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Table des matières

Unité 1

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Chapitre 1Ar­gu­ment : Le créa­tion­nisme est de la religion, pas de la science


Chapitre 2Ar­gu­ment : théorie de l’évolution et foi chrétienne sont compatibles


Chapitre 3Argument : La théorie de l’évolution est de la vraie science, et pas « juste une théorie »


Unité 2

Chapitre 4Argument : La sélection naturelle mène à la spéciation


Chapitre 5Argument : Certaines mutations sont bénéfiques


Chapitre 6Argument : La conception commune indique un ancêtre commun


Chapitre 7Argument : La « conception défectueuse » constitue un vestige de l’évolution


Chapitre 8Argument : Le registre fossile soutient la théorie de l’évolution


Unité 3

Chapitre 9Argument : Probabilité de l’évolution


Chapitre 10Argument : La « complexité irréductible »


Chapitre 11Argument : L’évolution du sexe


Chapitre 12Argument : L’évolution de l’humanité


Annexe 1Arguments courants en faveur de la théorie de l’évolution qui ont été rejetés


Annexe 2Arguments courants en faveur de la création à ne pas utiliser

« L’Évolution réfutée II »
La suite de « L’Évolution réfutée » infirme les derniers arguments en faveur de la théorie de l’évolution (tels que présentés par PBS et Scientific American).
von , Ph.D., F.M., avec Michael Matthews, traduit par Narindra Ramanankasaina (blog Genèse et Évangile)

Kapitel 2:
Argument : Théorie de l’évolution et foi chrétienne sont compatibles

Les évolutionnistes disent : « Théorie de l’évolution et christianisme ne sont pas incompatibles : la science et la religion traitent juste de domaines de connaissance différents. »

Bien que les médias adorent qualifier la création de non scientifique, ils se montrent trop malins pour manifester une hostilité ouverte au christianisme. En fait, ils minimisent en général la foi athée enragée de nombreux évolutionnistes de premier plan. La série « Evolution » de PBS, par exemple, a invité plusieurs athées virulents, tels que Stephen Jay  Gould et Eugenie Scott1, à s’exprimer dans le cadre de son programme, mais elle a passé sous silence leurs opinions religieuses catégoriques et leurs attaques ouvertes contre le christianisme. Un athéisme aussi franc passe mal dans l’Amérique religieuse.

Le darwinisme est-il anti-chrétien ?

Le premier épisode de la série « Evolution » est intitulé à juste titre « Darwin’s Dangerous Idea » (L’idée dangereuse de Darwin), inspiré selon toute vraisemblance par le livre éponyme de Daniel Dennett. Celui-ci affirme que Darwin, en tant que génie scientifique, devrait être placé en plus haute estime encore qu’Einstein et Newton car il a réussi à unir le monde disparate de l’absence de finalité et de sens (à la vie – NdT) avec celui de la finalité et du sens. Les producteurs d’« Evolution » reconnaissent que l’idée de Darwin représentait une « menace » pour les opinions établies de son époque, mais ils omettent la célèbre réflexion de Dennett selon laquelle le darwinisme est un « acide universel » qui corrode toutes les idées traditionnelles, et en particulier « la finalité qui vient d’en haut et qui est ordonnée du haut vers le bas. » On peut supposer que cela aurait alerté trop tôt les téléspectateurs chrétiens.

La mort d’Annie et le problème du mal

PBS 1 met en scène un tournant dans la vie spirituelle de Charles Darwin : la maladie et la mort de sa fille bien-aimée, Annie. Bien que la série ne le précise pas, le biographe de Darwin, James Moore, explicite que cette tragédie a détruit la veracité du christianisme dans l’esprit de Darwin. Comment le Bon Dieu aurait-Il pu exister s’Il avait permis que cela se produisît ? Au lieu de cela, Darwin a décidé qu’Annie était une victime infortunée des lois de la nature, c.-à-d. qu’elle avait perdu la lutte pour l’existence.

