histoires comme ça » hypothétiques pour expliquer ce qu’ils ne peuvent observer).

Supposons que le poison du triton réagisse en temps normal avec un neurotransmetteur particulier chez ses victimes pour produire quelque chose qui arrête toutes les impulsions nerveuses, entraînant la mort. Mais si le serpent présente une mutation qui réduit la production de ce neurotransmetteur, le poison du triton aura moins de cibles sur lesquelles agir. Une autre possibilité est qu’une mutation du serpent modifie la structure précise du neurotransmetteur, de sorte que sa forme ne corresponde plus à la protéine. Dans les deux cas, le poison se montrerait moins efficace. Mais en même temps, l’une ou l’autre mutation décélérerait les impulsions nerveuses, ce qui ralentirait les mouvements musculaires du serpent.

Il s’agit donc d’une perte d’information chez le serpent, qui lui confère un avantage. Il existe bien d’autres exemples. Le plus connu : la drépanocytose, une maladie du sang courante dans laquelle une mutation fait que l’hémoglobine du malade prend la mauvaise forme et ne parvient pas à transporter l’oxygène. Les personnes porteuses de deux copies du gène de la drépanocytose (homozygotes) développent souvent une anémie mortelle. Mais cette hémoglobine difforme résiste aussi au parasite du paludisme (Plasmodium). Les humains hétérozygotes (qui possèdent à la fois un gène normal et un gène anormal) ont donc un certain avantage dans les régions où le paludisme abonde, même si la moitié de leur hémoglobine transporte l’oxygène avec moins d’efficacité. Autre exemple, les coléoptères sans ailes survivent sur les îles venteuses parce qu’ils ne volent pas et ne se font pas emporter par le vent dans la mer.14

De même, pour le triton, une sécrétion accrue de poison peut survenir sans nouvelle information. L’une des possibilités consisterait en une mutation entraînant une perte d’information et désactivant un gène contrôlant la production du poison. Celui-ci se retrouverait alors produit en excès, ce qui présenterait un avantage pour se défendre contre le serpent mais constituerait un gaspillage de ressources en dehors de cette situation.

Il existe d’autres exemples apparentés, par exemple, le staphylocoque devient résistant à la pénicilline par le biais d’une mutation qui désactive un gène de contrôle de la production de pénicillinase, une enzyme qui détruit la pénicilline. Lorsque cette bactérie présente cette mutation, elle surproduit cette enzyme, ce qui la rend résistante à d’énormes quantités de pénicilline. Mais dans la nature, cette bactérie mutante se retrouve moins adaptée, car elle gaspille des ressources à produire de la pénicillinase superfétatoire.

Citons également le cas d’une race bovine appelée « blanc-bleu belge ». Elle a une grande valeur aux yeux des éleveurs bovins car elle possède de vingt à trente pour cent de muscles en plus que la moyenne des bovins, et sa viande est moins grasse. En général, un certain nombre de protéines, telles que la myostatine, régulent la croissance musculaire. Cependant, les blancs-bleus belges présentent une mutation qui désactive le gène de la myostatine, de sorte que les muscles se développent de manière incontrôlée et deviennent énormes. Cette mutation a un coût : une fertilité réduite.15 Une autre mutation du même gène se trouve de même à l’origine de la forte musculature de la race piémontaise. Les ingénieurs génétiques ont obtenu des souris musclées selon le même principe.

Dans tous ces cas, une mutation entraîne une perte d’information, même si l’on peut la considérer « bénéfique ». Elle va donc dans le sens inverse requis pour l’évolution des particules aux personnes, qui nécessite la production de nouvelle information.

Dieu a-t-Il créé le comportement carnivore ?