La mort d’Annie soulevait de graves interrogations sur la bonté de Dieu, mais le point de vue dominant à l’époque de Darwin – à savoir que la Terre était vieille et depuis longtemps remplie de mort et de violence – ne fournissait aucune réponse adéquate. Hélas, l’Église avait adopté cette conception dominante, qui plaçait les fossiles des millions d’années avant Adam. Cette position impliquait que la mort et la souffrance avaient existé depuis des millions d’années avant Adam, toutefois Dieu avait qualifié Ses actes créateurs de « très bons ». Ce point de vue n’a pas plu à Darwin, cela va de soi. Triste constat pour aujourd’hui : de nombreux ecclésiastiques continuent à promouvoir l’évolution théiste (la croyance que Dieu a dirigé l’évolution – la lutte pour la survie et la mort – en tant que Sa méthode de création) et la création progressive (la croyance que les « jours » de la création en Genèse 1 font référence à de longues ères de mort et de souffrance). Ces deux points de vue empreints de compromis2 présentent le problème insurmontable de tolérer la mort avant le péché. Cependant, leurs partisans les prétendent plus acceptables pour les non-croyants que le point de vue littéral de la Genèse, ne réalisant pas que cette bataille était déjà perdue à l’époque de Darwin.

Cependant, la Bible n’y va pas par quatre chemins : la Terre est « jeune » (environ six millénaires) et les événements décrits en Genèse 1–3 expliquent à la perfection comment Dieu peut être bon mais la Terre remplie de mort et de souffrance. La Bible dit que Dieu a créé toute chose « très bonne » (Genèse 1:31), tandis que la mort est un intrus, « le dernier ennemi » (1 Corinthiens 15:26). Dieu n’a pas introduit la mort et la souffrance il y a des millions d’années – comme l’affirmaient de nombreux responsables d’église à l’époque de Darwin – mais la souffrance constitue le résultat direct du péché d’Adam (Genèse 2:17 ; 3:19 ; Romains 5:12–19 ; 8:20–22 ; 1 Corinthiens 15:21–22). Pour tout croyant biblique, cette vérité implique que le registre fossile – un registre de mort, de maladie et de souffrance – doit dater d’après le péché d’Adam.

En fin de compte, Darwin a conclu que le christianisme constituait une « doctrine exécrable », car son père incroyant se trouverait condamné à l’enfer, mais bien sûr, l’épisode de PBS reste muet à ce sujet ! On y voit cependant le frère aîné de Darwin, Erasmus (nommé d’après leur grand-père évolutionniste), tourner en dérision les cantiques à l’église.

Kenneth Miller : un bon chrétien et un évolutionniste ?

Alors que PBS 1 a tenté de mettre en sourdine la christophobie évidente de Darwin, il a mis en avant Kenneth Miller, qui se prétend « catholique orthodoxe et darwiniste orthodoxe ». Il a écrit un livre, « Finding Darwin’s God » (À la découverte du Dieu de Darwin), une polémique anti-créationniste, pour tenter de réconcilier Dieu et la théorie de l’évolution. Miller est connu pour son long passé d’alliance avec les chefs de file de l’humanisme contre la création, et son livre pullule de caricatures, de désinformation et de duperie pure et simple.3 Les dernières phrases de son livre en disent long : « En quel genre de Dieu crois-je ? … Je crois au Dieu de Darwin. »4 Comme Darwin était christophobe, comme nous l’avons démontré ci-dessus, il ne s’agit pas d’un Dieu en lequel un chrétien puisse croire. Mais PBS 1 nous montre Miller assistant à la messe et communiant, espérant que cette démonstration de religiosité extérieure convaincra les gens qui préfèrent les apparences extérieures aux convictions intérieures (cf. Matthieu 23:25–28).

Religion et science : des « magistères non chevauchants » ?

Malgré l’évidente christophobie de Darwin, les évolutionnistes aiment à dire que Darwin n’avait pas l’intention de dénigrer la croyance en Dieu. En fait, PBS 1 cite l’évolutionniste Stephen Jay Gould à cet effet. Cela correspond aux affirmations de Gould, relayées à grande échelle par les médias, selon lesquelles religion et science constituent des « magistères non chevauchants ».5 En d’autres termes, la science traite des faits du monde réel, tandis que la religion concerne l’éthique, les valeurs, la morale et la signification de la condition humaine.

Cependant, cela repose sur le sophisme philosophique de la « distinction fait-valeur » et constitue en réalité une affirmation christophobe. Par exemple, la résurrection du Christ fait office de « valeur » cardinale de la foi chrétienne (1 Corinthiens 15:12–19), mais il faut aussi qu’elle constitue un fait historique pour avoir de la valeur – il fallait qu’elle passât le test de la prophétie biblique « vérifiable » selon laquelle le tombeau serait vide le troisième jour ; et il fallait qu’elle empiétât sur la science par la démonstration du pouvoir de Dieu sur les soi-disant « lois de la nature » selon lesquelles les corps morts se décomposent et ne reviennent pas à la vie. Les chrétiens doivent savoir qu’il ne s’agit pas là que d’un argument théorique sur les implications anti-chrétiennes des magistères non chevauchants : Gould a rejeté en toute franchise le récit historique de Jean sur l’apparition de Jésus après Sa résurrection à Thomas l’incrédule, le qualifiant de « fable morale ».6

Ce distinguo des magistères non chevauchants, dans les faits, enseigne que la religion n’est que dans la tête, ce qui semble davantage émousser les sens de nombreux chrétiens que de déclarer sans fard le christianisme erroné. Les magistères non chevauchants s’avèrent donc encore plus insidieux.

Les chrétiens ne doivent pas se laisser prendre à ce distinguo fallacieux entre faits et moralité. Le Christ est le Seigneur de l’univers et la Bible exacte sur tout ce qu’elle aborde, non seulement la foi et la moralité, mais aussi l’histoire, la science et la géographie. Les chrétiens ne devraient donc abandonner aucune partie du « monde réel » à ceux qui poursuivent des objectifs matérialistes, surtout lorsque les athées ne sont que trop heureux de laisser leur propre foi influencer leur science par la promotion de la théorie de l’évolution.

Les véritables sentiments anti-chrétiens de Gould ressortent de sa conférence de 1990 à l’université Victoria de Wellington, en Nouvelle-Zélande. Sa conférence entière avait pour thème que Darwin avait essayé à dessein de contrer l’argument par la conception [défendu par le théologien William Paley au XIXe siècle, il consiste à dire que si l’on trouve une montre à gousset dans un champ, ce n’est certainement pas le hasard qui l’a assemblée – NdT], et Gould a spéculé que c’était parce que FitzRoy l’avait matraqué avec. Gould a abordé de même la notion populaire de la possibilité de réconciler la théorie de l’évolution avec la religion et le dessein intelligent parce que l’évolution représente censément un « progrès ». Gould a battu en brèche l’idée, affirmant que l’évolution ne représentait rien de plus qu’une lutte aveugle et sans but pour l’existence.7 Il semblerait que science et « Dieu » ne s’avèrent compatibles que lorsque l’on essaie d’apaiser les chrétiens qui s’interrogent, mais à d’autres moments, Gould a affirmé de claire manière qu’il n’y a pas de place pour Dieu, tout du moins dans le « monde réel ».

Kenneth Miller lui-même, sur qui l’idée de magistères non chevauchants de Gould avait fait forte impression, lorsqu’il a vu la documentation sur les véritables sentiments de Gould au sujet de la croyance en Dieu, a concédé que les créationnistes n’avaient pas tort d’accuser celui-ci de tenir un double discours :

Certains se demandent si Gould, dans son cœur, croit vraiment ces mots. À la fin de 1997, Phillip Johnson a décrit l’essai de Gould comme « un tissu de demi-vérités visant à endormir les personnes religieuses ou à les attirer dans un “dialogue” aux termes fixés par les matérialistes. » Si Johnson avait vu Gould à la télévision l’année suivante, son intuition de la duplicité de Gould aurait connu une spectaculaire confirmation :

Intervieweur : Gould conteste l’affirmation religieuse selon laquelle l’homme est au centre de l’univers. L’idée d’un dialogue scientifico-religieux, dit-il, est « adorable » mais inutile.

[S’adressant à Gould] : Pourquoi « adorable » ?

Gould : Parce qu’elle procure du réconfort à beaucoup de gens. Je pense que la notion que nous sommes tous dans le sein d’Abraham ou dans l’amour de Dieu est… Écoutez, la vie est dure et si vous pouvez vous bercer de l’illusion qu’il y a une signification toute bisounours à tout cela, c’est d’un énorme réconfort. Mais je pense que tout ça, c’est juste des histoires.

Difficile de voir comment ce que Gould considère comme « juste des histoires » pourrait aussi représenter une étape obligatoire dans « l’atteinte de la sagesse ».8

Dans PBS 1, Stephen Jay Gould a déclaré que le darwinisme répond à la question de savoir qui nous sommes, dans la mesure où la science peut y répondre. Chris Schneider, biologiste à l’université de Boston, a déclaré que l’évolution « transporte l’âme. » L’épisode se termine par un commentaire du biographe de Darwin, James Moore : « La vision de la nature qu’avait Darwin était, je le crois, religieuse à la base. » À la lumière de ces propos, il est étonnant que la série persiste à prétendre que la théorie de l’évolution représente une « science » plutôt qu’une « religion ».