Selon la Bible, les hommes et les animaux avaient à l’origine une alimentation végétarienne (Genèse 1:29–30). Alors comment les créationnistes expliquent-ils le comportement carnivore d’aujourd’hui ? L’épisode 4 de la série « Evolution » de PBS a montré de nombreux exemples d’animaux qui en tuent d’autres, ce qui ne ressemble pas à une création « très bonne » (Genèse 1:31). Selon la Bible, le péché d’Adam a introduit la mort (Genèse 2:17 ; Genèse 3:17–19 ; Romains 5:12 ; 1 Corinthiens 15:21–22). Bien que ces versets se réfèrent de manière explicite à la mort humaine, Genèse 3 indique sans ambiguïté que le péché d’Adam a eu d’autres effets néfastes, car Adam était le chef fédéral de la création. Le réformateur Jean Calvin a commenté ainsi Genèse 3:19 :

… afin que sous un exemple nous apprenions que par la faute de l’homme, tout l’ordre de nature a esté renversé.16

L’enseignement de Paul en Romains 8:20-22, selon lequel Dieu a soumis toute la création à la futilité, vient étayer cette affirmation, et de nombreux commentateurs pensent que Paul faisait allusion à Genèse 3. Le fait que la création restaurée ne connaîtra pas le comportement carnivore (Ésaïe 65:25) apporte un soutien supplémentaire.

La Bible n’explique pas de manière spécifique la genèse du comportement carnivore, mais puisque la création a pris fin après le sixième jour (Genèse 2:1-3), il est exclu que Dieu ait créé de nouveaux animaux carnivores. Au lieu de cela, les créationnistes ont trois explications en général, bien que l’explication spécifique dépende du cas particulier.17

  1. La Bible ne semble pas considérer les insectes comme des êtres vivants au même titre que les humains et les animaux vertébrés – l’hébreu ne les qualifie jamais de nephesh chayyah (« âme/créature vivante »), contrairement aux humains voire aux poissons (Genèse 1:20, 2:7).

  2. Avant la Chute, de nombreuses structures d’attaque et de défense auraient pu servir à un mode de vie végétarien. Par exemple, aujourd’hui encore, certains bébés araignées utilisent leurs toiles pour piéger le pollen afin de se nourrir,18 et l’on a connu le cas d’un lion qui ne voulait pas manger de viande.19 De nombreux poisons ont en réalité des effets bénéfiques en petites quantités.20 Même la chaîne PBS a souligné que les microbes « aident à amorcer le système immunitaire » et que de nombreuses allergies pourraient avoir pour cause une société trop propre.

  3. Dieu ayant prévu la chute, il a programmé les créatures avec les informations relatives aux traits conceptuels d’attaque et de défense dont elles auraient besoin dans un monde maudit. Ces informations ont été « activées » lors de la Chute.

Pour le triton venimeux, il semble que le point 3 représente la meilleure explication de la structure moléculaire de la toxine mortelle elle-même et des glandes à poison sur la peau. En général, je suis convaincu que le point 3 explique le mieux les structures qui semblent conçues de manière spécifique pour l’attaque et la défense.

L’évolution des agents pathogènes

Si les évolutionnistes espèrent trouver des éléments de preuve de l’évolution à notre époque, les agents pathogènes leur offrent une occasion rêvée. En quelques mois seulement, les bactéries peuvent passer par des centaines de milliers de générations, ce qui équivaut à des « millions d’années » chez les vertébrés. Néanmoins, malgré cette rapidité de changement, les bactéries que nous observons aujourd’hui sont pour l’essentiel les mêmes que celles retrouvées dans les tombes des pharaons, voire celles découvertes dans des cristaux de sel « datés » de plusieurs millions d’années.21

La résistance du VIH aux médicaments

PBS 1 affirme que Darwin n’a pas vraiment vu l’évolution en action, mais maintenant, nous si. Le VIH, cause du sida, développerait une résistance aux médicaments plus vite que nous ne pouvons les fabriquer. Comme le virus peut produire des milliards de copies par jour, il peut « évoluer » dans un délai de quelques minutes à quelques heures. Un chercheur a déclaré que ce changement rapide constituerait une « surprise » si nous n’avions pas le concept d’évolution. PBS a pareillement tenté de jouer sur la corde sensible par la présentation des personnes affectées du sida comme des « victimes de l’évolution ».