Jésus et l’âge du monde

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La « chronologie laïque », qui va d’un prétendu « Big Bang » à aujourd’hui, jouit de l’adhésion de la majorité du monde chrétien évangélique, même s’ils ont tendance à nier la théorie de l’évolution. Cependant, cela place les hommes à la « fin » de la création (voir diagramme). Or, à plusieurs endroits dans la Bible, le Seigneur Jésus Christ, le Créateur fait chair, réfute cela de manière explicite : les hommes ont existé dès le début de la création. Cela signifie que le monde ne peut être âgé de milliards d’années.

Par exemple, lorsqu’Il traite de la doctrine du mariage, Jésus dit en Marc 10:6 : « Mais au commencement de la création, Dieu fit l’homme et la femme. »

En Luc 11:50–51, Jésus dit :

« afin qu’il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie.… »

Romains 1:20 établit sans ambiguïté que les gens peuvent voir avec clarté la puissance de Dieu en regardant « Ses ouvrages », et que les hommes ont été en mesure de le faire « depuis la création du monde ». Pas des milliards d’années après.

Les ères interminables : la vérité s’échappe

Malgré les efforts astucieux déployés pour faire croire aux gens à la compatibilité de la théorie de l’évolution et du christianisme, la vérité finit par se faire jour. Tout le monde a sans doute vu l’une de ces jolies illustrations qui montrent la place minuscule de l’homme sur l’« échelle du temps ». Dans PBS 2, par exemple, Neil Shubin, un paléontologue de l’université de Chicago, partage sa version de l’histoire. Il affirme que la Terre est âgée de 4,5 milliards d’années et, pour illustrer l’insignifiance de l’homme, il ramène cette durée à une heure. Il affirme ensuite que les animaux n’ont existé qu’au cours des dix dernières minutes, tandis que les humains ne sont apparus qu’au cours du dernier centième de seconde.

Bien que la série de PBS prétende respecter le christianisme, il s’agit là de l’un des nombreux exemples de la contradiction directe entre la théorie de l’évolution et des milliards d’années et les enseignements du Christ. Jésus dit en Marc 10:6 : « Mais au commencement de la création, Dieu fit l’homme et la femme. » Cette déclaration se trouve en cohérence avec la croyance du Christ en une interprétation littérale de la Genèse, qui enseigne la création de la Terre quatre millénaires environ avant qu’Il ne prononçât ces mots. Celle d’Adam et Ève se situe au sixième jour, ce qui, à l’échelle de quatre mille ans, équivaut presque au commencement. Mais ce laps de temps est diamétralement opposé à l’illustration de Shubin, où l’homme apparaît presque à la fin et non au début.9

Et Dieu dans tout ça ?

Ainsi s’intitule le dernier épisode (7) de la série « Evolution » de PBS. Jusqu’à la fin, les producteurs auront essayé d’occulter l’évidence, à savoir qu’ une opposition farouche sépare théorie de l’évolution et christianisme biblique. En fait, ils ont à peine abordé le christianisme biblique mais ont interviewé des personnes qui croient que « Dieu » a utilisé l’évolution. Comme souvent les évolutionnistes, ils reconnaissent le christianisme biblique et en interviewent même des représentants, mais ils omettent les arguments les plus solides de ses meilleurs défenseurs et donnent beaucoup de temps d’antenne à ceux qui n’ont pas la moindre idée de la façon de défendre celui-ci. Mais l’émission de PBS a fait preuve d’honnêteté sur un point : elle a présenté des exemples clairs des effets néfastes du compromis parmi les chrétiens, et ces incidents devraient alerter les pasteurs sur leur devoir d’exhorter leurs ouailles à se tenir prêtes à fournir des réponses, comme l’apôtre Pierre l’a ordonné en 1 Pierre 3:15.

La vérité sur les préoccupations des « fondamentalistes » dissimulée.

Le narrateur de PBS (Liam Neeson) parle des opinions des « fondamentalistes chrétiens comme Ken Ham » (président d’Answers in Genesis aux États-Unis), mais il ne définit jamais le mot, bien évidemment. Les producteurs espèrent sans doute exploiter les connotations modernes du mot, et leur tentative de dénigrement a reçu un boost inattendu après l’attaque terroriste de 2001 contre les États-Unis, attribuée aux « fondamentalistes » musulmans. Mais cet usage moderne du terme reflète l’ignorance de sa signification honorable d’origine :

Historiquement, le terme « fondamentalisme » a été utilisé pour désigner une personne qui adhère aux cinq principes fondamentaux de la foi adoptés par l’Assemblée générale de l’Église presbytérienne des États-Unis en 1910. Ces cinq principes fondamentaux sont les miracles du Christ, la naissance virginale du Christ, l’expiation substitutive du Christ, la résurrection corporelle du Christ et l’inspiration de l’Écriture.10

Bien sûr, M. Ham et AiG/CMI dans leur ensemble affirment sans compromis le fondamentalisme au sens historique du terme.

Le narrateur de PBS traite avec mépris M. Ham comme une de ces personnes qui enseignent une interprétation littérale du récit de la création dans la Genèse. Il s’agit là d’une tactique courante de la part des évolutionnistes, qui laissent entendre qu’il y a quelque chose d’inhabituel à prendre la Genèse au pied de la lettre, mais ils ignorent avec superbe ce que les « fondamentalistes » enseignent sur la manière d’interpréter les récits historiques comme des récits historiques, d’interpréter la poésie comme de la poésie, et de faire des distinctions entre eux.11

La grammaire hébraïque de la Genèse fait apparaître que Genèse 1–11 a le même style littéraire que Genèse 12–50, dont personne ne doute du caractère de récit historique. Par exemple, les premiers chapitres de la Genèse utilisent fréquemment la construction appelée « waw conjonctif », indicateur de séquence historique dans la majorité des cas. Les chapitres 1 à 11 de la Genèse présentent de même plusieurs autres caractéristiques de la narration historique, comme les « particules accusatives qui marquent les objets des verbes, et des termes souvent définis avec soin. Et la grammaire des verbes hébreux de Genèse 1 présente une caractéristique particulière qui correspond exactement à ce à quoi l’on serait en droit de s’attendre si elle représentait une série d’événements passés. En effet, seul le premier verbe est au parfait (un type appelé qatal), mais ceux qui poursuivent le récit à l’imparfait (un type appelé wayyiqtol ou waw conjonctif). Dans Genèse 1, le premier verbe est bara (créer), au parfait, mais les verbes suivants qui font avancer le récit à l’imparfait. Cependant les parallélismes, caractéristiques de la poésie hébraïque, brillent par leur absence dans la Genèse, sauf dans les citations de personnes, comme par exemple Genèse 4:23. Si la Genèse avait vraiment une nature poétique, elle utiliserait des parallélismes tout au long du texte.12

La mention de « récits de la création »fait à la défunte « hypothèse documentaire » (ou hypothèse JEDP – NdT), selon laquelle la Genèse aurait été élaborée à partir de plusieurs sources contradictoires.13 L’accusation de contradiction entre Genèse 1 et 2 se résout de manière satisfaisante si l’on note que Genèse 1:1–2:4a consiste en un résumé de l’ensemble de la création, tandis que Genèse 2:4b et le reste du chapitre se concentrent sur la création de l’homme et de la femme, de sorte qu’ils sont complémentaires plutôt que contradictoires.14

PBS 7 a diffusé un petit segment d’une interview de Ken Ham, où il affirme que la théorie de l’évolution est un « mal » à combattre et souligne les conflits entre la Bible et la « science » laïque qui traite des origines. L’émission a ensuite présenté des extraits d’un séminaire gratuit donné par M. Ham, mais a montré de manière trompeuse que de l’argent changeait de mains en même temps qu’elle affichait des personnes entrant dans l’auditorium. Mais l’argent servait à payer soit des livres, des vidéos etc., soit un autre séminaire (la plupart des réunions de CMI sont gratuites). L’émission de PBS souhaitait selon toute vraisemblance donner l’impression que les ministères chrétiens « font ça pour le fric. »

Lorsque PBS a affiché M. Ham présentant des arguments à l’encontre de la théorie de l’évolution lors d’un séminaire, les omissions crevaient les yeux. Des cameramen ont assisté à tout le séminaire et en outre filmé une interview de deux heures avec lui. Mais le montage final a omis le traitement par M. Ham du problème-clé pour tous les partisans de la théorie de l’évolution ou des milliards d’années : la mort et de la souffrance avant le péché d’Adam. Ken Ham a aussi présenté de nombreuses critiques scientifiques de la théorie de l’évolution, tant lors du séminaire que de l’interview, mais elles ont été omises. Par exemple, il a démontré que la sélection naturelle et la variation génétique, par exemple dans un élevage canin, font uniquement intervenir un tri et une perte d’informations génétiques, alors que l’évolution du microbe à l’homme nécessite une augmentation de ces dernières.