Tout d’abord, il y a équivoque : le fait que le VIH produise du VIH illustrerait censément que des particules peuvent se transformer en personnes, mais le VIH reste le VIH, il ne s’est transformé en rien d’autre.

Ensuite, dans PBS 4, il est indiqué avec clarté que le phénomène connexe de la résistance des bactéries aux antibiotiques a pris la communauté médicale par surprise, ce qui signifie qu’il ne s’agissait pas d’une prédiction de la théorie de l’évolution, si ce n’est a posteriori.

Enfin, ils échouent à démontrer l’implication de nouvelle information, alors que la séquence suivante de l’émission démontrait l’inverse. VeronicaMiller, de l’université Goethe en Allemagne, a mené une expérience consistant à cesser tout traitement antiviral sur un patient. En l’absence de médicaments, les quelques types originaux (« sauvages ») qui avaient infecté le patient ont pu se développer avec plus de facilité. Il s’est avéré qu’ils ont surpassé avec aisance les innombrables formes résistantes apparues à l’hôpital. Selon elle, il s’agissait d’un risque, car les types sauvages étaient aussi plus dangereux – plus efficaces que les nouvelles souches qui avaient survécu aux traitements médicamenteux antérieurs. L’efficacité supérieure et le succès reproductif du type sauvage impliquent que les autres souches « évoluées » ont acquis une résistance à la suite d’une perte d’information à un moment donné.

Cela ne devrait pas nous étonner, car il en va de même pour de nombreux exemples de résistance aux antibiotiques chez les bactéries. Par exemple, certaines bactéries (cf. « Le triton venimeux » supra) possèdent une enzyme qui exerce en général une fonction utile, mais qui transforme aussi un antibiotique en poison. En d’autres termes, ce n’est pas l’antibiotique en soi qui est nocif mais son sous-produit chimique issu du métabolisme de la bactérie. Par conséquent, une mutation désactivant cette enzyme rendra l’antibiotique inoffensif. Mais cette bactérie reste handicapée, car l’enzyme se retrouve désormais inhibée, de sorte qu’elle ne pourra entrer en concurrence avec des bactéries non résistantes dans la nature. La perte d’information tant dans le VIH que dans la bactérie va à l’encontre de ce que requiert la théorie de l’évolution.22

La tuberculose et la résistance aux antibiotiques

PBS décrit le bacille comme un « prédateur » de l’homme, quoique le terme « parasite » conviendrait mieux. Des momies illustrent le fait que le bacille de Koch (BK) affectait les Égyptiens il y a quatre millénaires. La peste noire a décimé un tiers de la population européenne entre 1347 et 1351, et la pandémie de grippe de 1918-1919 a tué vingt millions de personnes, soit plus que la Première Guerre Mondiale qui venait de s’achever. 

Après les Guerres Mondiales, les antibiotiques ont acquis le statut de « solution miracle » et, jusqu’en 1969, on affirmait avec optimisme : « les maladies infectieuses appartiennent au passé. » Mais ils n’ont pas su anticiper le développement de la résistance. Cela montre que la résistance bactérienne, loin de tenir lieu de « prédiction » de la théorie de l’évolution, représentait en réalité un phénomène que l’on a tenté d’expliquer « après coup » comme imputable à l’évolution. Comme nous le verrons, rien ne vient étayer la théorie de l’évolution de la molécule à l’homme ; au contraire, un modèle créationniste bien compris permet d’interpréter les éléments de preuve de manière sensée.