Présenter cette information n’aurait pas convenu aux propagandistes de PBS pour deux raisons : en général, ils souhaitaient présenter toutes les objections à la théorie de l’évolution sous le jour de la « religion ». Bien sûr, ils devaient ignorer l’existence de nombreux scientifiques de persuasion créationniste, à l’instar de la plupart des fondateurs de la science moderne. Pour être précis, ces points réduisent en mille morceaux la plupart des « preuves » de l’émission de PBS.

Le compromis des universités chrétiennes sème la confusion !

Les dégâts causés par la théorie de l’évolution sur les campus universitaires sont légendaires ; rien de plus facile que de citer des exemples de jeunes issus de foyers chrétiens qui ont renié la foi de leur enfance après avoir fréquenté l’université, fût-elle « chrétienne ». Le dernier épisode de la série PBS donne un exemple frappant provenant de Wheaton College, censée être une université chrétienne conservatrice. Selon le site web de Wheaton :

Wheaton College sélectionne les candidats à l’admission parmi ceux qui font preuve d’une expérience chrétienne vitale, d’un haut niveau d’aptitude aux études, d’un caractère moral, d’une intégrité personnelle, d’une préoccupation envers les questions sociales et du désir de poursuivre une instruction en arts libéraux telle que définie dans les buts et objectifs du collège.

Ce collège représente le cheval de bataille de la série PBS, montrant aux téléspectateurs comment les gens peuvent mélanger « Dieu » et théorie de l’évolution. Mais on peut se demander comment l’établissement définit une « expérience chrétienne vitale » puisque ses professeurs ne croient de toute évidence pas en la Bible, la seule source d’information sur le Christ. À un moment donné, la série de PBS présente un professeur qui, lors d’une excursion scolaire, proclame qu’un trou d’eau a trente-trois millions d’années.

En 1961, la promotion de la théorie de l’évolution par le professeur Walter Hearn à Wheaton College a fait du bruit dans le Landerneau. À la suite de cette controverse, l’école insiste désormais pour que les professeurs signent une déclaration selon laquelle Adam était un personnage historique.

Mais les clips de PBS mettent en lumière le fait que cette déclaration est restée lettre morte. Si les enseignants eux-mêmes « soutiennent » cette apparente déclaration anti-évolution, ils n’ont aucun scrupule à inviter des conférenciers qui ne croient pas au récit biblique de la création, voire qui l’attaquent.

C’est le cas, par exemple, de Keith Miller, qui s’est présenté à l’émission de PBS comme un « fervent chrétien évangélique ». Il a affirmé, sans preuve, qu’il existe de nombreuses formes transitionnelles. Lorsque l’on l’a interrogé, il a répondu que Dieu avait choisi Adam et Ève parmi les autres humains qui existaient. Cela indique simplement que le mot « évangélique », comme le mot « chrétien », est devenu une sorte de fourre-tout. À une certaine époque, il signifiait quelqu’un qui croyait aux doctrines de l’inerrance et de la suffisance des Écritures provenant de la Réforme (et de la Bible). Ce n’est pas toujours le cas de nos jours, et certainement pas celui de M. Miller.

Genèse 2:7 enseigne que le premier homme, créé à partir de la poussière, est venu à la vie lorsque Dieu lui a insufflé un souffle de vie. Cela exclut l’idée qu’Adam ait été au préalable une sorte de primate vivant lorsque Dieu a soufflé sur lui. Ève a été créée à partir de la côte d’Adam (Genèse 2:21–24). Dans sa généalogie du Christ, Luc retrace sa lignée (à partir de Marie) jusqu’à Adam, puis de manière directe à Dieu, et pas par l’intermédiaire de créatures simiesques ou de bestioles des marais (Luc 3:23–38). De plus, 1 Corinthiens 15:45 appelle Adam le « premier homme » et qu’Ève a reçu son nom parce qu’elle devait devenir la « mère de tous les vivants » (Genèse 3:20). De plus, les enseignements de Paul sur les rôles de l’homme et de la femme dans 1 Corinthiens 11:8–9 et 1 Timothée 2:13–14 soutiennent de manière explicite l’ordre historique de la création en Genèse 2:21–23.