PBS 4 a évoqué une nouvelle souche de tuberculose apparue dans le système carcéral russe surpeuplé, où se trouvent des prisonniers mal nourris, au système immunitaire affaibli. L’un des détenus, « Sasha » (Alexandr), n’avait pas terminé son traitement antibiotique. Quelques bactéries ont donc survécu parce qu’elles présentaient une certaine résistance à l’antibiotique, puis elles ont proliféré après l’arrêt du traitement. Mais l’émission elle-même indique de claire manière que la résistance existait au préalable, nous ne nous trouvons donc pas là devant une évolution, bien qu’il s’agisse d’une sélection naturelle.

Ces bactéries résistantes ne se cantonnent pas à la prison, mais elles ont pu se propager à cause des voyages. Une étudiante russe de 19 ans, « Anna », porte une souche résistante à cinq antibiotiques. Les immunologistes prédisent que le BK pourrait bientôt faire de 2 à 3 millions de victimes par an.

Mais comme nous l’avons vu, rien ne prouve que nous devions la résistance aux antibiotiques à une augmentation de l’information génétique. L’exemple ci-dessus indique que l’information était déjà présente, et j’ai expliqué plus haut comment une perte d’information pouvait conférer une résistance. Parfois, les bactéries peuvent se transmettre des gènes en échangeant des plasmides, et parfois ces gènes confèrent une résistance. Mais bien sûr, ces exemples n’impliquent aucune nouvelle information produite dans la biosphère.

L’évolution de bactéries moins nocives ?

Paul Ewald, de l’Amherst College, a affirmé sur PBS 4 que l’« évolution » pourrait non seulement poser un problème, mais aussi servir à faire « évoluer » des bactéries moins nocives. Si un agent pathogène se propage par contact étroit entre des personnes, il a tout intérêt à ne pas rendre les gens malades au point qu’ils ne puissent plus se déplacer. Mais les pathogènes qui se propagent par l’eau ou les insectes ont tendance à se montrer mortels.

Lors de l’épidémie de choléra de 1991 en Amérique du Sud, un million de personnes ont contracté l’infection et dix mille péri. La bactérie (Vibrio choleræ) s’est propagée par l’eau contaminée et a donc « évolué » vers des niveaux élevés de toxicité. La solution a consisté à nettoyer l’approvisionnement en eau, de sorte que seules les personnes les plus en santé puissent propager le germe. Le germe a donc « évolué » vers moins de gravité, et de nombreuses personnes infectées n’ont même pas développé de symptômes.

Toutefois, là encore, il y a bien sélection naturelle, mais le résultat consiste en ce que Vibrio choleræ devient Vibrio choleræ ! Rien ne prouve la production de nouvelle information, mais il s’agit plutôt d’une sélection de la variété génétique existante.

PBS 4 a comparé ce phénomène à l’élevage de chiens domestiques à partir de loups, mais là encore, cela représente une perte d’information.

Pathogènes et création

Certaines personnes s’interrogent sur la place des germes infectieux dans le cadre biblique, si Dieu a tout créé « très bon ». Dans ce cadre, il va de soi que la Chute a entraîné l’apparition des maladies, mais de quelle manière, si Dieu avait achevé de créer à la fin de la semaine de la création ? Le phénomène décrit dans la section précédente peut nous éclairer. Il met en évidence que même un germe réputé mortel peut avoir une variante bénigne qui ne provoque pas de maladie. Nous pouvons supputer que cette espèce a vu le jour pendant la semaine de la création – aujourd’hui encore, Vibrio choleræ joue un rôle dans les écosystèmes des eaux saumâtres et des estuaires, et l’original a pu faire de même au moyen d’une symbiose avec certaines personnes. Même sa toxine a une probable fonction bénéfique en petites quantités, comme la plupart des poisons. La virulence a surgi après la Chute, par sélection naturelle de variétés produisant de plus en plus de toxines au fur et à mesure que l’eau contaminée devenait plus abondante. Nul besoin de nouvelle information pour ce processus. Des faits récents démontrent que la perte de la chimiotaxie – la capacité de se déplacer en réponse à des changements de concentrations chimiques – augmente de façon considérable l’infectiosité dans un modèle de choléra de souris infantile.23

Autre facteur, la bactérie elle-même ne porte pas le gène de la toxine du choléra qui attaque l’intestin. Il est codé par un bactériophage tempéré appelé CTXφ, qui s’insère dans le génome bactérien. D’autres bactéries non virulentes en temps normal le deviennent après infection par un phage contenant des gènes de toxines, en particulier celles qui causent la diphtérie, la shigellose et le botulisme.