Ce qui est triste à propos de Wheaton College, c’est leur admission – dans le dernier épisode de la série de PBS – que la plupart des gens deviennent plus confus quant à leur foi chrétienne lorsqu’ils fréquentent cette université « chrétienne ». Les étudiants se demandent s’il y a une place pour Dieu si la théorie de l’évolution est vraie, et à juste titre.15

Cette confusion ne doit pas nous surprendre – l’ancien collègue de Billy Graham, Charles Templeton, a totalement apostasié après avoir fréquenté le séminaire théologique infecté de compromis de Princeton.16 Answers in Genesis a reçu plusieurs témoignages de personnes dont la foi a fait naufrage à cause de « chrétiens » adeptes du compromis, mais restaurée par la suite avec l’aide de CMI et d’autres ministères chrétiens qui présentent une approche biblique cohérente des origines.17

Les germes de l’apostasie

A l’inverse de ce que prétendent les évolutionnistes, la théorie de l’évolution représente un assaut direct contre l’autorité de l’Écriture, et elle tient lieu de germe à la plupart des apostasies modernes. À titre d’exemple parlant, citons Nathan Baird, étudiant en géologie, protagoniste du dernier épisode de la série de PBS. Il a reçu une éducation créationniste, dans un sens, mais aujourd’hui, du haut de sa position à Wheaton College, il proclame que la plupart des chrétiens rejettent la théorie de l’évolution parce qu’ils ne la comprennent pas. Il pense maintenant que Dieu a utilisé le Big Bang et l’évolution, et qu’Il a insufflé de manière surnaturelle un esprit à certains humains. Il a proclamé : « Dieu est plus grand que la boîte dans laquelle je L’avais mis. »

Nathan n’a pas l’exclusivité de ce slogan. Des apostats patentés, comme l’évêque épiscopalien à la retraite John Shelby Spong18, débitent le même genre d’apophtegmes ineptes. Mais les créationnistes ne mettent Dieu dans aucune boîte ; au contraire, ils ont l’humilité de croire ce que Dieu a révélé de Lui-Même dans la Bible, y compris quand et comment Il a créé. Ce sont les gens comme Nathan qui mettent Dieu dans une boîte de leur propre fabrication quand ils présument que Dieu ne serait pas intervenu dans Sa création d’une manière différente de celle dont Il la sustente actuellement (Colossiens 1:16–17 ; Hébreux 1:3 – passages faisant référence à Jésus-Christ, l’homme-Dieu). De même, ils postulent que dans les faits, Dieu était incapable de communiquer en langage clair sur l’histoire de l’univers.

Le manque d’apologétique

Hélas, l’éducation de Nathan exemplifie les lacunes en matière d’enseignement de l’apologétique dans les églises. De nombreux chrétiens n’ont aucune idée de la manière dont ils peuvent défendre leur foi. Le plus grave est que les parents n’ont pas de réponses aux questions de leurs enfants.

PBS 7 a filmé la famille de Nathan en train de déjeuner à l’extérieur. Le père de Nathan croit, à juste titre, que la théorie de l’évolution constitue une attaque frontale contre Genèse 1 et la foi de son fils, mais il ne semble pas très bien informé sur le sujet (ou alors ses arguments les plus convaincants ont pris le chemin de la trappe, comme les arguments créationnistes). Le père de Nathan n’a pas pu répondre à certains des arguments faciles de son fils, et il a demandé à sa mère de le tirer d’affaire.

La mère de Nathan a fait remarquer à juste titre qu’une adhésion inébranlable à la Bible constituait un facteur commun de la croissance des églises. Elle a aussi rapporté le conseil d’un ami »: « N’envoie pas Nathan à Wheaton, cela pourrait détruire sa foi. » On peut se demander si une personne qui « perd la foi » avait vraiment la foi salvatrice au départ (1 Jean 2:19), mais cet incident montre que Wheaton a la réputation de saper la foi des étudiants. Quel dommage que la mère de Nathan n’ait pas suivi ce conseil avant de débourser une fortune pour une université qui n’enseigne pas ce qu’elle prétend enseigner. L’argent aurait tout aussi bien pu partir dans une université laïque car, au moins, ses étudiants savent à quoi s’attendre. Wheaton College et de nombreux autres établissements « chrétiens » ont bien de la chance de se trouver à l’abri de poursuites en justice pour publicité mensongère.