Parmi les autres exemples probables de virulence résultant d’une perte d’informations, citons les mycoplasmes, les plus petits organismes autoreproducteurs connus (bactéries parasites dépourvues de parois cellulaires et contenant moins de mille gènes, présentes dans le système respiratoire et les voies urogénitales de l’homme). La perte d’informations génétiques, par exemple pour la synthèse des acides aminés, pourrait avoir entraîné une dépendance croissante des mycoplasmes vis-à-vis de leurs hôtes pour leur survie.24 Nous pouvons glaner certains indices sur les rôles bénins possibles des virus avant la Chute à partir des fonctions qu’ils ont encore aujourd’hui. Ce sont des entités non vivantes qui fonctionnent comme des graines et des spores, transportant des gènes entre les plantes et les animaux. Ils contribuent aussi à la fertilité des sols, à la propreté de l’eau et à la régulation des gaz dans l’atmosphère.25 Ainsi, une fois de plus, certaines prétendues preuves de la théorie de l’évolution viennent en fait étayer le modèle Création/Chute.

L’immunité a-t-elle surgi par évolution ?

Dans PBS 4, Stephen O’Brien, de l’Institut National du Cancer, se demande pourquoi les grands félins ont « développé par évolution » une résistance à une maladie mortelle pour l’homme. Il existe un virus de l’immunodéficience féline (VIF) qui devrait provoquer des symptômes semblables à ceux du sida. On suppose que le virus a presque anéanti les ancêtres des chats, mais que certains d’entre eux possédaient des gènes de résistance. Le VIF aurait évolué pour devenir bénin.

Fait plus intéressant encore, environ 10 % des humains présenteraient une « formidable mutation » qui leur conférerait une résistance au VIH. Il se trouve qu’il s’agit de la perte de certains récepteurs sur les cellules immunitaires, ce qui empêche le VIH de s’y arrimer. Une fois de plus, cette mutation va dans le sens inverse de la transformation de particules en personnes.

Des mycoplasmes aux grands félins, de la tuberculose aux tritons venimeux, il n’y a pas l’ombre d’une preuve qui pourrait expliquer l’évolution de nouvelle information génétique, mais la perte que nous constatons s’inscrit de façon satisfaisante dans le modèle créationniste biblique.


Note sur les citations : Les citations de l’article de John Rennie dans Scientific American seront marquées « SA », suivi du numéro de page. Les citations et autres mentions de la série télévisée « Evolution » de PBS-TV porteront la mention « PBS », suivie du numéro de l’épisode ; par exemple, « PBS 6 » fait référence à l’épisode 6. Revenir à l’article.