La théorie de l’évolution darwinienne représentait vraiment une « idée dangereuse », qui sapait sciemment la foi en Dieu et la croyance en la Bible, pour les remplacer par le scepticisme et une vision matérialiste du monde. C’est le comble de l’hypocrisie pour des athées comme Gould de prétendre que la théorie de l’évolution est « compatible » avec le christianisme.


Note sur les citations : Les citations de l’article de John Rennie dans Scientific American seront marquées « SA », suivi du numéro de page. Les citations et autres mentions de la série télévisée « Evolution » de PBS-TV porteront la mention « PBS », suivie du numéro de l’épisode ; par exemple, « PBS 6 » fait référence à l’épisode 6. Revenir à l’article.


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Références et notes

  1. Batten, D., « A Who’s Who of evolutionists », Creation 20(1):32, décembre 1997–février 1998; creation.com/whos-who. Revenir au texte.
  2. Cf. « Q&A: Creation Compromises » pour plus d’informations. Revenir au texte.
  3. Pour une réfutation complète du livre de Miller, cf. Woodmorappe, J. et Sarfati, J., Mutilating Miller, Journal of Creation 15(3):29–35, 2001; creation.com/miller. Revenir au texte.
  4. Kenneth R. Miller, « Finding Darwin’s God », Cliff Street Books, New-York, district de New-York, 1999. Revenir au texte.
  5. Gould, S.J., « Rocks of Ages: Science and religion in the fullness of life », Ballantine, New-York, district de New-York, 1999. Revenir au texte.
  6. Ibid., p. 14. Revenir au texte.
  7. Pour un compte-rendu fidèle de la conférence de Gould, cf. Wieland, C., « Darwin’s real message: have you missed it? » Creation 14(4):16–19, septembre–novembre 1992; creation.com/real-message. Revenir au texte.
  8. Miller, op. cit.. Revenir au texte.
  9. Il y a également de nombreux problèmes scientifiques avec n’importe quelle allégation que la terre semble vieille. Les conflits entre les milliards d’années et les paroles du Christ et la vraie science se trouvent bien décrits dans C. Wieland, « La terre: quel âge semble-t-elle avoir ? » (« The Earth: how old does it look? ») Creation 23(1):8–13, décembre 2000–février 2001; creation.com/terre-semble. Revenir au texte.
  10. Enns, P., « Moody Handbook of Theology », Moody Press, Chicago, Ilinois, 1989, p. 613. Revenir au texte.
  11. Cf. Grigg, R., « Should Genesis be taken literally? » Creation 16(1):38–41, décembre 1993–février 1994; creation.com/literal. Revenir au texte.
  12. Kaiser Jr., W.C., « The Literary Form of Genesis 1–11 », in J. B. Payne, « New Perspectives on the Old Testament », Word Inc., Waco, Texas, 1970, pp. 59–60. Revenir au texte.
  13. L’hypothèse documentaire fait l’objet d’une ample réfutation par Grigg, R., « Did Moses really write Genesis? » Creation 20(4):43–46, septembre–novembre 1998; creation.com/jedp. Revenir au texte.
  14. Cf. Batten, D., « Genesis contradictions? » Creation 18(4):44–45, septembre–novembre 1996; creation.com/g-contra. Revenir au texte.
  15. Cf. John Woodmorappe, « The horse and the tractor: why God and evolution don’t mix », Creation 22(4):53, septembre-novembre 2000; creation.com/horse-tractor. Revenir au texte.
  16. Cf. Ham, K. et McKeever, S. « The slippery slide to unbelief: a famous evangelist goes from hope to hopelessness », Creation 22(3):8–13, juin–août 2000; creation.com/slide. Revenir au texte.
  17. Cf. « Sonia’s Testimony: Creation magazine opened my eyes to the Gospel! », « A testimony: ‘Joel Galvin’ » et « ‘No excuse to disbelieve’ » by Lita Sanders. Revenir au texte.
  18. Cf. Bott, M. et Sarfati, J., « What’s wrong with Bishop Spong? » Apologia 4(1):3–27, 1995; creation.com/spong. Revenir au texte.