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Références et notes

  1. Grant, P.R., « Natural Selection and Darwin’s Finches », Scientific American 265(4):60–65 (Octobre 1991). Revenir au texte.
  2. Cf. Carl Wieland, « Darwin’s Finches: Evidence supporting rapid post-Flood adaptation », Creation 14(3):22–23 (juin–août 1992). Revenir au texte.
  3. Marsh, F.L., « Variation and Fixity in Nature » (Mountain View, Californie : Pacific Press, 1976), p. 37. Revenir au texte.
  4. Dembski, W.A., « Mere Creation: Science, Faith and Intelligent Design », Basic Types of Life, par S. Scherer (Downers Grove, Illinois : InterVarsity Press, 1998), p. 197. Revenir au texte.
  5. Donald Batten, « Ligers and wholphins? What next? » Creation 22(3):28–33 (juin–août 2000). Revenir au texte.
  6. David Catchpoole et C. Wieland, Speedy species surprise, Creation 23(2):13–15 (mars–mai 2001). Revenir au texte.
  7. Cf. Wieland, C., « Brisk biters », Creation 21(2):41 (mars–mai 1999). Revenir au texte.
  8. Cf. Wieland, C., Le train de l’évolution s’en vient, Creation 24(2):16–19 (mars–mai 2002). Revenir au texte.
  9. La question des « races » humaines fait l’objet d’un examen plus approfondi au chapitre 18 de l’ouvrage de D. Batten, D. Catchpoole, J. Sarfati et C. Wieland, Nos origines en questions (Creation Book Publishers, Brisbane, Australie : CMI, 2006). Revenir au texte.
  10. Cf. Batten, D., « Did Cells Acquire Organelles Such as Mitochondria by Gobbling Up Other Cells? » Revenir au texte.
  11. Cf. « Ten major differences and similarities between Calendar-Day and Day-Age Creationists ». Revenir au texte.
  12. « Interview with creationist biological control expert, Dr John Mann, M.B.E. », Creation 5(2):20–21, octobre 1982. Revenir au texte.
  13. Cf. Wieland, C., « CMI’s views on the intelligent design movement », 30 août 2002. Revenir au texte.
  14. Cf. Wieland,C., « Coléoptères gaffeurs : quand un défaut devient un avantage », Creation 19(3):30 (juin–août 1997). Revenir au texte.
  15. Travis, J., « Muscle-bound Cattle Reveal Meaty Mutation », Science News 152(21):325 (22 novembre 1997). Revenir au texte.
  16. Calvin, J., « Commentaire de M. Jean Calvin sur le premier livre de Moyse, dit Génèse », 1554, p. 78. Revenir au texte.
  17. La question des « races » humaines fait l’objet d’un examen plus approfondi au chapitre 6 de l’ouvrage de D. Batten, D. Catchpoole, J. Sarfati et C. Wieland, Nos origines en questions (Creation Book Publishers, Brisbane, Australie : CMI, 2006). Revenir au texte.
  18. Cf. « Pollen-eating spiders », Creation 22(3):5–7 (juin–août 2000) ; Nature Australia (été 1999–2000) : p. 5. Revenir au texte.
  19. Catchpoole, D., « The lion that wouldn’t eat meat », Creation 22(2):22–23 (mars–mai 2000). Revenir au texte.
  20. Cf. Bergman, J., « Understanding Poisons from a Creationist Perspective », Journal of Creation 11(3):353–360, 1997. Revenir au texte.
  21. Batten, D., « Frankenstein foods? » Creation 24(4):10–13 (septembre–novembre 2002). Revenir au texte.
  22. Pour plus d’informations sur la résistance bactérienne et virale aux médicaments, cf. C. Wieland, « Superbugs not super after all », Creation 20(1):10–13 (décembre 1997–février 1998)
    C. Wieland, « Has AIDS Evolved? Creation 12(3):29–32 (juin–août 1990)
    J. Sarfati, « Anthrax and antibiotics: Is evolution relevant? » 15 novembre 2001. Revenir au texte.
  23. Merrell, D.S. et al., « Host-induced Epidemic Spread of the Cholera Bacterium », Nature 417(6889):642–644 (6 juin 2002). Revenir au texte.
  24. Wood, T.C., « Genome Decay in the Mycoplasmas », Impact 340, octobre 2001 ; icr.org/article/genome-decay-mycoplasmas
    C. Wieland, « Diseases on the Ark (Answering the Critics) », Journal of Creation 8(1):16–18, 1994, explique d’importants concepts connexes. Revenir au texte.
  25. Bergman, J., « Did God make pathogenic viruses? » Journal of Creation 13(1):115–125, 1999. Revenir au texte.